dimanche 6 août 2017

Les guerres modernes


Boris Cyrulnik, psychiatre.

Boris Cyrulnik évoque les conditionnements qui mènent au terrorisme, à la mort, aux croisades, à l'inquisition, au nazisme, au Djiadisme... extraits. Je lis ''Ivres paradis, bonheurs héroïques'' de Boris Cyrulnik.

Dans les guerres modernes, les civils et les enfants meurent plus que les soldats, parce qu'ils ont appris à se protéger. Mais quand les combattants rentrent chez-eux, ils n'éprouvent pas la fierté d'un combat mythique, ils ressentent plutôt l'usure d'une guerre honteuse. On se bat pour une représentation religieuse ou politique, floue, incertaine, changeante au gré des événements, dépourvue de sens. Les Allemands d'aujourd'hui sont étonnés par le nazisme qui s'est emparé de leurs grands-parents. La jeunesse chrétienne ne se sent pas solidaire de ses ancêtres qui ont commis l'inquisition, les croisades et la colonisation.

Depuis que la technologie permet de moins mourir sur les champs de bataille, beaucoup de soldats se suicident quand ils rentrent chez eux. Il arrive qu'ils soient violemment critiqués par le peuple au nom duquel ils ont fait la guerre. Les vétérans du Vietnam ont été insultés par leur famille et leurs amis. L'alcoolisme, les troubles psychiques et les suicides ont décimé ces anciens combattants âgés de 30 à 40 ans, jusqu'au moment où une chanteuse socialement engagée, Joan Baez, a changé les récits. ''Les coupables, a-t-elle dit, ne sont pas les soldats, ce sont ceux qui les ont envoyés faire cette guerre inutile et cruelle.'' Après ce changement  de récit, les soldats ont été entourés au lieu d'être rejetés.

Les religions et le patriotisme  sont responsables de milliers et milliers de morts  dans l'histoire de l'humanité. Je n'aime ni les unes ni l'autre.


Giordano Bruno


Giordano Bruno (1548-1600)
Il fut brûlé vif pour hérésie. Il fut un martyr de la pensée.


Boris Cyrulnik évoque  les conditionnements qui mènent  au terrorisme, à la mort, aux croisades, à l'inquisition, au nazisme, au djiadisme... Je lis  Ivres paradis, bonheurs héroïques
Le terrorisme de l'Église.

L'inquisition en 1600, a envoyé au bûcher Giordano Bruno parce que cet hérétique avait blasphémé contre les Écritures en soutenant que la Terre tournait autour du soleil. Galilée, dix ans plus tard a murmuré à son tour: '' Et pourtant, elle tourne!''. Il a fallu attendre Jean-Paul II en 1992, pour réhabiliter cette théorie que l'on a cru blasphématoire alors qu'elle n'était que scientifique. C'est difficile de dire NON quand on s'oppose au plus grand nombre. C'est dangereux aussi puisqu'on se retrouve dans la position du transgresseur. En disant que la Terre est ronde alors qu'on voit bien qu'elle est plate, on  devient un déviant, un anormal presque. Et quand cette déduction s'oppose aux Écritures, l'affirmation est blasphématoire et celui qui pense ainsi mérite le bûcher. Car il désoriente le groupe et risque même de le détruire en supprimant le sentiment du sacré que l'Église avait mis plusieurs siècles à édifier.

La liberté de penser est une épreuve angoissante puisqu'elle isole et risque de provoquer la haine de ceux qu'on aime encore, malgré les désaccords. La soumission apporte tant de bénéfices affectifs que ça vaut bien un petit renoncement, non?

Je lis de Boris Cyrulnik ''Ivres paradis, bonheurs héroïque''

Quand l'Église réhabilitera-t-elle Giordano Bruno, ce grand homme de science? Avouer ses erreurs c'est évidemment difficile pour le représentant de Dieu sur Terre !

samedi 5 août 2017

Hitler, les femmes et les Allemands

Boris Cyrulnik évoque  les conditionnements qui mènent au terrorisme, à la mort, aux croisades, à l'inquisition, au nazisme, au djiadisme... Je lis  ''Ivres paradis, bonheurs héroïques'' de Boris Cyrulnik. Extraits....

Adolf Hitler

Peu intéressé par la sexualité, Hitler a été probablement déniaisé dans un bordel, comme cela se faisait au début du xxe siècle. Quand il est amoureux d'une femme, il cherche à la détruire. Ses compagnes se suicident les unes après les autres: Reueter, âgée de 16 ans à qui il exigea un acte notarié affirmant qu'il n'avait jamais eu de rapport sexuel avec elle; Geli Raubal, sa nièce; Magda Behrend, future femme de Joseph Goebbels, qui se suicida avec ses quatre enfants; Unity Mitford, une anglaise qui l'accompagna dans ses voyages devint infirmière après un suicide raté; et surtout Eva Brown qui après deux tentatives aboutit à un suicide amoureux auprès d'Adolf Hitler, le lendemain de leur mariage.

Quand l'homme réel est mortifère, l'homme social provoque l'enthousiasme. Les Allemands ont adoré un petit brun à moustache, eux qui affirmaient que la race supérieure était composée d'hommes grands, blonds aux yeux bleus. Ils ont obéi à un estropié, Goebbels qui éliminait les malades mentaux et les infirmes afin de purifier la race et de faire des économies.(P.Lemone). Hitler pouvait être médiocre et cependant bâtir une civilisation de bons Aryens.

Une discordance étonnante.



Serge Bouchard parle de la mort....





Serge Bouchard, anthropologue, chercheur, écrivain, animateur de radio....


Est-ce qu'on apprend d'une épreuve aussi terrible que celle de la mort d'un enfant?

Témoignage recueilli par Mario Proulx pour le recueil Vivre jusqu'au bout.

La mort d'un être cher est une épreuve. Cela nous saisit, nous plaque au mur, et là nous devons faire face. Ce que j'ai appris avec le temps c'est qu'on ne peut pas être consolé. Ça ne s'arrange pas. La mort est non négociable. C'est une fatalité. L'être humain en vie portera  nécessairement les blessures toute sa vie. Impossible d'y échapper. Ceux qui sont morts sont morts, ceux qui ont survécu sont cicatrisés. Ils portent les cicatrices de leur deuil. Je ne pense pas que j'arriverais à refermer la plaie de la perte d'un enfant. Le pire des drames qu'on puisse imaginer, c'est la mort de ses enfants. Les enfants qui meurent avant leurs parents, je ne vois rien de pire en matière d'épreuve et de philosophie. Personnellement je crois que je m'enfoncerais dans un corridor d'autisme. En fait j'ignore ce que je ferais.

Toute perte laisse un vide que rien ne peut combler. Il faut s'habituer à vivre avec le fait que cela est naturel. La meilleure façon de ne pas souffrir, c'est évidemment de ne pas s'attacher.  Il n'y a pas de recette. J'ai failli dire, réussir sa vie, c'est n'avoir personne à son enterrement.

On ne veut pas mourir, et c'est pour les autres qu'on ne veut pas mourir, on veut leur épargner ça. Nous ne trouverons pas la réponse définitive. C'est la condition humaine. La vie, c'est l'éclair d'une luciole dans la prairie, la nuit.

On ne peut pas être consolé. Il faut passer à travers douloureusement. C'est ma vérité.

mercredi 2 août 2017

Alan Turing, le génie qui a inventé l'ordinateur et décrypté les codes secrets des nazis


Alan Turing, un esprit scientifique exceptionnel

Le destin tragique de cet homme d'exception me fascine et m'interpelle puissamment. Je lis Alain Turing écrit par Andrew Hodges, professeur de mathématique à l'université d'Oxford. Pour lui, Turing est un personnage-clé de l'Histoire, un héros de la Seconde guerre mondiale et cet ouvrage fait désormais partie des '' 50 livres essentiels'' selon le quotidien The Gardian. Le film Jeu de l'imitation a été adapté pour le cinéma à partir de ce livre.
La machine universelle de Turing deviendra un calculateur puis l'ordinateur. Son invention fut l'ancêtre des programmes informatiques ou des logiciels.

Le 25 mai 2011, devant le Parlement du Royaume-Uni, Barack Obama, le président des États-Unis, a salué les Britanniques Newton, Darwin et Turing pour leur contribution à la science.

Le 24 décembre 2013, on accorda à Turing une grâce posthume à sa condamnation pour ''indécence manifeste'' en 1952. La monarchie reconnaissait Turing comme un héros national ayant rendu des services exceptionnels à l'État. Au moment où Turing réussit à décrypter les messages de l'Énigma, réputée indécodable, utilisée par les armées allemandes, il écourta la Seconde guerre mondiale de deux ans et sauva ainsi des milliers de vies humaines.

Alan Turing était un génie et aussi un homosexuel. Il est aisé d'imaginer l'hostilité et la cruauté de cette époque d'après-guerre vis-à-vis l'homosexualité. Il fut épié, piégé, persécuté. Le procès est médiatisé. H. Alexander fait de son confrère un brillant portrait, mais il est empêché de citer ses titres de guerre par le Secret Act. Turing est mis en demeure de choisir : incarcération pour deux ans ou castration chimique réduisant sa libido. Il choisit le traitement, d'une durée d'un an, avec des effets secondaires temporaires. Le coureur à pied svelte qu'il était devient gros, impuissant, ses seins grossissent et surtout il fut en proie à des effets psychiques profondément démoralisants. Alors qu'il a été consacré en 1951, en devenant membre de la Royal Society, à partir de 1952 , il fut écarté des plus grands projets scientifiques.

Deux ans plus tard, à l'âge de 41 ans, Alan Turing mit fin à ses jours en croquant une pomme empoisonnée au cyanure.

Une légende tenace veut que Apple ait choisi son nom et son logo de ''la pomme croquée'' en hommage à Turing. Apple a toujours démenti cette rumeur.

dimanche 9 juillet 2017

L'histoire a commencé quand les hommes ont inventé les dieux...




Je lis, Sapiens, une brève histoire de l'humanité
Écrit par Yuval Harari, né le 24 février 1976. Il est professeur d'histoire au département de l'Université hébraïque de Jérusalem.


L'histoire a commencé quand les hommes ont inventé les dieux.
Elle s'achèvera quand ils deviendront des dieux.

Il y a 2 millions d'années, au moins six espèces d'hommes (hominidés) arpentaient la terre en même temps. Une seule a survécu. Nous, les Homo Sapiens.

Les humains, "animal appartenant au genre Homo" sont apparus en Afrique de l'Est voici 2,5 millions d'années, issus d'un genre antérieur de singe, l'Australopithecus. Voici les six Hominidés connus à ce jour:

- les neanderthaliens (homme de la vallée de Néander) communément appelés Neandertal, il s'est bien adapté aux climats froids.

- l'Homo erectus,  "l'homme dressé" survécut près de 2 millions d'années, ce qui en fait l'espèce humaine la plus durable qui ait jamais vécu. Région orientale et de l'Asie.

- l'Homo soloensis,  (homme de  la vallée de Solo), mieux armés pour vivre sous les tropiques.


- l'Homo floresiensis  (l'homme de Florès). Île indonésienne. Population de nains. Cette espèce est unique. Sous l'impact des grands éléments, les plus petits survécurent bien plus facilement et cette espèce d'humains archaïques subit un processus de rabougrissement. Leur poids ne dépassait pas 25 kilos et ils ne dépassaient pas un mètre.

- l'Homo denisova (de la grotte de Denisova, en Sibérie). Découvert en 2010 d'une phalange fossilisée, l'analyse génétique prouva que le doigt était celui d'une espèce humaine encore inconnue.

- L'Homo rudolfensis (l'homme du lac Rudolfensis)

- L'Homo ergaster (l'homme artisan) puis...

-L'Homo sapiens (l'homme sage)

Tous étaient des êtres humains

Je lis ce livre avec fébrilité, cette histoire de ''Nous'' me passionne. C'est une grande joie de savoir que Rosalie lisait ce livre en même temps que moi et qu'elle vient même de le prêter à son père. Au même moment, paraît dans Ici Tout.TV un documentaire fameux, ''Sapiens'', c'est quasi l'intégralité de ce livre mis en image. Cette synchronicité rajoute à mon bonheur de lire ce magnifique ouvrage.

samedi 8 juillet 2017

La mort vue par Jacques Salomé

Ce texte est écrit par Jaques Salomé  dans un collectif sur la mort dirigé par Mario Proulx, Vivre jusqu'au bout.

''Je pense aujourd'hui que la mort est un passage vers un au-delà d'ordre vibratoire, une mutation, une transformation d'énergie. J'ai ma petite cosmologie personnelle. Je pense qu'à ma mort, je vais retourner au sein d'une énergie cosmique et que ce faisant, je vais redonner de l'énergie, réalimenter le grand réservoir de la Vie. Certains pensent qu'il s'agit de quitter la vie pour le paradis ou le nirvana, moi, je pense que je vais basculer de nouveau dans l'énergie lumineuse du cosmos, retourner dans l'immense générosité de la vie.''

Ce texte me touche beaucoup parce que ma croyance actuelle  ressemble étrangement à la sienne. Mais en bout de ligne, on en sait rien de rien.