mardi 23 novembre 2010

Tolstoï, un géant tourmenté





On célèbre le centième anniversaire de la mort de Tolstoï. S'il était riche et reconnu comme un grand écrivain, Tolstoï n'était pas un homme heureux. Il se trouvait laid, gauche, sans vernis mondain. "Je suis désagréable, prétentieux, ignorant et ce que j'aime par dessus tout, c'est la gloire."

Guerre et paix et Anna Karénine, salués mondialement comme des chefs-d'oeuvre, laissaient Tolstoï insatisfait, il voulait se montrer plus utile au monde. L'abolition du servage par le tsar Alexandre II en 1861, enchanta Tolstoï. Il dénonça la turpitude de l'Église chrétienne qu'il accusait d'être cannibale en faisant manger à ses fidèles le corps et le sang du Christ. Il fut excommunié. Il prôna la désobéissance civile : un chrétien ne pouvait être un militaire, un assassin. Il rejetait toute violence. Il avait le désir d'une religion sans dogme. Il n'était pas athée, il ne niait pas Dieu, simplement il l'ignorait. Mais il écrivit:"Je viens de contempler le ciel. Quelle belle nuit! Je suis mauvais, aidez-moi à devenir bon... et heureux." Il sera influencé par le bouddhisme et écartelé entre le mysticisme et l'anarchie.

Ses années de débauche, orgies, pertes au jeu avaient été un déchaînement sans mesure et sa vie durant, il fut déchiré par son passé. La dernière phrase qu'il écrivit fut: "Que les hommes appliquent leurs forces, non aux évènements extérieurs, mais à leur cause, à leur vie, et comme la cire au soleil, fondra ce pouvoir de violence et de mal qui opprime et tourmente les hommes."

Gandhi entra en contact avec Tolstoï et il se réclama toute sa vie de la pensée de Tolstoï dont il disait être son disciple.

Extrait du livre, Le roman de Tolstoï de V. Fédorovski et d'un article de Victor-Lévy Beaulieu

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