mercredi 4 février 2015

Ingrid Bétancourt, Mark Rothko et moi...



Je lis La ligne bleue d'Ingrid Bétancourt. Et dès le début, à la dixième page, un paragraphe  étale mon coeur  dans les lignes et l'âme de ce texte.


Julia contemple l'azur au-dessus de son érable. Le bonheur est bleu. Horizon bleu, eau bleue. Une toile de Mark Rothko! se dit-elle en formant un cadre avec ses doigts. Elle aimerait suspendre ce tableau devant elle pour se souvenir que le bonheur est là, à portée de main. Curieuse cette idée d'un bonheur bleu.

Soudain, le vent se met à siffler. Le ciel vient de virer au sombre. Julia tressaille. Un éclair tranche son tableau de haut en bas. Julia est aveuglée. Elle a mal comme si un rasoir lui avait cisailler la rétine.



C'est un geste que je connais bien: réduire dans un cadre fictif une petite partie du monde infini et le mettre à mon aune personnelle. Délicieuse émotion que ces  photographies virtuelles pour l'album photos de mes éblouissements poétiques.

De surcroît, j'aime tellement Mark Rothko. Ses toiles font vibrer des arcanes secrètes en moi. Et sa mort violente me fait encore pleurer.

Voilà donc un début de livre qui me plaît...

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