dimanche 16 avril 2017

La nuit des longs couteaux, la pire trahison du Canada envers le Québec

En ce 150e anniversaire de la Constitution canadienne, nous avons le devoir de souligner  la grande trahison du Canada envers le Québec. L'histoire a nommé cette imposture LA NUIT DES LONGS COUTEAUX.

Il y a 35 ans, entrait en vigueur une Constitution canadienne qui fut rapatriée de Londres sans l'accord du Québec. Cette trahison rompait l'engagement solennel de Pierre Elliott Trudeau au référendum de 1980 et mettait fin définitivement au  mythe tenace voulant que le Canada de 1867 soit un "pacte entre deux nations".

Dans les derniers jours de la campagne référendaire, Trudeau est venu dire aux Québécois "Nous mettons nos sièges en jeu pour avoir du changement". Il parlait d'un fédéralisme renouvelé. Donc, ce "non" au référendum de 1980 allait vouloir dire un "oui"  aux changements espérés par les Québécois.

Le 20 mai 1980, une majorité de la population du Québec vota "non" à la question référendaire. Le Québec allait enfin obtenir justice et les moyens de se développer comme nation autonome au sein du Canada.

Or, le changement promis fut tout autre. Dès le lendemain du référendum, reniant sa promesse faite aux Québécois, Trudeau entreprit de rapatrier  de Londres la Constitution canadienne en y insérant des modifications  qui réduisaient les pouvoirs des provinces. Devant l'opposition du Québec et de sept autres provinces, Trudeau consulta la Cour suprême du Canada, qui statua qu'Ottawa était légalement autorisé à procéder  unilatéralement, mais qu'il devait essayer de s'entendre avec un nombre "substantiel" de provinces, formule vague à souhaits. C'était nié le droit de veto sur les amendements à la Constitution que le Québec croyait avoir depuis 1867.

Le 4 novembre 1981 eut lieu cet acte inique appelé "la nuit des longs couteaux", l'une des pires trahisons de l'histoire du Canada. Lors d'une rencontre des premiers ministres convoqués par Trudeau pour établir ce "nombre substantiel", une entente fut concoctée pendant la nuit entre Ottawa et les neufs provinces anglophones, à l'insu du Québec. Par cette entente, Trudeau respectait l'exigence de la Cour suprême, obtenant en dépit de l'opposition du Québec, toute la marge de manoeuvre nécessaire à ce que certains ont appelé "un coup d'État". Le premier ministre canadien s'amena à Londres pour concrétiser sa trahison à l'égard du Québec.

La nouvelle Constitution s'applique quand même au Québec, permettant à la Cour suprême d'invalider des lois de l'Assemblée nationale même dans ses champs de compétence reconnus. En particulier, la loi 101 a subi près de 200 modifications dont les plus récentes, sur les questions des "écoles passerelles", permettent un accès accru aux écoles anglaises.

Extrait d'un texte percutant écrit par Gilbert Paquette, professeur et président fondateur des OUI QUÉBEC.



La Souveraineté association versus le Fédéralisme renouvelé.
La colère me monte à nouveau à la gorge. J'ai envie de cracher.

"Si j'ai bien compris, vous êtes en train de me dire: à la prochaine fois!" (René Lévesque)
La peine me monte au coeur.  J'ai envie de pleurer. 
L'égalité en droit de la nation québécoise n'est toujours pas reconnue au Canada.

Pâques 2017 se souvient de celui de 1967


J'ai vraiment aimé ce texte paru dans Le Devoir, pour cette Pâques-ci. En voici des extraits.

Il est de Jean-Claude Ravet, auteur du livre  "Le désert et l'oasis"

Il y a 50 ans, le 27 avril 1967, l'Exposition de Montréal ouvrait ses portes transformant l'île Notre-Dame, en un rendez-vous festif planétaire. Il y eut, pour la première et seule fois de l'histoire des expositions universelles, un Pavillon chrétien.  Initiative inédite, fruit du concile du Vatican II.

L'architecture  du pavillon, conçue à la suite d'une profonde réflexion théologique, était telle que le visiteur devait nécessairement passer par un sous-sol, où il se heurtait à la faim, à la guerre, aux souffrances dans le monde, sans en éluder la complicité des chrétiens de toute confession, avant de pouvoir accéder à l'étage où était célébrée la résurrection du Christ. (G.Baum, Le Pavillon chrétien d'Expo 67) 

Se rappelant cet événement, Guy Paiement, théologien jésuite, écrivait ceci: "Beaucoup trouvaient déplacé ce rappel de la misère au beau milieu de la griserie créée par la science et les techniques étalées un peu partout, gages d'espoir et de prospérité pour tous les peuples. Pourtant cet effort de pastorale  rappelait la présence douloureuse de millions d'êtres "oubliés" dans l'euphorie du développement des multinationales."

Cinquante ans plus tard, l'euphorie laissait place à la morosité et à l'impuissance devant les conséquences d'un "progrès" oublieux des pauvres de la Terre. ll ne suffit pas d'accroître la richesse commune pour qu'elle se répande équitablement, ni de promouvoir la technique pour que la Terre soit plus humaine à habiter. Économie et technique  peuvent contribuer à la croissance des inégalités et à la mutilation des existences. Nous en sommes plus que jamais conscients.

Pâques célébré ces jours-ci ne prend tout son sens qu'en tant qu'ébranlement de la "pierre du tombeau" qui emmure chacun de nous dans la passivité, l'indifférence, la violence, la cupidité, la domination. Il  est appel radical à ouvrir des chemins de liberté, de beauté et d'entraide.

On raconte dans un récit de la résurrection qu'un "messager" presse les apôtres, ahuris devant un tombeau vide, de retourner vite en Galilée - lieu privilégié de l'engagement de Jésus avec les exclus de son époque  - car là, Jésus les précède. (Marc 16,7) La résurrection nous renvoie sur les chemins des Galilée de notre temps. "Car pour l'humain, quelque chose dans la vie est plus précieux que la vie - la raison de vivre - " (P. Legendre)

Pâques est ainsi la mémoire subversive de la multitude oubliée de saints, d'hérétiques, d'insoumis au service de la vie, écrasés par l'ordre établi. Chant infini à la beauté et à la fragilité de la vie, et appel à en prendre soin, que ni les mensonges, ni la répression  n'arriveront jamais à faire taire.

Que cette Pâques nous mène à tous les éveils possibles!

dimanche 2 avril 2017

L'Indépendance



La constitution d'un pays, quoi qu'on en pense, le façonne de manière fondamentale. Les Québécois reconnaissent de moins en moins le droit de penser leurs intérêts à l'extérieur du périmètre étroit et surveillé par l'ordre constitutionnel canadien. S'il renonce pour de bon à l'indépendance, le peuple québécois achèvera sa normalisation politique et identitaire dans l'ordre canadien. 

C'est pourquoi, même si les temps sont durs pour les souverainistes, je ne parviens pas à ranger mes convictions au musée des idées mortes. Il faut tenir fièrement  l'étendard de l'Indépendance, en rappelant que ce vieux combat est le plus noble des combats. Il faut l'ancrer aussi dans la longue histoire qui le porte.

On ne saurait renoncer à l'Indépendance sans renoncer à une part essentielle de nous-même.

L'Histoire peut nous surprendre!

Extrait d'un texte de Mathieu Bock-Côté

Je m'unis de tout coeur à ces propos. J'aime avoir des idéaux entretenus sauvagement au fond de moi. L'Indépendance pour le Pays du Québec est un idéal que je chéris! Merci pour ce beau texte!