mardi 30 octobre 2012

Gandhi et l'homéopathie

D’après Gandhi,  «l’homéopathie est la méthode la plus avancée et la plus raffinée pour traiter les patients d’une façon économique et non violente».


Je suis d'accord!

L'Espace et le Temps

L'Espace et le Temps sont des modes par lesquels nous pensons, non des conditions sous lesquelles nous existons. Le temps que nous percevons à travers les montres et les calendriers est une invention qui ne concerne que l'homme et son interprétation du monde. 
Einstein

Je fus, je suis, je serai, c'est là, question de grammaire et non d'existence. Le destin - en tant que carnaval temporel - se prête à la comparaison, mais, dépouillé de ses masques, il se dévoile aussi immobile et aussi nu qu'une épitaphe.
Cioran


Pourquoi sommes-nous là ?... !!!

J'ai pris un livre au hasard et j'ai trouvé à la page 159 ce témoignage, "une" réponse inadéquate en regard de ma question mais elle m'a fait du bien:



"Ah! il n'y a qu'un problème, un seul, de par le monde. Rendre aux hommes une signification spirituelle des inquiétudes. Faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien."

Saint-Exupéry, Écrits de guerre

Du beau matériel pour une visualisation/prière. Merci!

jeudi 25 octobre 2012

La légende du Paradis terrestre vue autrement



Adam et Ève, Le Titien (1490-15760

"Les femmes connaissaient la magnifique histoire des débuts. La première d'entre elles avait retiré l'espèce humaine du jardin enchanté de l'enfance. Ève fait le bon geste, du bas vers le haut, en cueillant le droit à la connaissance. Une loi opposée à celle de la gravité soulevait son bras vers le haut.

Ève n'attend pas que le fruit lui tombe dans les mains. De toute façon, le fruit serait tombé de l'arbre y compris, celui de la connaissance. Elle va même le cueillir sur une branche haute. L'effet de cette première connaissance est une expansion des perceptions : "Et ils s'écarquillèrent les yeux". Adam et Ève découvrent qu'ils sont nus. Aucun animal ne sait qu'il l'est. D'une heure à l'autre, tous deux savent qu'ils n'appartiennent plus au reste des espèces vivantes. Ils sont devenus une variante, la nouveauté qui ajoute.

La divinité leur fait part des conséquences de cette transformation. Elle ne prononce pas de condamnation, mais elle cite les effets. Adam ne se contentera plus du produit spontané du sol sur lequel il devra s'acharner pour en retirer plus de profit et de bénéfice. Il trimera en suant sang et eau pour exploiter la terre. Ève concevra et accouchera avec effort, elle n'aura pas l'agilité, la facilité naturelle des autres créatures féminines. Elle deviendra mère avec plus d'effort. Il ne s'agit pas de mesures disciplinaires, mais une annonce de conséquences physiques à la suite de l'irruption de la connaissance, qui n'est jamais un tort. L'ignorance est un tort. Pour que les paroles ne soient pas punitives, "Yod Elohim fit pour Adam et pour sa femme des tuniques de peau et il les couvrit". Geste prévenant et affectueux...

Il eut été incompréhensible aux femmes de Sinaï de savoir que mille ans après, les traducteurs de leur histoire dans d'autres langues, inventeraient une condamnation de la femme par la divinité."

Texte tiré du livre: Et Il dit de Erri De Luca

La femme, l'acte parfait de la création

Les femmes savaient qu'elles étaient les préférées de la divinité. Elles naissaient parfaites, les hommes en revanche devaient être retouchés avec la circoncision. La femme ne fut pas extraite toute faite du corps d'Adam endormi.  " Et Il construisit" :  Il se mit à fignoler, à ajouter, à modeler... La femme est son produit perfectionné, summum d'expérience de création. Pour Adam, pas même l'intention ni l'ombre du verbe "construire".

Je lis Et il dit de Erri De Luca

Intéressant ça! Ça change de la version habituelle : parce que non créée directement du souffle de Dieu, mais tirée de la côte d'Adam, la femme est inférieure à l'homme!!!

La synchronicité, toujours....

Je lis: Et il dit...

Je m'émerveille devant la pertinence de la synchronicité. Je citais dans mon dernier billet la scène où Jésus  refusait de juger la femme adultère. Or voici que je lis aujourd'hui, un texte racontant cet épisode.

"Ils virent une foule conduisant dans les rues d'une grande ville une femme qu'on devait lapider, une adultère. La condamnation émise par le plus grand tribunal est sur le point d'être exécutée, la procession traverse les places et les rues. Sur le trajet, elle rencontre un étranger, il est du Nord, d'un petit village, Nazareth. Il se tient à l'écart, solitaire. Le cortège s'arrête. On demande un mot à l'étranger, on l'interroge  sur la condamnation à mort. Ce dernier fait un geste surprenant : il se penche par terre et, de son doigt, il trace des lettres sur la poussière. L'histoire écrite ne dit pas ce qu'il a écrit, mais l'assemblée du Sinaï qui assiste à la scène, lit dans la poussière du sol : "Tu ne tueras pas." L'homme se relève et dit: "Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre". Personne ne veut être le premier  dans une lapidation, à plus forte raison avec la pierre de celui qui est sans faute.

Avec peu de gestes, peu de mots, l'étranger défait la sentence de condamnation à mort. La femme est libérée, le cortège se disperse, soulagé de cette tâche qui pesait sur les coeurs. Tu ne tueras pas même quand la plus haute instance de ta capitale émettra une condamnation à mort. Jusqu'au dernier pas, tu chercheras une idée, une occasion de la conjurer. L'opinion d'un étranger de passage suffira.''

Le message est le suivant: renoncer à disposer de la vie d'autrui."

Erri De Luca

samedi 20 octobre 2012

La charia

Terrible!


"Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre..." Jésus. L'Évangile raconte que les hommes  jetèrent leurs pierres et quittèrent le lieu de la lapidation, la tête basse.


 Toute une jeunesse au Mali se fait martyriser au nom de la charia

Au Mali, depuis la déroute des Touaregs face aux groupes islamiques et en l'absence  d'une offensive militaire, une branche dissidente d'Al Queda, venue d'ailleurs, consolide son emprise et s'emploie à établir la charia. L'interdiction de boire, de fumer, d'écouter de la musique non religieuse se répand. Des patrouilles rentrent dans les cours des maisons pour vérifier  si les femmes portent bien le voile. La violence sexuelle envers les jeunes filles est monnaie courante. Des groupes armés procèdent à la destruction des lieux saints, de magnifiques oeuvres d'art sont fracassées, détruites.


Cela me donne mal aux tripes!

vendredi 12 octobre 2012

Un Grec et un Québécois chantaient...



Ce que j'aime cette photo! Le regard attentif du chanteur grec, son  beau sourire, ses mains qui marquent la cadence, du bleu partout et...  Dominicke qui chante! Cette photo me  prodigue du bonheur à flots!



Dans un resto grec, un artiste chantait des chansons françaises. Il a chanté La poupée qui dit non, et Dominicke était content. Il lui a raconté  que cette chanson lui rappelait un beau souvenir: enfant, il apprenait la guitare chez un voisin, et c'est avec cette chanson qu'il a fait son apprentissage. Spontanément, l'artiste a remis sa guitare entre les mains de Dominicke et lui a dit :"Joue!".

Dominicke raconte:

"Une fois  la guitare dans les mains, je me suis retrouvé avec un genre de syndrome de la page blanche. Le restaurant était rempli, et je devais y aller avec un belle balade. J'aurais pu chanter  Embarque ma belle de Kaïn ou Petite Marie de Francis Cabrel, mais la seule chose qui est sortie de ma tête c'était Harmonie du soir à Châteauguay. 

Les clients du restaurant ne comprenaient pas nécessairement bien le français, et ça me gênait un peu d'avoir fait une toune si vieille, si peu appropriée et si difficile à comprendre pour eux (les ouaouarons sont pas plus fins, ...). J'ai tout de même surpris les clients qui m'ont chaleureusement applaudi. Si vous êtes Québécois, que vous vous promeniez en Grèce  pour vous sentir loin de chez vous, et que vous ayez entendu du Beau Dommage, c'était moi. Désolé. C'est quand même un beau souvenir."

En digne fils de sa mère blogueuse, vous pouvez suivre les aventures de Dominicke en Grèce, en consultant son blogue de voyage. Louise a fait des photos magnifiques.

La Grèce, Dominicke et Zorba




Je reçois un message de Dominicke. Mon plaisir est vif.

"Salut  Mom,
Je suis sur une terrasse en Crète en train de souper au bord de la mer et c'est la musique de Zorba qui joue. J'ai pensé à toi qui dansais avec nous  autour de la table, sur cette musique, il y a de ça 40 ans".


En ce  temps-là, Mikis  Théodorakis disait qu'une chanson était plus puissante qu'un canon. Les colonels l'ont mis en prison et torturé. L'interdiction fut faite à toute la Grèce de  diffuser la musique de Théodorakis. Nous, au bout du monde, nous dansions tous les soirs sur sa musique avec un rare plaisir.

Ce film, Zorba le Grec, je l'ai vu une quinzaine de fois. La sublime scène finale, sur la plage, m'émeut totalement. Chaque fois, je pleure un peu, en proie à une joie mêlée d'une nostalgie profonde. Ma nappe phréatique intérieure baigne secrètement dans une eau grecque. J'aime que mon fils voit ce pays et qu'il pense à moi en entendant cette musique si belle.

Dominicke et Louise fêtent  leur vingt ans de mariage dans les îles grecques. Que le bonheur s'agrippe fermement à  leur coeur!

Quand une personne disparaît...

"Une personne, quand elle disparaît, laisse toujours une part d'elle-même comme de la poussière sur un tapis. Nous l'inhalons, nous absorbons les vestiges des morts qui ont jalonné les siècles et peut-être bien que cette poussière finit par maculer nos caractères". David Hewson, L'héritage vénitien.


Intéressant cette autre façon de concevoir la pérennité de l'être humain. Mais le mot maculer me saisit. Quand je vois dans un film où dans certains documents d'archives,  des hécatombes de corps tués, les milliers d' Indiens fauchés  sur les terres d'Amérique, cela m'amène à penser que cette poussière est toxique. Que la roue de la violence, à cause du principe de la rémanence, se perpétue sans cesse. Je dois réfléchir au comment, comment ne respirer que le meilleur des êtres humains qui meurent depuis la nuit des temps.


Mimi a écrit :  Comment ne respirer que le meilleur des êtres? Toute une question! Si tu trouves la réponse, n'hésite pas à nous en faire part. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup d'autres personnes sur terre pour faire cette réflexion. Je suis tellement contente de te connaître chère soeur!

jeudi 4 octobre 2012

Que ma joie demeure...

Je suis allée à ma petite boutique de livres usagés, "Bonheur d'occasion". J'y ai trouvé deux Giono.
Je m'installe et je lis Que ma joie demeure. Première page, et le ravissement afflue... je vous la donne:

C'était une nuit extraordinaire.

Il y avait eu du vent, il avait cessé, et les étoiles avaient éclaté comme de l'herbe. Elles étaient en touffes avec des racines d'or, épanouies, enfoncées dans les ténèbres qui soulevaient des mottes luisantes de nuit.

Jourdan ne pouvait pas dormir. Il se tournait. Il se retournait.

"Il fait un clair de toute beauté" se disait-il. Il n'avait jamais vu ça. Le ciel tremblait comme un ciel de métal. On ne savait pas de quoi puisque tout était immobile. Ce n'était pas le vent. C'était tout simplement le ciel qui descendait jusqu'à toucher la terre, racler les plaines, frapper les montagnes et faire sonner les corridors de forêts. Après, il remontait au fond des hauteurs.

"Il fait un clair superbe!" se disait-il. L'apparence des choses n'avait plus de cruauté mais tout racontait une histoire...


Il fait un clair superbe... je garde en mémoire cette belle et insolite façon de dire.

Et pour que ma joie soit parfaite, j'écoute  "Jésus, que ma joie demeure" de Jean-Sébastien Back

lundi 1 octobre 2012

Jean Giono et l'Homme qui plantait des arbres

Jean Giono, romancier français. Son oeuvre est lue dans le monde entier, c'est qu'elle possède une portée universelle (1895-1970)


Je lis Jean Giono à la Manosque écrit par sa fille Sylvie Giono

"Un jour, la revue Reader's Digest demande à Jean Giono de raconter l'histoire du personnage qui l'a le plus impressionné dans la vie. Il est ravi. Mais entre eux, l'incompréhension est totale. L'un attend l'histoire vraie d'un personnage, lui, est un romancier, donc un créateur: son héros Elzéard Bouffier est une pure production de son imagination. Reader's Digest rejette avec dédain et même avec une certaine violence cette histoire de L'homme qui plantait des arbres.

Cette oeuvre allait devenir le texte le plus lu, le plus adapté, le plus traduit dans le monde entier. Ce texte est devenu la bible  des écologistes dans divers pays. L'adaptation de l'histoire d'Élzéard Bouffier réalisée par Frédéric Back et Radio-Canada en 1987 a connu un très grand succès et a obtenu plusieurs prix internationaux dont l'Oscar du meilleur film d'animation d'Hollywood".

Je n'ai pas beaucoup visité l'oeuvre de Giono. Je connais mieux les films, Le hussard sur les toits  et L'homme qui plantait des arbres. Par ailleurs j'ai toujours admiré la beauté des titres de ses livres, titres qui m'enchantent: Le chant du monde/ Le poids du ciel/ Que ma joie demeure/ Refus d'obéissance/ Le bonheur fou/ Deux cavaliers de l'orage etc... Demain, je vais me procurer Le chant du monde. Il écrit "Le plaisir que je prends à écrire un livre dépasse tous les autres plaisirs". J'anticipe donc, le grand bonheur que j'aurai à lire ses livres.

Van Gogh, désespérément magnifique...


Nuit étoilée

Le Musée des Beaux-Arts du Canada nous a présenté une exposition de 40 toiles  et plusieurs dessins et estampes du peintre Vincent Van Gogh. Voir du Van Gogh de près, c'est une expérience émouvante.



Champ de blé sous un ciel orageux

Les circonstances de son suicide restent mystérieuses. Je me suis laissée envahir par l'agonie douloureuse de Van Gogh se tirant une balle de revolver maladroitement, dans un champ de blé. Il réussit à se relever et à quitter ce champ. Il ne décéda que deux jours plus tard, dans de grandes souffrances. Émue, j'ai posé un voile de douceur sur son coeur en détresse... puisque que le temps n'existe pas, je m'autorise à reculer jusqu'aux derniers instants de sa ligne de vie...

S. Naifeh et Gregory W. Smith viennent de publier une nouvelle biographie sur Van Gogh "The life". Ils prétendent que Vincent ne s'est pas suicidé. L'arme n'a jamais été retrouvée. La balle pose aussi un problème, la trajectoire en oblique dans l'abdomen n'est pas logique pour un suicide. Il n'y a jamais eu d'enquête médico-légale ni d'autopsie, précisent-ils. Van Gogh aurait été blessé par balle, accidentellement, par deux adolescents qu'il connaissait. 

Cruelle tragédie modulée sur tous les tons!



Amandier en fleurs


Vincent a peint ce tableau à la naissance de son filleul, le fils de Théo. Les fleurs étaient plus rosées au départ, le temps les a blanchies. C'était le tableau-thème de l'expo. Magnifique!



Iris

Van Gogh a peint ce tableau un an avant sa mort, une des premières oeuvres créées à l'asile de St-Rémi; cette toile est plus fluide, moins tensionnelle. "Elle est un paratonnerre pour ma maladie." écrivait-il à son frère Théo. Il avait la croyance qu'il éviterait de devenir fou en continuant de peindre.


C'est ensemble que nous allons voir des expositions à Ottawa, mon amie Suzanne et moi.