vendredi 22 novembre 2013

Camus / Sartre


Camus (1913-1960)

Sartre tenait le haut du pavé et lui et ses disciples reprochèrent à Camus de ne rien comprendre à la philosophie, la vraie. Camus ne serait donc qu'un imposteur...Sartre va s'imposer dans les années cinquante comme un penseur phare. Et Camus sera rejeté. "Notre amitié n'était pas facile mais je la regretterai." fait-il savoir à Camus en signe d'adieu. Dès 1945, et malgré son amitié pour Sartre, Camus prend ses distances.

Sartre: "Et parce que l'homme est libre, il est responsable. S'il est entravé, c'est à lui de se libérer". Et l'on a appelé ce courant philosophique, l'existentialisme. "Je ne suis pas existentialiste, dira Camus. Il y a des gens qui ne sont pas responsables de ce qu'ils sont, le misérable est innocent de sa misère. Alors? le mutilé, la laide, le timide..." Dire d'un cul-de-jatte miséreux qu'il est libre et responsable ressemble fort pour Camus à de la fumisterie philosophique. Comment profiter  sans mesure de la vie quand des millions de gens meurent de faim? Camus se persuadera que la meilleure façon d'aider ceux qui souffrent est d'être soi-même fort et heureux. (Alain Finkielkraut)

"Je n'aime pas l'humanité en général, je m'en sens solidaire, ce qui n'est pas la même chose. Et puis, j'aime quelques hommes vivants ou morts, avec tant d'admiration que je suis toujours jaloux de préserver ou de protéger chez tous les autres ce qui, par hasard, les a fait ou les fera semblables aux premiers. Je suis l'avocat perpétuel de la créature vivante, parce qu'elle est vivante." Un coeur intelligent dira Finkierkraut, un type bien, toujours!  On ne parle plus de Sartre, Camus vit toujours!

Camus écrit ses Réflexions sur la guillotine, plaidoyer pour l'abolition de la peine de mort, en s'appuyant sur l'absolue cruauté de la sanction et la possibilité de l'erreur judiciaire. Il conclut sur ses mots: "Ni dans le coeur des individus ni dans les moeurs des sociétés, il n'y aura de paix durable tant que la mort ne sera pas mise hors de combat". Je comprends pourquoi il aimait tellement Simone Weil, c'était deux âmes qui se reconnaissaient.

Aujourd'hui, j'ai écouté L'Étranger de Albert Camus lu par Michael Lonsdale, le merveilleux moine de Tibhirine du film Des dieux et des hommes, sur Internet. Camus recevra le Prix Nobel de la littérature en 1957. J'aime Camus.

http://www.blogger.com/blogger.g?  Ancien blog, la mort de Camus

vendredi 15 novembre 2013

Camus, un "coeur intelligent"

Albert Camus

Pourquoi Albert Camus est-il tant aimé?  Des milliers de Japonais se sont rués sur son livre La Peste lorsqu'une partie de la centrale nucléaire de Fukushima a explosé. (réinterprété à l'aune de la radioactivité)  L'Étranger est l'un des livres les plus lus au monde. L'Homme révolté est devenu un livre culte en Ukraine, au Kosovo, en Égypte, en Iran, dans ces pays où les citoyens s'élèvent au péril de leur vie contre la dictature, la corruption, l'injustice ou le fanatisme. Entre sa mère et la justice, il  choisissait sa mère parce qu'elle était un être vivant. Il voulait que l'homme passe avant l'Histoire et il pensait qu'une vie valait plus qu'une idée. Il s'est opposé au stalinisme, à la violence et au terrorisme. Né en Mondovi en Algérie, il voulait que les Arabes et les Européens puissent vivre ensemble à égalité sur la terre qui était la leur, la sienne.

Albert Camus était à la recherche du Bien. Il aimait le soleil, les femmes, l'amour, la vie. Et il doutait. Cet homme né en 1913, avant la Première guerre mondiale, est l'un des penseurs les plus importants du XXIe siècle. Sa pensée répond aux interrogations de notre temps.

C'est l'histoire d'une success story, où un instituteur puis un professeur de philosophie aident le fils d'une pauvre illettrée quasi muette, à devenir Prix Nobel. C'est l'histoire d'un miracle. Camus, l'une des personnalités les plus célèbres des années cinquante, meurt le 4 janvier 1960, dans un accident d'auto.

Il est difficile de comprendre pourquoi L'Étranger, son premier roman, a beau être un best-seller mondial, ses autres livres célébrés, il devient un penseur moqué, un écrivain fini. Et puis tout a changé: sanglé dans son imperméable à la Bogart, il est honoré comme un Christ en gloire contrairement aux intellectuels du temps ceux d'aujourd'hui lui rendent hommage: Michel Onfray, Yasmina Khadra, Imre Kertész, etc... Qu'est-ce qui a transformé Camus en un nouveau Jedi? Ses réflexions sur la place de l'homme dans le monde, sur le suicide, la peine de mort, le terrorisme, la torture  ouvrent un puits de lumière dans la grotte où nous nous débattons.

Mais gare à l'excès d'amour et à la tentation d'en faire un parangon de vertus! Ses  infidélités multiples ont plongé son épouse dans une terrible dépression; capable de discuter avec les plus humbles, il pouvait se montrer arrogant dans les salons élégants. Mais en bout de ligne, c'était un homme dans ce qu'il y a de meilleur et  il est devenu une référence incontournable, l'icône de la révolte et de la résistance.

Extrait d'un article écrit par Catherine Golliau pour la revue Le Point

J'aime Albert Camus.  L'Algérie est le pays d'origine de Guy, mon compagnon. Et son âme reste stigmatisée douloureusement par cet ordre violent de son Histoire : La valise ou le cercueil! Comme Camus, il pense encore qu'il y avait assez de place dans ce magnifique pays et pour les Arabes et pour les Français. C'était peut-être une utopie...




dimanche 10 novembre 2013

Braddock attaque le fort Duquesne, s'ensuit une scène inimaginable....


La Mort du général Edward  Braddock, officier britannique, lors de la bataille de la Monongahela (1695-1755), bataille pour la prise du fort Duquesne.



La garnison du fort Duquesne, au confluent de la rivière Ohio, Alleghanis et Monongahela, est formée de compagnies des troupes de la marine, de miliciens canadiens qui ont construit des cabanes d'écorce à l'extérieur de l'enceinte et de quelques huit cents indigènes qui vivent dans des wigwams; deux de ses côtés sont protégés par les rivières et des palissades de pieux hautes de deux mètres et demi, ses deux autres côtés sont protégés par des remparts épais de trois mètres. Pour que les assiégeants ne puissent s'abriter derrière, les souches ont été rasées au sol. Plus loin, du maïs pousse dans une terre défrichée. Les Anglais sont obsédés, il veulent s'emparer de ce fort français si bien organisé. Le capitaine Braddock à la tête de l'armée britannique cherche un endroit propice où franchir la rivière, ils sont à quatorze kilomètres du fort Duquesne. "Impressionnons les Français!" décide Braddock. Il ordonne que l'armée royale, en uniformes rouges se mettent en ordre de parade pour traverser la rivière, avec musique, bannières, les officiers et la cavalerie à cheval, suivis des Virginiens en uniformes bleus. Harcelés par des nuages de mouches noires qui leur sucent le sang, c'est une parade inutile, le colonel Beaujeu est encore loin. Mais leurs uniformes écarlates font de très belles cibles. Les Anglais crient comme s'ils demandaient qu'on tire sur eux, pensent les Canadiens. En fait, ils chantent le God save the King. L'ennemi est invisible. Les balles ne ratent pas les uniformes rouges mais  c'est un feu désordonné qui tirent sur cet ennemi invisible. Les Indiens sont de terribles guerriers. Partout des blessés geignent et rampent dans le sang de leurs compagnons ne sachant pas où se terre l'ennemi. Ils continuent de tirer sur ces ennemis qui sont partout et nulle part.


Le colonel Washington qui seconde le général vient à son aide  et tente de regrouper les formations. Une balle transperce le bras de Braddok et s'enfonce dans sa poitrine, le colonel regarde avec du mépris dans les yeux, ses soldats en déroute, qui abandonnent leurs compagnons morts ou blessés, les canons, les mousquets, les bagages, les provisions, les coffres des officiers. Plus tard, les vainqueurs reviennent au fort Duquesne avec des chevaux, des boeufs et des chariots chargés de butin: tonneaux, gamelles, mousquets et baïonnettes. Au fort, c'est la fête. Braddock s'éteint au soir du 13 juillet 1755.

À Philadelphie, la nouvelle de la mort de Braddock se répand, un deuil profond se propage dans les colonies.

Pour comprendre les causes de la déroute, le colonel Washington analyse la tactique de Braddock. La première erreur a été d'avoir sous-estimé la force des Français et surestimé la capacité de ses soldats. La deuxième erreur est inimaginable: Washington, avec dureté reproche à ses "chiens de soldats" d'avoir eux-mêmes tué ou blessé les deux tiers des effets britanniques: groupés en un corps de dix à douze rangs, chacun tirait sur l'homme qui marchait devant lui!!!

Le gouverneur de la Virginie ne supporte pas que le menaçant fort français Duquesne soit en territoire anglais. Il verse une somme de quarante mille livres pour financer une seconde expédition. L'attaque n'aura pas lieu en cet automne. Le découragement est total.

Je lis le tome 2 du livre de Roch Carrier, Le fabuleux roman d'un pays

Une magnifique sculpture romaine découverte en plein coeur de Londres




Statue magnifique trouvée en octobre 2013

Des archéologues ont découvert une sculpture romaine en excellent état de conservation sous la forme d'un aigle tenant fermement un serpent se tordant dans son bec. La découverte a été faite sur un site dans la ville de Londres avant la construction d'un hôtel de seize étages. L'équipe du Mola (Museum of London Archeologie) a d'abord hésité à annoncer la découverte et à proclamer ses origines romaines, en raison de son état incroyablement bien conservé. Les spécialistes ont cependant confirmé que la sculpture d'une qualité exceptionnelle remontait au I ou IIe siècle de notre ère et reconnue comme l'une des meilleures statues survivantes de la Bretagne romaine. La statue est aussi nette que le jour où elle a été sculptée. Tout ce qu'elle a perdu c'est sa peinture de surface emportée quand elle a été déposée dans un fossé.

Le symbolisme sous-entendu est la lutte du bien, l'aigle, contre le mal, le serpent. Un important cimetière aurait été situé sur le site. Elle provient peut-être d'un mausolée dont les fondations ont également été découvertes. Le public peut voir dès maintenant, cette pièce rare et remarquable dans toute sa splendeur.

"Simone Weil, le plus grand esprit de notre temps" Camus


Simone Weil

La forme particulière de l'intelligence de Simone Weil la déborde de toutes parts.  Ses tourments physiques la rendent vulnérable, ouverte, béante même. C'est quand elle est très bas qu'elle se sent le plus près du Christ, être au plus bas, donc, ne pas chuter. Là, elle ne peut plus penser à cette éternelle contradiction: Dieu existe, Dieu n'existe pas. Physiquement, elle oublie qu'elle a un corps et devient progressivement un pur esprit. Seule la poésie lui apporte un peu de paix, elle lit saint Jean de la Croix et commente l'apôtre Paul.

Simone  se rend à Carcassonne, sur les pas des Cathares. D'anciens condisciples la décrivent vêtue de bure, les pieds nus dans des sandales, dépouillée de toute préoccupation charnelle, comme une sainte du Moyen Âge. Un moine dom Clément Jacob, après l'avoir écoutée, la traite d'hérétique. Elle est comme une religieuse sans ordre, une personne androgyne, ascétique, un électron libre. Elle n'est qu'écriture. Son corps entier devient écriture. Elle ne se nourrit qu'à minima pour pouvoir encore tenir son stylo. Sait-elle que son temps lui est compté? Jamais elle n'écrira autant.

Pietro Citadi lui consacre un très beau texte dans ses Portraits de femmes: "Simone Weil est dans un autre espace, une autre temporalité, loin de tout, apte à laisser entrer le vide en elle: alors elle ressentait un déchirement intime, et, dans ce vide, descendait la fluidité de la grâce. Un contact infiniment léger, l'espace d'un instant. Elle faisait ainsi descendre son âme en ce lieu inconnu des hommes, où la douleur était joie et la joie douleur."

Même si sa position est sans cesse contradictoire - c'est peut-être pour cela que nous l'aimons tant - elle est de manière inexpugnable, attachée au Christ oscillant entre un Christ historique et un Christ cosmique. Elle a été "saisie" par Dieu, prise pour toujours. Cette joie qu'elle avait découverte de contempler la nature, elle ne se le permet plus, elle ne s'en accorde plus le droit: "Voir un paysage tel qu'il est quand je n'y suis pas. Quand je suis quelque part, je souille le silence du ciel et de la terre par ma respiration et le battement de mon coeur." Pourquoi tant de dévalorisation d'elle-même? Pourquoi tant de volonté de souffrance? Simone Weil considère que l'extrême malheur est une voie d'accès privilégiée à Dieu.

Elle accorde une intensité extraordinaire à la faculté d'attention, une sorte de concentration extrême qui permet l'ouverture de l'âme.

"Il faut savoir mourir, c'est le travail de toute une vie" écrira-t-elle. Simone Weil s'est éteinte dans son sommeil le 24 août 1943, au sanatorium d'Ashford, au milieu d'une nature bienveillante, magnifiée par l'été. Sa mort fait la une des journaux, sa mort a des accents de mystère. Albert Camus dira: "Simone Weil est le plus grand esprit de notre temps." Laure Adler termine son livre en disant: " Le combat pour la reconnaissance de Simone ne fait que commencer."

L'Insoumise, Simone Weil de Laure Adler

samedi 9 novembre 2013

Simone et André Weil en Amérique...


Simone Weil

Laure Adler :

Simone Weil écrit Conseil de la révolte au coeur de l'année la plus noire de la guerre, d'une seule coulée brassant des éléments historiques, mythologiques avec des fragments d'expérience qu'elle a vécus comme ouvrière d'usine et militante politique d'extrême gauche. C'est probablement ce texte qui fut lu en entier par le général de Gaule; il fut à l'origine de la décision de créer le Conseil national de la Résistance.

Soixante ans plus tard, on est frappé en lisant ce livre par l'importance d'une notion bien oubliée aujourd'hui, je veux parler de celle de l'âme. L'âme a des besoins dit-elle, sinon plus que le corps et si on ne prend pas garde de les assouvir, c'est toute notre société qui s'en trouvera déréglée. Le risque est un besoin essentiel de l'âme, sinon que de l'ennui et de la peur.

La famille s'embarqua pour l'Amérique  le 14 mai 1942. Simone exigea de voyager en quatrième classe. Lors de la traversée, on la questionna sur son manque d'appétit. Elle était déjà fort maigre. Elle répondit qu'elle n'avait pas le droit de manger plus que ceux qui étaient restés en France. Elle était obsédée par l'idée de revenir en France et de partager leur malheur. Son frère André était déjà arrivé aux États-Unis, pris en charge par la fondation Rockfeller dans le cadre de sauvetage des scientifiques français. Les Allemands avaient procédé en Pologne, à la destruction systématique des élites intellectuelles juives. Louis Rapkine, un jeune biochimiste canadien avait convaincu la fondation qu'il fallait faire sortir de France, le plus vite possible, les scientifiques français, juifs ou non. En tant que juifs, les parents de Simone craignaient pour leur sécurité et celle de leur fille. 

Des textes inédits maintenant accessibles permettent de restituer l'ampleur des questionnements d'une femme qui se considère chrétienne et qui ne s'est  jamais ressentie juive; elle qui a été arrêtée trois fois par la gestapo mais qui  n'a jamais porté l'étoile jaune; ce qui ne l'a pas empêchée d'entrer en résistance dès 1940 et de lutter contre le nazisme. Elle souffre de son inutilité. Elle fuit ce cafard qui s'empare d'elle en passant ses journées à la bibliothèque, elle y étudie le catharisme et tous les mouvements jugés hérétiques par l'Église: "Je fouille les recoins de la théologie" écrit-elle. Les discussions sont nombreuses avec son frère, André. Elle est tourmentée par l'idée de savoir si elle doit se faire baptiser. Elle prend l'habitude de coucher par terre pour marquer sa solidarité. Plus jamais, elle ne dormira dans un lit sauf malade dans des hôpitaux. Simone Weil brûle.....

Je lis L'Insoumise, Simone Weil, écrit par Laure Adler  (à suivre)

vendredi 8 novembre 2013

Simone Weil, une sainte moderne



Simone Weil, philosophe française (1909-1943)


Je lis L'Insoumise, Simone Weil de Laure Adler


Son nom est connu dans un cercle d'initiés qui la considèrent comme une icône de la pensée contemporaine et qui se ressourcent régulièrement à ses écrits.

Simone de Beauvoir se souvient de l'avoir croisée en juin 1926, dans la cour de la Sorbonne: "Elle m'intriguait, à cause de sa grande intelligence et de son accoutrement bizarre... Une grande famine venait de dévaster la Chine, et l'on m'avait raconté qu'en apprenant cette nouvelle, elle avait sangloté: ses larmes forcèrent mon respect encore plus que ses dons philosophiques."

Simone Weil, pourtant, ne pleurait pas souvent mais elle était en empathie avec les autres ainsi qu'avec les événements. Elle souffrait pour ceux qui souffraient et voulait leur venir en aide. Elle-même a passé sa vie à souffrir, mais ne s'intéressait guère à elle. "Elle n'était pas comme les autres, pas seulement dans son apparence physique, dans sa manière de s'enflammer pour des causes politiques mais aussi pour une profonde indifférence à elle-même, une volonté, avant même d'avoir vingt ans, d'être inquiète de tout et sur tout et de ne pas vouloir s'installer dans la vie". Alain son professeur, celui qui l'avait formée et dont elle se sentira proche jusqu'à son dernier souffle de vie, l'avait surnommée "La Martienne". (Jacques Ganuchaud)

Elle n'avait cure de ses migraines, de son état d'épuisement. Elle était tellement volontariste qu'elle pensait qu'elle allait encore gagner contre cette fatigue immense pour continuer à écrire sur l'avenir de la France et vivre enfin ce moment où son pays serait libéré.

France Culture m'offrit la possibilité, à l'été 2007 de lui rendre hommage. Je me plongeai alors, pour la première fois dans cet immense chantier que sont ses cahiers. Ce fut une véritable odyssée, un vertige. L'admiration se transformait en passion. Ce livre est un livre d'admiration qui se donne pour but d'agrandir le cercle des amoureux de Simone Weil .

J'aime déjà d'amour Simone Weil, de cette sorte d'amour que j'éprouve pour Etty Hillesum, morte elle aussi en 1943 mais dans un camp de concentration. Ces deux saintes des temps modernes m'habitent et me font du bien. Je pense souvent à elles. J'ai collé au mur, il y a quelques années, la photo de Simone et je croise tout le temps son regard... qui me regarde et son doux sourire ... qui me sourit. Une subtile interpellation spirituelle se met à bouger en moi, toujours la même: devenir une meilleure personne, une personne attentive.

Malgré la souffrance, Simone était un être solaire aimant à rire, discuter, faire de l'humour, nager, aller au théâtre (elle connaissait par coeur des livrets d'opéra). Elle aimait l'Italie jusqu'à la folie, s'absorber dans la beauté d'un paysage ou d'une peinture, bref, une dévoratrice de tout ce que pouvait lui offrir la bonté des êtres et la beauté du monde. Laure Adler

Comment ne pas l'aimer!   (à suivre)