mercredi 20 juin 2012

Les manuscrits de Qumrân


L'image légendaire du Bédouin à la poursuite de sa chèvre et qui trouve des manuscrits, appartient depuis longtemps au mythe "Qumrân".  Ce qui est le plus important c'est que le jeune Bédouin examinant les jarres dans l'espoir de quelques trésors cachés, tomba sur de vieux rouleaux de cuir en piètre état, certains étaient enveloppés dans des tissus de lin élimé. Le jeune homme ne pouvait pas imaginer la valeur de ces rouleaux, mais il en prit quelques uns pour le montrer aux anciens de la tribu... qui furent incapables d'en saisir le contenu. Les manuscrits restèrent entasser dans la tente de Mohammed, livrés aux jeux des enfants. De vieux Bédouins racontèrent par la suite que l'on jetait parfois des bouts de manuscrits dans les feux du campement parce que le vieux cuir dégageait, en brûlant, une bonne odeur.

Les jours suivants, les trois cousins revinrent à plusieurs reprises dans la grotte, creusant, fouillant et rapportèrent d'autres rouleaux et de nombreux fragments de parchemins. Imaginant qu'ils avaient peut-être découvert quelque chose sans prix, ils ne s'adressèrent pas à n'importe quel cordonnier, mais au cordonnier Kando, connu pour ses activités commerciales clandestines d'antiquités. La rumeur selon laquelle des rouleaux auraient été utilisés pour ressemeler des sandales fait partie de la légende "Qumrân". Kando va être désormais, et jusqu'à sa mort, l'intermédiaire officiel entre les Bédouins et les acquéreurs de rouleaux. Il est devenu un homme riche grâce à la découverte archéologique la plus sensationnelle du XXe siècle.


 Éléazar Sukenik était un archéologue israélien et professeur à l'Université hébraïque de Jérusalem. (1889-1953) Son fils, Ygaël Yadin, devint archéologue et continuera l'oeuvre de son père.


Israël et la Palestine étaient en pleine guerre. C'étaient les dernières semaines du mandat britannique en Palestine. Le professeur Éléazar Sukenik prit le risque d'aller se présenter dans la boutique du cordonnier. Il parvient à acheter trois rouleaux. Il fut la première personne à même de saisir la valeur réelle des manuscrits, de les lire et de comprendre la langue dans laquelle ils étaient écrits: c'était de l'hébreu ancien. Il mourut avec la triste conviction (il se trompait) que ces manuscrits avaient échappés à jamais à Israël.

Pendant ce temps, Marc Samuel, évêque orthodoxe d'Antioche, cherchait la valeur réelle, scientifique et marchande des manuscrits qu'il avait achetés de Kando. Il fit appel à l'American School of Oriental Research (ASOR) dont le siège central était à Jérusalem. L'évêque leur confia les rouleaux pour  les étudier avec l'autorisation de les photographier. Le Livre d'Isaïe fut daté du 1er ou 2e siècle avant-Jésus-Christ. Incroyable découverte! Ces fabuleux documents ne pouvaient pas rester secrets longtemps. Le 12 avril 1948, le Times de Londres  annonçait la découverte des manuscrits. (à suivre)

Je lis Qumrân, les ruines de la discorde de Simone et Claudia Paganini

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