vendredi 30 juillet 2010

Un duel de vie


Guy Agin


Un zona virulent, dévastateur.

Le voyage à Paris s'estompe sous le filtre de la douleur. De même, l'achat d'une maison mobile en Floride, plus difficilement par ailleurs.... Il aime entretenir ce désir.

Guy a une attitude de soldat face à la douleur. Peut-être bien, celle d'un guerrier zen. Stoïque, il attend que la vague de douleur s'atténue et passe. Il refuse de prendre les narcotiques prescrits, il n'accepte que les antiviraux. Un état de faiblesse s'installe. C'est un corps à corps avec le mal qui le laisse sans force, mais il est décidé à gagner ce combat. Je le sais capable de relever ce défi. Je m'inquiète ... quand même.

jeudi 29 juillet 2010

Voltaire et Jean-Jacques Rousseau


Jean-Jacques Rousseau


François-Marie Arouet dit Voltaire

Je lis La Cause de Dieu de Henri Guillemin

Il faut comprendre que ces deux hommes, au XVIIIe siècle, coexistaient dans une ère politique et religieuse dramatique: le passage d'une France catholique à une France anticléricale, d'une France monarchique à une France républicaine. Ce siècle verra la Prise de la Bastille et le renforcement d'une idéologie fameuse: Liberté-Égalité-Fraternité. Un roi sera guillotiné, des moines chassés de leurs monastères, des églises fermées. Les magnifiques statues royales de la façade de la cathédrale Notre-Dame de Paris seront fracassées, rois de pierre, gisants mutilés, longtemps abandonnés sur son parvis. Pensant y voir des rois de France, les révolutionnaires démoliront la mythique lignée des rois d'sraël!

Deux hommes s'affrontent. Jean-Jacques Rousseau s'affiche courageusement, il affirme sa foi en Dieu et la certitude qu'il y a de Sa présence en nous. Voltaire, intellectuel et philosophe, symbole des Lumières, dont on disait qu'il en était le Prince, et pour qui, la vie devait se vivre sans "le célèbre Pendu", le Christ. Les livres de Jean-Jacques Rousseau sont de plus en plus lus et Voltaire considère que Rousseau porte gravement ombrage à son entreprise pour déraciner la Croix. Il écrit : "Il est bon de faire accroire à la plèbe qu'il y a dans les cieux un Dieu vengeur qui punira mes paysans s'ils veulent voler mon blé". Mais il travailla avec fureur pour que l'élite renie le Christ et son Église. Il n'avait pas tout à fait tort pour ce qui est de l'Église, finalement !!!

Sous l'influence cachée et les propos hargneux et anonymes de Voltaire, des mesures sont prises par les autorités de Paris et de Genève pour que l'Émile et autres livres de Rousseau, soient condamnés aux flammes et son auteur, décrété d'arrestation. Voltaire a souhaité et oeuvré vainement pour que Rousseau soit condamné au châtiment capital !!! Jean-Jacques continuait d'attester publiquement qu'il était chrétien et Voltaire de vomir dessus, le traitant de fou, de pourri de vérole etc...Pourtant c'est lui, Voltaire, qui disait: "L'Univers m'embarrasse, et je ne puis songer que cette horloge existe et n'ait pas d'horloger". Quelle saga!

La Révolution française n'a eu que peu d'impact en Nouvelle-France, coupés étions-nous de la Mère Patrie. Ce que nous ne pouvons oublier, c'est cette fameuse tirade de Voltaire, adressée au roi de France : " La Nouvelle-France?... quelques arpents de neige..." !!! Et la France a fait son choix! Nous sommes restés une nation française  avec peine et misère, sous domination britannique.

lundi 26 juillet 2010

Henri Guillemin et la Cause de Dieu


Henri Guillemin, l'historien inlassable...

Henri Guillemin, le passionné historien et critique littéraire, choisit pour son livre La cause de Dieu, une méthode habile. Il prend quelqu'un de notoirement anticlérical et après de multiples recherches, il en fait sortir "le chrétien" qui s'ignore. Henri Guillemin: "J'ai découvert pas mal d'incroyants qui avaient une attitude beaucoup plus chrétienne que bien des croyants. Ces athées à la nuance catholique, dirait Victor Hugo".

La Cause de Dieu. Ce livre parle de la connaissance du coeur, qui est une connaissance réelle, une connaissance par contact. "Le Royaume de Dieu est en vous!" disait Jésus.

C'est ce Dieu intérieur qui me passionne. Consciente que le mot Dieu n'est qu'un code universel d'appellation. "Dieu ne croit pas à notre Dieu" disait Jules Renard. Et Congar:" Le mot dieu n'a pas véritablement de contenu, un vrai fourre-tout. Toute théologie sérieuse se doit d'être d'abord négative: tout ce que Dieu n'est sûrement pas!"

Je continue d'observer d'une façon colérique les iniquités dangereuses des derniers papes et des discriminations honteuses faites aux femmes. L'Église actuelle ne me plaît pas. L'ancienne non plus! "La foi stupide ne peut que déplaire à Dieu" écrivait Jules Renard.

Mais, je prends soin du Dieu en moi, avec discrétion. Je l'associe à l'Intelligence et à l'Amour universel. Et je repense à cette jeune femme, Etty Hillesum que j'aime tellement, et qui découvrait un monde infini à l'intérieur d'elle-même, un espace habité par une présence indicible.... qui l'amenait à percevoir la bonté de la vie, malgré tout, malgré même les camps de concentration...

dimanche 25 juillet 2010

Victor Hugo


Victor Hugo

Je lis le livre La cause de Dieu par Henri Guillemin. J'aime ce livre, il parle des grands auteurs de ce monde et leur intérêt ou leur rejet pour Dieu.

Victor Hugo parle avec respect des contemplatifs :"Il faut bien que ceux qui prient toujours, prient pour ceux qui ne le font jamais". À ses enfants qui le taquinaient pour son habitude quotidienne à la prière, il répondait : "Notre prière en sait plus long que nous!"

Victor Hugo fut quelqu'un qui croyait sans éclipse, sans hésitation. Quelqu'un aussi qui n'acceptait pas l'iniquité sociale, "C'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches. Étonnez-vous, ô semeurs de tempêtes, que ce souffre-douleur soit votre trouble-fête!"

Lorsque le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte décide de s'imposer par l'épouvante et les feux de salve sur la foule, Victor Hugo est désabusé. Le lendemain, il voit l'Archevêque de Paris entonner le Te Deum en l'honneur du parjure doublé d'un assassin, alors, il rompt avec l'Église de manière irrévocable.

Ce qui m'amène à me rappeler un moment de vie extraordinaire. Il y a quelques années, Philippe Noiret est venu à la Place des Arts, réciter du Victor Hugo : Les Contemplations. C'est la colère d'un grand vivant qui se promène parmi les ombres. Philippe Noiret récite, poing brandi, ce long poème de détresse, de fureur contre Dieu puis d'apaisement. Sa fille bien-aimée s'est noyée à vingt ans... On n'entendait de bruit que des larmes qui coulaient... et cette voix inoubliable... C'était un événement artistique sublime.

vendredi 23 juillet 2010

Yvan Rebroff et moi


Yvan Rebroff

Yvan Rebroff est venu chanter au Québec, à la Place des Arts. Le destin s'est incliné avec élégance, pour m'offrir une fleur.

Rebroff, un bagout, une vitalité, un humour, et une voix extraordinaire! Il émane de sa personne une aura de force vive, cette force nous envahit et nous regaillardit. Et ... quand il chante, sa voix grave me chamboule le coeur.

À l'entracte, il est descendu de scène et généreux, il donnait des poignées de mains. Même si la salle était pleine à craquer, il y avait deux places de libres juste devant nous. Je me suis recueillie et je lui ai parlé mentalement : "Yvan Rebroff, venez, je veux vous parler!"

Et... il est venu jusqu'à moi. Il a mis son pied sur le siège et il s'est accoudé au dossier. Son visage était tout près du mien. Et gentiment, il a commencé à parler. Puis, je lui ai dit à quel point j'avais aimé chanter ses chansons avec ma famille. Je lui racontais tout ça avec ferveur et simplicité. Et il m'écoutait. J'étais émue. Il est reparti en fredonnant Ah!si j'étais riche! C'était pour moi ça! Pour me faire plaisir!

Yvan Rebroff est décédé l'an passé et ce soir-là, j'ai eu une pensée de reconnaissance pour lui. Il avait obtenu quarante-quatre disques d'or dans sa carrière. Les anges devaient être contents de l'accueillir dans leur chorale céleste....

J'aime ces moments de vie où j'expérimente la puissance de ma pensée. Je me sens souveraine, alors. J'ai un rêve : revoir ce film, "Un violon sur les toits" sur grand écran-maison, mes enfants autour de moi. Et chanter à tue-tête avec eux!


jeudi 22 juillet 2010

Un violon sur le toit


J'ai vu ce film plusieurs fois, tellement je l'aime! Mais la toute première fois, ce fut une merveille de joie. J'ai raconté l'histoire aux enfants, j'ai acheté le 33 tours et j'ai copié les textes des chansons pour les aînés qui savaient lire. Les jumelles avaient droit à la pochette, si jolie.


Quand il pleuvait, nous nous couchions en étoile sur le plancher du salon et nous chantions. Une sublime voix d'homme s'élevait, fusait longuement, interminablement, comme le long sillage d'un carouge dans un ciel sans nuages, et nous essayions de tenir la note qui se terminait par un tonnerre de cris, de rires, d'applaudissements et de danses. C'était la noce au village.

Mais la chanson qui nous comblait de joie, c'était celle d'Yvan Rebroff : Ah! si j'étais riche! Nous nous levions debout, nous faisions la farandole en chantant, nous la savions par coeur et le coeur débordait de la joie la plus pure qui soit, celle d'une famille qui chante, le temps d'une pluie qui tombe....



Puis, le pogrom!... des chants d'une infinie tristesse alourdissaient nos coeurs, ces gens que nous aimions tant, devaient quitter leurs pauvres maisons, sous les coups de matraques, pour une longue exode de souffrances. Nous pleurions avec eux. Et chaque fois, les mêmes questions : Pourquoi? Difficile d'expliquer à des enfants la méchanceté des hommes dans l'Histoire du monde...

Ah! Si j'étais riche! Si extraordinaire chanson! Parfois, je me demande si les paroles de cette chanson n'ont pas créé dans l'esprit de mes enfants, une matrice de prospérité ne demandant qu'à se matérialiser dans le monde visible. À leur manière, par des voies qui leur sont propres, ils sont riches....

- Je ne me plains pas, mais si j'étais riche.....
- J'aurais une maison avec trois portes, la troisième pour la joie...
- On me demanderait conseil comme à Salomon le sage...
- J'aurais le temps d'aller prier à la synagogue... (ou faire autre chose!) dans la réflexion et dans l'amour....

Certainement, cette chanson s'est imprégnée dans l'esprit de mes enfants et elle a porté de beaux fruits! J'aime bien le penser!

lundi 19 juillet 2010

Un flash magique et Alain Lefèvre


Alain Lefèvre

J'étais en voiture pour un long trajet. J'écoutais Alain Lefèvre me parler musique. Il disait avoir mis deux ans et demi pour créer cette émission sur les Chants Sacrés Juifs. En tout premier lieu, pour nous faire un grand plaisir, il se mit à parler d'une oeuvre musicale particulièrement aimée dans le monde entier : Un violon sur les toits! À ce moment-ci, mes enfants savent déjà que j'ai le coeur en train de "tilter" ! J'aime d'amour ce "Violon sur les toits" dans sa version française, celle avec Yvan Rebroff et chanté mille fois avec mes enfants. Dans cette version anglaise qu'il nous présentait, Julia Migenes chantait pour une première fois dans une comédie musicale. Tout pour me plaire! Je jubilais d'une façon grandiose!

Et tout à coup, j'ai eu un flash magique. Ce n'était pas un hasard ça! Qu'il ait choisi de faire entendre cette oeuvre si riche en souvenirs, précisément ce matin-là, c'était un cadeau extraordinaire! Alain Lefevre ne savait pas qu'il savait, mais il le savait dans l'invisible, parce que c'est un être hautement spirituel. Par ce geste, il me signifiait qu'il acceptait d'entrer d'une façon personnelle dans ma famille cosmique, cadeau en mains. J'ai parfois de ces étranges certitudes... de sorcière... qui me laisse au coeur une joie souveraine!

J'entends la belle voix de mon ami Hugues de Roussan me dire en riant: "Gi, t'en as fumé du bon!"