Aventures sous la mer

La mer, émeraude et lumière

Marie-Héllène m'a donné un cours de nage sous-marine en apnée, dans la piscine, avec palmes et tuba. Elle m'a montré à cracher dans mes lunettes avant de les mettre pour éviter la buée. Et quelques heures plus tard, je plongeais dans la mer dans un labyrinthe de coraux et une panoplie splendide de poissons à larges rayures jaunes et d'autres d'un bleu bébé très brillant. Les poissons partagent un seul et même coeur, ils se déplacent tous ensemble vers la main qui tient du pain puis, ils s'éloignent tous ensemble vers d'autres cibles. Sous l'océan vit un monde sans êtres humains mais moi, je voyais des nageurs avec leurs bonbonnes racler le fond, c'était surréaliste. Puis j'ai dérivé et je me suis retrouvée dans le labyrinthe du massif de coraux, j'ai eu une petite peur. J'ai nagé à grands coups de palmes vers une trouée lumineuse et j'ai repéré Marie-Héllène. J'ai glissé ma main dans la sienne et nous avons nagé côte à côte scrutant avec une curiosité émerveillée la cité des poissons. Magnifique et inoubliable bulle de vie dans des eaux d'un vert-lumière d'une incroyable beauté.

Marie-Héllène remontait souvent à la surface, elle me suivait du coin de l'oeil, l'oeil du coeur.

Repos de la guerrière

Voilà une fille qui a bien apprécié l'audace de sa maman et de ses prouesses sous-marines

Matins et nuits des magiciennes

Lever de soleil en République Dominicaine

Le premier matin, dans la moiteur euphorisante de l'air, dans l'odeur iodée du vent doux, Marie-Héllène et moi regardions le soleil se lever dans tous les dégradés possibles de la couleur dorée. Comme un roi antique, le soleil en majesté perçait les nuages, devenant à leur tour majestueux. Puis, dans une vitalité joyeuse, nous avons suivi l'appel de la mer et elle nous a accueillies avec des vagues étonnamment chaudes. Nous étions seules! Seules à rire, à jouer dans cette immensité verte et bleue. Nous vivions intensément ce moment de vie... et la mer nous aimait! Les autres matins, je quittais une Marie endormie qui récupérait et moi, je marchais doucement dans les lumières du petit matin, je méditais, je savourais goulûment les bonheurs grandioses des matins de l'île. Matins de toutes les magies!

De même, chaque soir, nous allions saluer la mer. La lune pleine illuminait la mouvance des vagues de si féérique façon! Les nuits et les vents étaient chauds et nos cheveux se gonflaient et se bouclaient pour notre plaisir. Nos fous rires s'engouffraient dans le bruit des vagues qui se brisaient à nos pieds. Une mère et sa fille s'aimaient...

Une déesse des ondes

Les folies d'une Bambina

Cette photo un peu floue est d'une telle beauté...

L'envol d'un oiseau

Pour Marie-Héllène, j'étais la "Chiquita mama"

Marie-Héllène et moi au soleil

Marie-Héllène, ma fille!

Demain, dans la nuit, c'est le grand départ pour la République Dominicaine. Une semaine à la mer avec ma fille! C'est l'un des plus délicieux évènements qui puisse venir réjouir mon coeur. Je suis fébrile et décidée à vivre ce temps de vie le plus densément possible. Je n'apporterai donc pas mon ordinateur. J'écrirai à la main quelques notes, sur une chaise longue, les pieds dans la mer pour ne rien oublier de cette aventure mère/fille. Il y aura évidemment une pause dans les écrits de mon blogue. Mais après ce séjour que je prévois glorieux, je reprendrai les grandes écritures...

La Julia a un an!

Julia, la magnifique!

Julia a les beaux yeux bleus de sa maman

Ce qu'elle est belle cette petite fille! C'est un bébé heureux! Cette façon qu'elle a de nous suivre des yeux... et quand on la regarde, elle nous envoie en plein visage le plus merveilleux des sourires. Elle est tout à fait inconsciente de la séduction de son sourire; elle n'est que générosité, plaisir de vivre et désir de créer un espace "Julia" à travers le boucan des garçons. J'aime d'amour cette petite fille!

Julia évalue si le gâteau au chocolat.... est à la hauteur de l'événement!

La Vénus de Willendorf

Une statuette en calcaire de 11 cm. sculptée il y a 25 000 ans

Il va de soi que les femmes de ces temps-là ne ressemblaient pas exactement à celle-ci. Mais elle nous parle de notre humanité. Entièrement nue avec des caractères sexuels marqués, un visage invisible masqué par une masse de tresses, une tête qui n'a ni figure ni regard....à l'aube des temps, l'histoire des femmes s'inscrivait déjà, terrible, dans la pierre, comme objet sexuel.

Fascinée, j'ai regardé attentivement cette minuscule statue tous les jours pendant un temps. Ses bras sont gravés par de légers traits sur le calcaire de son énorme poitrine et son visage même si quasi inexistant, fait de cette femme un peu plus qu'une femme. Elle dégage quelque chose de grave, une réalité magique: fertilité/maternité, elle est une porteuse d'enfants. Davantage qu'une Vénus, elle est une déesse, l'émule d'un dieu créateur.

Cette femme m'émeut...

La Victoire de Samothrace

Victoire de Samothrace (Début du IIe siècle av. notre ère)

La sculpture fut trouvée sur l'Île de Samothrace, là où elle avait été érigée. Cette statue ailée dominait une colline au-dessus de la mer Égée et symbolisait une victoire navale. La beauté exceptionnelle de ce corps féminin en plein mouvement, le ruissellement splendide du drapé justifient que cette statue ait été l'une des plus célèbres de l'Antiquité grecque et reste aujourd'hui, mondialement connue. Elle représente la déesse Niké personnification ailée de la victoire.

La statue en morceaux est découverte en 1863 par Charles Chamoiseau, vice-consul de France à Andrinople et archéologue amateur. Expédiée en bateau, elle prend un an avant d'arriver au Louvre. En 1865, une mission archéologique fouille à nouveau le site. On identifie alors les gros blocs de marbre gris, comme la proue d'un navire servant de base à la statue. En 1950, on trouve la main droite largement ouverte et les doigts tendus mais pas de bras....

Au fil du temps, l'image de la victoire est devenu celle de l'ange. L'ange est un messager qui manifeste la gloire de Dieu. Cette statue amputée est l'une des plus belles oeuvres inventées par un artiste. Elle a même inspiré, au début du XXe siècle, le sculpteur anglais Charles Sypes, quand il a créé "Spirit of Ecstasy", la figurine ornant le radiateur des Rolls-Royces (Cinquante chefs-d'oeuvre du Louvre)

Quand j'ai monté le long escalier qui menait à l'ange célestement nimbé d'une couleur dorée, j'ai été "saisie". C'est que ce corps de femme dramatiquement beau semblait s'avancer vers moi. Cette statue même sans tête, dégageait une puissance et une vie sans pareilles. Je n'avais rien vu d'aussi beau de toute ma vie. Même pas l'Esclave de Michel-Ange, un peu plus loin. C'est dire!!! Même pas la Joconde!

La Vénus de Milo

Aphrodite, dite "Vénus de Milo" (130-100 avant notre ère)

C'est en 1820 que la sculpture grecque est découverte dans l'Île de Milo, où un paysan l'exhume par hasard, près d'un théâtre. Ambassadeur de France à Istambul (Turquie), le marquis de Rivière, acquiert cette statue monumentale en marbre, de plus de 2 mètres de hauteur, et il l'offre au roi Louis XVIII. Nous ignorons l'auteur de cette imposante antiquité qui jouit immédiatement d'un succès considérable et d'une admiration unanime.

Même dépourvue de bras, la Vénus flotte dans une aura de perfection et sa beauté demeure incorruptible. Tout le secret de la déesse réside dans le pouvoir attractif du corps alors que sa tête imperturbable et altière en défend l'accessibilité. Figée dans l'éternité, cette sculpture démembrée ne touche plus à rien, et elle est de ce fait elle-même intouchable.

Quand Anne-Emmanuelle est allée au Louvre, la Vénus de Milo et la Joconde étaient les deux femmes célèbres qu'elle souhaitait admirer. Moi, c'était la Victoire de Samothrace...

Thomas Schlesser, La beauté, cent énigmes de la peinture

Moïse et son Dieu

Dans le Deutéronome, Moïse ordonne aux parents de lapider leurs enfants rebelles et il multiplie les déclarations démentielles. "L'homme aux testicules écrasées ou à la verge coupée ne sera pas admis à l'Assemblée de Yahvé. Après une bagarre, Moïse s'emporte contre ses officiers et leur dit: " Maintenant, tuez tout mâle parmi les petits enfants, et tuez toute femme qui a connu un homme en couchant avec lui; mais laissez en vie pour vous, toutes les petites filles qui n'ont pas connu la couche d'un homme." (Nombre XXXI, 17-18) L'ordre fut donné de massacrer les garçons, d'exterminer les mères et de débaucher les filles. Et l'ordre fut exécuté. Moïse était tout à l' image de son Dieu, barbare. Peut-on concevoir un tel dieu?

Je pense souvent qu'il y a eu une erreur d'inversion dans la Bible: l'homme n'a pas été créé à l'image de Dieu mais c'est l'homme qui a crée Dieu à son image à lui, le faisant alors, chevaucher entre le sublime et le barbarisme.