dimanche 10 novembre 2013

Braddock attaque le fort Duquesne, s'ensuit une scène inimaginable....


La Mort du général Edward  Braddock, officier britannique, lors de la bataille de la Monongahela (1695-1755), bataille pour la prise du fort Duquesne.



La garnison du fort Duquesne, au confluent de la rivière Ohio, Alleghanis et Monongahela, est formée de compagnies des troupes de la marine, de miliciens canadiens qui ont construit des cabanes d'écorce à l'extérieur de l'enceinte et de quelques huit cents indigènes qui vivent dans des wigwams; deux de ses côtés sont protégés par les rivières et des palissades de pieux hautes de deux mètres et demi, ses deux autres côtés sont protégés par des remparts épais de trois mètres. Pour que les assiégeants ne puissent s'abriter derrière, les souches ont été rasées au sol. Plus loin, du maïs pousse dans une terre défrichée. Les Anglais sont obsédés, il veulent s'emparer de ce fort français si bien organisé. Le capitaine Braddock à la tête de l'armée britannique cherche un endroit propice où franchir la rivière, ils sont à quatorze kilomètres du fort Duquesne. "Impressionnons les Français!" décide Braddock. Il ordonne que l'armée royale, en uniformes rouges se mettent en ordre de parade pour traverser la rivière, avec musique, bannières, les officiers et la cavalerie à cheval, suivis des Virginiens en uniformes bleus. Harcelés par des nuages de mouches noires qui leur sucent le sang, c'est une parade inutile, le colonel Beaujeu est encore loin. Mais leurs uniformes écarlates font de très belles cibles. Les Anglais crient comme s'ils demandaient qu'on tire sur eux, pensent les Canadiens. En fait, ils chantent le God save the King. L'ennemi est invisible. Les balles ne ratent pas les uniformes rouges mais  c'est un feu désordonné qui tirent sur cet ennemi invisible. Les Indiens sont de terribles guerriers. Partout des blessés geignent et rampent dans le sang de leurs compagnons ne sachant pas où se terre l'ennemi. Ils continuent de tirer sur ces ennemis qui sont partout et nulle part.


Le colonel Washington qui seconde le général vient à son aide  et tente de regrouper les formations. Une balle transperce le bras de Braddok et s'enfonce dans sa poitrine, le colonel regarde avec du mépris dans les yeux, ses soldats en déroute, qui abandonnent leurs compagnons morts ou blessés, les canons, les mousquets, les bagages, les provisions, les coffres des officiers. Plus tard, les vainqueurs reviennent au fort Duquesne avec des chevaux, des boeufs et des chariots chargés de butin: tonneaux, gamelles, mousquets et baïonnettes. Au fort, c'est la fête. Braddock s'éteint au soir du 13 juillet 1755.

À Philadelphie, la nouvelle de la mort de Braddock se répand, un deuil profond se propage dans les colonies.

Pour comprendre les causes de la déroute, le colonel Washington analyse la tactique de Braddock. La première erreur a été d'avoir sous-estimé la force des Français et surestimé la capacité de ses soldats. La deuxième erreur est inimaginable: Washington, avec dureté reproche à ses "chiens de soldats" d'avoir eux-mêmes tué ou blessé les deux tiers des effets britanniques: groupés en un corps de dix à douze rangs, chacun tirait sur l'homme qui marchait devant lui!!!

Le gouverneur de la Virginie ne supporte pas que le menaçant fort français Duquesne soit en territoire anglais. Il verse une somme de quarante mille livres pour financer une seconde expédition. L'attaque n'aura pas lieu en cet automne. Le découragement est total.

Je lis le tome 2 du livre de Roch Carrier, Le fabuleux roman d'un pays

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