vendredi 23 mars 2018

Regard sur Hemingway, un titan génial et désespéré




Hemingway restera dans l'histoire comme l'un des plus grands écrivains du XXe siècle. Son style unique laissera transparaître une lucidité troublante sur la mort et le suicide. Dans sa biographie, on constate qu'il a failli mourir sur un champ de bataille, et qu'il aurait alors vécu une ''expérience de mort éminente'',  cet état limite dont on ne revient que d'extrême justesse. Cet épisode a marqué son oeuvre.

Hemingway est l'un des écrivains les plus populaires et les plus lus au monde, et il reçut le prix Nobel de littérature en 1954. Il a connu trois guerres, quatre mariages et d'innombrables pays. La guerre, le déracinement, la dépression et l'alcoolisme sont autant de thèmes abordés dans ses romans, et largement autobiographiques. Hemingway buvait toute la journée sans être vraiment saoul; une lucidité sous forme de brouillard éthylique est à la source de ses héros, virils, désabusés, machos stoïques devant l'adversité et le danger.

Amateur de grands espaces et d'aventures, il n'a pas ménagé sa peine pour se créer un destin hors du commun. Engagé volontaire sur le front pendant la Première guerre mondiale, il est décoré pour avoir bravé le feu des mitraillettes et sauvé un camarade alors qu'il était lui-même grièvement blessé. Il se lance également dans les Brigades internationales de la guerre civile espagnole et assiste à la libération de Paris en 1944. La mort et l'action étaient des compagnes fidèles. Dans ses moments de détente, il chassait dans des safaris, pêchait le gros poisson et sa grande passion était la tauromachie. Il survécut à un accident d'avion et à d'innombrables blessures d'ivrogne. Il avait un caractère tourmenté et il souffrait vraisemblablement d'un trouble bipolaire chronique et d'insomnie. Plusieurs membres de sa famille se sont suicidés et il a été particulièrement troublé quand son père s'est donné la mort. Hemingway  lui-même mit fin à ses jours en 1961. On comprend que le suicide et la mort sont des thèmes récurrents de son oeuvre. Les personnages heureux, vertueux et agissant comme si la vie avait un sens sont dépeints comme des faibles dans son oeuvre. On imagine aisément qu'une jeunesse passée au contact de la guerre ait laissé de profondes traces dans l'esprit de l'écrivain.

Extrait d'un article paru dans la revue  Cerveau et Psycho  écrit par Sébastian Dieguez. (suite à venir)

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