dimanche 15 novembre 2015

Une étoile pour Frédérique-Anne




Ma fille Frédérique-Anne. si vivante, si belle

Quand les gens qui aiment ma fille viennent m'embrasser et me prendre dans leurs bras pour partager la douleur, je sens monter larmes et chagrin. Et moi, je me retiens car la douleur brusquement peut s'affoler et briser toutes mes résistances et alors, je coule dans une inconsolable peine.

Si je suis seule à la maison, une photo, un texto, un souvenir et soudain, la vague du chagrin déferle et me défait.

Si j'étais dans le désert, je pense que la simple vue d'un caillou tout à coup pourrait me parler d'elle.

Et si je regarde le ciel, il y a une étoile  particulièrement étincelante qui me regarde tout le temps, avec amour. Je la choisis pour me consoler.

Tu me manques mon coeur.... et là, maintenant, rien ne peut me consoler...

vendredi 6 novembre 2015

Frédérique-Anne va mourir

Frédérique-Anne n'a plus beaucoup de moments d'éveil mais quand elle ouvre les yeux, souvent, elle nous dit:  I want  to go home!

David Kessler qui a travaillé et écrit des livres avec la légendaire Élisabeth Kübler Ross est l'un des plus célèbres spécialistes de la mort et de la fin de vie. Dans son dernier livre sur le sujet, il relate une phrase maintes fois entendue: "Je retourne à la maison!". Il ajoute : quand ces gens parlent de partir en voyage, c'est qu'ils sont sur le point de mourir.

Une autre gestuelle a été remarquée. Frédérique-Anne avec une lenteur et une grâce émouvante refait sans cesse un geste très beau. Avec sa longue main racée et ses doigts délicats, elle froisse doucement sa couverture comme si elle caressait la chevelure d'un être aimé. Il est dit que ces signes  et d'autres nous signalent une fin qui approche.

Frédérique-Anne va mourir. C'est une mort annoncée. Nous sommes à la porte d'un grand mystère.

Notre douleur est violente mais une bribe d'apaisement s'infiltre. Ce destin pathétique, incompréhensible, c'est le sien et l'inéluctabilité de cette ultime expérience nous changera à jamais. Ce destin, c'est le nôtre aussi.

Et je la regarde... Son visage reste si beau...