mardi 28 février 2012

Mamigi, maman a froid...

Michelle


Michelle, 7 ans, m'a laissé ce court message au téléphone: "Mamigi, maman a froid!"

Une petite fille décide de partager avec sa grand-mère,  l'état de santé de sa maman. Ces simples mots parlaient aussi  de son inquiétude. Anne m'a raconté que Michelle  lui apportait des couvertures pour la réchauffer alors que la fièvre la faisait grelotter.

Stéphanie aussi m'a écrit: "J'ai vomi huit fois et j'ai pleuré trois fois aujourd'hui"! Cher petit coeur!  

Après une gastro qui a fait des ravages chez ses trois filles et son fils, bien sûr, voilà que la maman est touchée elle aussi!

Courage ma fille! Guéris au plus vite et en cinémascope-couleurs!!!

mardi 21 février 2012

Pourquoi je déteste le premier ministre du Canada

Le fossé s'agrandit entre le gouvernement Harper un peu partout au Canada mais c'est surtout vrai au Québec. Le Devoir  a fait la liste de toutes les décisions décriées.
-nomination de personnes unilingues à des postes-clés
-abolition du registre des armes d'épaule avec refus de transférer les données aux provinces
-retrait du protocole de Kyoto
-projet de loi C-30 sur la surveillance des internautes
-l'entêtement à ne pas reconsidérer l'achat des avions F-35
-l'affrontement avec les provinces sur une justice répressive et impitoyable
-d'où une multiplication de prisons, durcissement et incarcération de la jeunesse
-les campagnes larvées sur la peine de mort et l'avortement
-la décision de refuser toute aide internationale aux associations qui facilitent l'avortement des femmes
-le soutien sans nuance à Israël
-la décision de ne pas respecter l'Accord de Kélowna destiné à améliorer la vie des autochtones
-la directive donnée de ne pas rejeter les informations soutirées par la torture
-coupe de subventions injustifiables dans le secteur des arts et de la culture
-les baisses d'impôt accordées aux entreprises etc...

Évidemment, la redéfinition des symboles identitaires qui amène ce gouvernement à remplacer une toile de Pellan par un portrait de la reine, m'horripile au plus haut point.

Le fossé commence à ressembler à un gouffre et ma colère à une montagne.  

samedi 18 février 2012

...comme pour Julia...



Marie-Héllène

Marie-Héllène a été hospitalisée à l'urgence. Le scan laissait présager deux des plus angoissants diagnostics qui soient. Avant de se quitter, nous avons fait ensemble une visualisation de guérison. Le lendemain,  la résonance magnétique a totalement rompu les tristes sortilèges. J'ai mesuré, une fois encore, la puissance spirituelle de cette femme.

Et moi, j'ai décompensé. Frédérique-Anne  s'est installée  dans la "position-maman", elle a ouvert les bras et elle m'a bercée doucement ..."Comme pour Julia..." Le chaos s'effilochait doucement à travers mes larmes. J'ai ressenti la formidable énergie de consolation que Frédérique-Anne a  mise en oeuvre en moi et autour de moi, avec comme vecteur, la lumière de son amour.

dimanche 12 février 2012

William et l'Ode à la Joie


William, six ans, beau comme un coeur...

J'ai offert le c.d. de  la neuvième symphonie de Beethoven à William, à Noël, celui dirigé par Ken Nagano. C'est que cet enfant de six ans aime pianoter l'air célèbre de l'Ode à la Joie. "William, si tu veux, on va écouter le choeur  de la Neuvième, tous les deux, mais d'une façon spéciale, à la façon Mamigi!" Frédérique-Anne s'affairait à mettre les petits au lit, nous étions seuls en bas. J'ai allumé une grosse chandelle, j'ai éteint les lumières, j'ai démarré l'oeuvre à la sixième plage et calée dans un bon fauteuil, je l'ai pris dans mes bras. Il s'est blotti tout contre moi et en silence, nous écoutions chanter les anges en regardant la flamme vaciller doucement dans son halo doré.

Il a dit: "Mamigi, où il est ton coeur? - Bouge un peu ta tête, il est là. - Je veux écouter battre ton coeur en même temps!". Oh!... Un moment de grâce... Cet instant  d'amour pur métamorphosait en lumière au plus profond de mon coeur les pires ombres du monde. (Taillard de Chardin)


Merci la vie! Infiniment! Pour ce petit bonhomme!




Marie-Sol a écrit: "C'est pour ça que je t'aime autant!"

mardi 7 février 2012

Une douleur ... Hiroshima

J'ai regardé la semaine dernière, un documentaire télévisé sur la bombe atomique lancée sur Hiroshima et Nagasaki par les Américains. À vrai dire, je ne suis pas encore tout à fait remise du choc puissant que j'ai ressenti. Je pleure encore.



Les services secrets du gouvernement américain connaissaient l'audacieuse  initiative des forces  japonaises de bombarder une base américaine. La décision fut prise  de taire cette nouvelle-choc. Le peuple américain refusait de se commettre dans la guerre d'Hitler qui embrasait l'Europe; cette attaque leur donnerait  la légitimité d'entrer en guerre, avec l'appui du peuple. On craignait que l'attaque eut lieu en Californie ou en Orégon mais finalement ce fut les soldats de l'importante base militaire  d' une île du Pacifique, Pearl Harbor, qui furent sacrifiés. Les travaux ultra secrets sur la création d'une bombe atomique  se terminaient et le Japon devenait une cible parfaite.

Ce n'était pas une stratégie militaire de combat qui visait à détruire des  cibles militaires. Oppenheimer, directeur scientifique  chargé de concevoir la bombe, avouera qu'il ignorait tout de la situation militaire du Japon. Hiroshima et Nagasaki ont été choisies à cause de leur densité de population et de leur état météorologique favorable. Le recours à cette arme barbare n'a été d' aucune utilité pratique dans cette guerre contre le Japon, les Japonais étaient  déjà vaincus, prêts à capituler.  Les services secrets venaient de déchiffrer une missive japonaise parlant de cette reddition. Le Président Truman  décida de passer sous silence cette information et la classa Top Secret. On venait, dans le secret le plus absolu, de créer un monstre leur permettant une hégémonie extraordinaire et une démonstration de supériorité et de force tout aussi extraordinaire sur le monde. Il fallait en toute logique, maintenant, tester l'efficacité de cette bombe sur des humains. Et la cible choisie fut Hiroshima.

Dans le documentaire, on voit Truman écrire sur la bombe en grosses lettres: Avec toute mon affection, Truman xxx; un haut fait de cruauté et de cynisme. Après le lancement, il dira joyeux, "C'est le plus grand jour de l'histoire." Cette bombe larguée allait  réduire en cendre la chair et les os de 140 000 hommes, femmes et enfants d' Hiroshima, plus 200 000 morts d'irradiation jusqu'à la fin du XXe s. Puis, trois jours plus tard, l'attaque absolument inutile de Nagasaki.

Une campagne de désinformation fut orchestrée. On affirmait que les Japonais n'avaient pas souffert: la mort s'étant manifestée dans l'espace de temps d'une seconde. Toutes les photos des mutilés, des brûlés, des aveugles, des calcinés  ont été déclarés Top secret et cachés aux Américains. Une défense formelle fut  faite aux survivants de divulguer quoi que ce soit de l'après séisme avec menaces de représailles sévères.





Après le désastre, des médecins et scientifiques américains sont débarqués dans l'île avec la mission non de soigner  mais de mesurer le taux de radioactivité et de métaux lourds dans le sang des malades et de définir toutes les étapes de l'irradiation jusqu'à leur mort. Le Japon n'eut jamais  accès à ces utiles informations. Et tous ces gens mutilés, aveugles, blessés  sont restés sans soins et sans aide américaine.

Je ne peux que souscrire aux paroles de Camus à la diffusion de cette terrible nouvelle: " Le monde est ce qu'il est, c'est-à-dire peu de chose. Il est permis de penser qu'il y a quelque indécence à célébrer une telle découverte, qui se met au service de la plus formidable rage dont l'homme ait fait preuve depuis des siècles."

J'émerge à peine d'un marasme intérieur tenace. Nous sommes indignes de la terre et de ses beautés. Mammifères si peu évolués que nous sommes! J'ai encore des larmes à verser.

Demain, je pars aux États-unis visiter ma fille et ses trois enfants, ses "trois moucmoucs". Le trajet sera long. J'utiliserai ce temps de solitude pour réfléchir aux paroles pleines de bon sens de mon fils Dominicke afin d'apaiser la turbulence de mes désespérances, et pour préparer mon coeur à recevoir une tonne d'amour.

C'est la Loi à l'Information qui nous donnent maintenant accès à ces révélations douloureuses.



Caroline a écrit : "Ce que tu sais me toucher, Gisèle!"



mercredi 1 février 2012

Frida Kahlo



Frida

Diego était admiratif des tableaux de Frida Kahlo. "C'est une oeuvre amère et tendre, dure comme l'acier et fragile et fine comme les ailes d'un papillon, aimable comme un joli sourire et atroce comme l'amertume   de la vie." À Paris, lors de sa seule exposition, le vernissage fut un vrai succès, Kandinsky ravi, embrasse Frida  et  la fait tournoyer dans les airs. Miro est enchanté et admiratif, Picasso lui offre des boucles d'oreille en or et le Louvre acquiert  un de ses tableaux. Cette gloire éphémère ne panse pas ses blessures. 

C'est le docteur Eloesser qui persuade Diego d'épouser à nouveau Frida, car leur séparation a un effet dramatique sur l'état de sa patiente. Cette demande réjouit Diego. La réconciliation a lieu. Les conditions posées par Frida sont claires et précises: à condition qu'il n'y ait plus de relations sexuelles entre eux et qu'elle subvienne à ses besoins. Le 8 décembre 1940, ils se marient pour la deuxième fois. La vie commune reprend dans la Maison bleue. Frida a un extrême bonheur à vivre même aux moments les plus sombres.


Photo de mariage

Elle portera au cours de sa vie, 28 corsets orthopédiques: un d'acier, trois de cuivre, vingt-quatre de plâtre. Depuis le jour de son accident jusqu'à sa mort, elle subira 32 opérations, et sa jambe atteinte de gangrène sera amputée au niveau du genou. Diego est un grand peintre mais il est incapable de prendre soin de sa femme; pendant que Frida souffre le martyre, il vit une idylle avec la belle actrice Maria Félix. Frida fait une tentative de suicide avec des barbituriques. Ivre de fatigue, elle vit un délabrement psychique, moral et physique. Elle souffre par Diego. "La colombe s'est trompé, se trompait... Au lieu du nord, elle est partie vers le sud, elle se trompait...." Frida

Le compte à rebours de la vie a commencé. Il ne lui reste plus que quelques mois à vivre. Diego désormais s'occupera de Frida. C'est l'une des rares personne à savoir la calmer, à pouvoir sécher ses larmes. Il la berce comme un bébé. Il s'installe dans sa chambre, il ne la quitte plus, Frida est mourante.  Diego lui coupera les veines avec un scalpel pour confirmer sa mort. Elle avait 47 ans. Peut-être y a-t-il eu un pacte de suicide entre les époux, la rumeur le dit à bas-bruit.


L'adieu

Plus de 600 personnes lui rendirent les derniers honneurs. Suivi d'une procession, le corps de Frida fut transporté à travers la ville jusqu'au crématorium. Diego légua la Casa azul au peuple mexicain en tant que musée. 

Frida Kahlo, la beauté terrible, Gérard de Cortanze

Elle est immensément vivante en mon coeur. J'ai tracé un chemin d'une lumière consolatrice jusqu' à son esprit.

mardi 31 janvier 2012

Frida et Diego Rivera



Frida Kalho et Diego Rivera, ils se sont mariés deux fois


Diego Rivera est monstrueusement intelligent, travailleur infatigable, menteur, bourré de vitalité et obèse. L'homme est une force de la nature, terriblement séducteur malgré sa laideur. Il est mondialement connu. 


Entre eux, c'est le coup de foudre :"L'éléphant et la colombe" dira Hayden Herrera. Ils se marient. Ce fut une courte période de bonheur, Diego la trompe alors qu'elle vit dramatiquement le premier de trois avortements spontanés; elle ne pouvait pas mener à terme ses grossesses. "Dans ma vie, j'ai été victime de deux graves accidents. Le premier c'est quand un autobus m'a renversée. L'autre, c'est Diego!" Ils partent pour les États-Unis, Diego a décroché de mirobolants contrats. Frida n'aime ni les États-Unis ni les Américains, elle s'enfonce dans la dépression alors qu'elle perd à nouveau un foetus. Elle voit peu son mari d'autant plus infidèle qu'il est devenu une immense vedette. Elle a le mal  du pays. C'est la peinture qui lui permet d'exister. "Ma peinture porte en elle le message de ma douleur." 

Ils n'ont plus un sou, des amis se cotisent pour payer leurs billets d'avion. Deux mois plus tard, pour une question politique, et malgré une mobilisation d'artistes venus du monde entier, les fresques du Rockefeller Center à New-York sont outrancièrement effacées, le plâtre est pulvérisé à coups de hache; en une nuit tout a disparu. Frida commence à boire et Rivera, frustré tombe malade.


Autoportrait  aux cheveux coupés

Plus sombre que la solitude, plus intolérable que la maladie, un évènement terrible, insupportable advient: une trahison. Cristina, la soeur de Frida, abandonnée par son mari, son amie la plus proche, l'alliée de toujours, entame une liaison avec Diego. Cela modifiera profondément la nature des rapports que Frida entretiendra avec Diego. Cette trahison, c'est la pire blessure de sa vie. Elle aura à son tour des relations intimes avec d'autres femmes et des hommes entre autres, Léon Trotsky qu'elle  accueillera à la Maison bleue  en tant que réfugié politique. Expulsé d'URSS il était traqué et menacé de mort. (Il sera assassiné, le crâne perforé à coup de pic à glace, au Mexique). Elle chasse Diego. Elle se fait couper les cheveux, et revêt des habits d'homme  et commence alors une guerre amoureuse qui durera des années. "Nous nous aimerons toujours!" finit-elle par conclure.

  
Diego et moi


Son désespoir et ses douleurs physiques sont  tels qu'elle boit plus d'une bouteille de cognac par jour. Les voies de la création sont impénétrables, c'est l'une des périodes les plus fécondes de sa vie d'artiste. "Mon corps voudrait t'embrasser dans ton sommeil. Ma nuit hurle et se cogne à ton silence."  Elle peint "Coeur" où apparaissent un collier d'épines et un coeur arraché. Elle tombe malade à nouveau. Un poids de 20 kilos exerçant une traction pour  soulager son dos s'avère inutile. On lui pose à nouveau un corset métallique. Le couple dépose une demande de divorce par consentement mutuel. Elle est hantée par le sang, la mort et la souffrance. 

Je lis Frida Kaahlo, la beauté terrible, de Gérard de Cortanze. À suivre...