lundi 22 avril 2013

Michel-Ange, la chapelle Sixtine



La création d'Adam, célébrissime instant.
Le doigt de Dieu donne la vie à Adam. Michel-Ange représente ainsi le moment de la transmission de l'Esprit à travers le geste du Créateur.


Adam, dont la figure d'une grande beauté semble être issue de cet instant même où Dieu créa l'homme à "sa ressemblance"


La tentation, la chute et l'expulsion du jardin d'Eden
Au centre, l'arbre de la connaissance du bien et du mal, autour duquel est enroulé le serpent à buste et à tête de femme.


Le Dieu créateur d'Adam


 La sibylle de Delphes est considérée comme un idéal de beauté


La création du Soleil et de la Lune

Dans cette scène, la figure du seigneur Dieu apparaît deux fois cumulant deux jours de la création. Du côté droit, avec une énergie pleine de gravité, il donne  forme au disque incandescent, l'astre solaire. Du côté gauche, avec un geste impérieux, Dieu rassemble les touffes d'herbe et les premiers buissons de la terre nue. Ce Dieu, fesses nues, est représenté d'une façon extrêmement audacieuse.

En mars 1505, Michel-Ange repart pour Rome. Le pape Jules II lui confie la réalisation de son tombeau. Sa satisfaction est grande, il est habité par un colossal Moïse. Après le déchargement des pierres sur la place Saint-Pierre, "Il y avait une si grande quantité de marbre répandue sur la place que cela émerveillait tout le monde et spécialement le pape." (G. Della Rovere). Mal conseillé, Jules II suspend ce magnifique projet titanesque. Pis, Michel-Ange ne parvient pas à se faire rembourser les sommes astronomiques avancées aux transporteurs de pierres. Furieux de ne pas trouver audience auprès du pape, il vend ses biens, rembourse sa dette et quitte Rome. Cinq émissaires, porteurs de lettres du pape, tentent sans succès de négocier le retour de Michel-Ange.

Comment ne pas redouter la colère de Jules II ? Finalement, l'ordre lui est donné d'abandonner le saint Mathieu qu'il est en train de sculpter pour la cathédrale de Florence. Piero Soderini  lui dit de retrouver le pape Jules II à titre d'ambassadeur. Ce titre devrait le prémunir contre les abus de pouvoir  du pape. Aussitôt commencé le Tombeau, il doit l'abandonner. Michel-Ange ne peut le croire, alors qu'il doit sa renommée à la sculpture, alors qu'il ne rêve que de marbre et d'airain, alors qu'il ignore tout de l'art de la fresque, il se voit confier par le Saint-Père la réalisation d'une peinture à faire sur une voûte pour honorer la mémoire de son oncle défunt, le pape Sixte IV.

Une fois la rage retombée et les clauses du contrat acceptées, le pape s'émeut de la ferveur avec laquelle Michel-Ange se met au travail. Il a peine à dissimuler son affection pour le Toscan. Il lui pardonne tout, son intrépidité, sa crânerie, il en fera son fils spirituel. L'écrivain Romain Rolland nous rappelle que le pape fit construire un corridor du Vatican à la maison de Michel-Ange qui lui assurait un passage secret du Vatican. 

Même s'il est validé par Jules II, le projet est cyclopéen. Michel-Ange congédiera rapidement la plupart de ses assistants. Debout sur un pont suspendu, le menton levé et le cou tordu, il allait tenir tête à cette voûte, loin de tous et de tout. Une solitude magnifique. En tout, 300 corps, tordus, contorsionnés, sculpturaux, émouvants qui disent les premiers matins du monde, les premiers pas de l'humanité, les personnages bibliques et leur histoire. Le crucifié n'est pas représenté. Du rose acidulé, du vert sapin au gris métallique, la voûte est une encyclopédie enluminée. Pure et crue, la couleur frappe d'un irrésistible éclat. "Cette oeuvre est si grande qu'elle a à elle seule illuminé le monde entier resté dans les ténèbres pendant tant de siècles." (Vasari). Michel-Ange n'en peut plus, ses doigts sont crispés, ses épaules meurtries, sa vue altérée, il aura fallu dix-sept heures de travail quotidien et un pot de chambre sur sa passerelle, pour que naquit cette grâce. Cette voûte éblouissante aura causé la myopie à son auteur, incapable des jours durant, de "baisser les yeux du plafond". "Mon allégresse à moi, c'est la mélancolie..." dira Michel-Ange. 

Quatre millions de visiteurs viennent visiter la chapelle Sixtine chaque année, pour en contempler la beauté.

Notre allégresse à nous, notre rêve, c'est de voir la Chapelle Sixtine; utiliser le jeu des miroirs mis à la disposition des visiteurs, et de garder en soi, comme une perle dans son écrin, les vibrations hautement spirituelles et esthétiques  de cette oeuvre divine faite de main d'homme! (Colin Lemoyne)


Je lis Michel-Ange de Jack Lang et Colin Lemoyne

Je verrai , un jour, la Chapelle Sixtine. C'est une promesse que je me fais.

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