vendredi 30 juillet 2010

Un duel de vie


Guy Agin


Un zona virulent, dévastateur.

Le voyage à Paris s'estompe sous le filtre de la douleur. De même, l'achat d'une maison mobile en Floride, plus difficilement par ailleurs.... Il aime entretenir ce désir.

Guy a une attitude de soldat face à la douleur. Peut-être bien, celle d'un guerrier zen. Stoïque, il attend que la vague de douleur s'atténue et passe. Il refuse de prendre les narcotiques prescrits, il n'accepte que les antiviraux. Un état de faiblesse s'installe. C'est un corps à corps avec le mal qui le laisse sans force, mais il est décidé à gagner ce combat. Je le sais capable de relever ce défi. Je m'inquiète ... quand même.

jeudi 29 juillet 2010

Voltaire et Jean-Jacques Rousseau


Jean-Jacques Rousseau


François-Marie Arouet dit Voltaire

Je lis La Cause de Dieu de Henri Guillemin

Il faut comprendre que ces deux hommes, au XVIIIe siècle, coexistaient dans une ère politique et religieuse dramatique: le passage d'une France catholique à une France anticléricale, d'une France monarchique à une France républicaine. Ce siècle verra la Prise de la Bastille et le renforcement d'une idéologie fameuse: Liberté-Égalité-Fraternité. Un roi sera guillotiné, des moines chassés de leurs monastères, des églises fermées. Les magnifiques statues royales de la façade de la cathédrale Notre-Dame de Paris seront fracassées, rois de pierre, gisants mutilés, longtemps abandonnés sur son parvis. Pensant y voir des rois de France, les révolutionnaires démoliront la mythique lignée des rois d'sraël!

Deux hommes s'affrontent. Jean-Jacques Rousseau s'affiche courageusement, il affirme sa foi en Dieu et la certitude qu'il y a de Sa présence en nous. Voltaire, intellectuel et philosophe, symbole des Lumières, dont on disait qu'il en était le Prince, et pour qui, la vie devait se vivre sans "le célèbre Pendu", le Christ. Les livres de Jean-Jacques Rousseau sont de plus en plus lus et Voltaire considère que Rousseau porte gravement ombrage à son entreprise pour déraciner la Croix. Il écrit : "Il est bon de faire accroire à la plèbe qu'il y a dans les cieux un Dieu vengeur qui punira mes paysans s'ils veulent voler mon blé". Mais il travailla avec fureur pour que l'élite renie le Christ et son Église. Il n'avait pas tout à fait tort pour ce qui est de l'Église, finalement !!!

Sous l'influence cachée et les propos hargneux et anonymes de Voltaire, des mesures sont prises par les autorités de Paris et de Genève pour que l'Émile et autres livres de Rousseau, soient condamnés aux flammes et son auteur, décrété d'arrestation. Voltaire a souhaité et oeuvré vainement pour que Rousseau soit condamné au châtiment capital !!! Jean-Jacques continuait d'attester publiquement qu'il était chrétien et Voltaire de vomir dessus, le traitant de fou, de pourri de vérole etc...Pourtant c'est lui, Voltaire, qui disait: "L'Univers m'embarrasse, et je ne puis songer que cette horloge existe et n'ait pas d'horloger". Quelle saga!

La Révolution française n'a eu que peu d'impact en Nouvelle-France, coupés étions-nous de la Mère Patrie. Ce que nous ne pouvons oublier, c'est cette fameuse tirade de Voltaire, adressée au roi de France : " La Nouvelle-France?... quelques arpents de neige..." !!! Et la France a fait son choix! Nous sommes restés une nation française  avec peine et misère, sous domination britannique.

lundi 26 juillet 2010

Henri Guillemin et la Cause de Dieu


Henri Guillemin, l'historien inlassable...

Henri Guillemin, le passionné historien et critique littéraire, choisit pour son livre La cause de Dieu, une méthode habile. Il prend quelqu'un de notoirement anticlérical et après de multiples recherches, il en fait sortir "le chrétien" qui s'ignore. Henri Guillemin: "J'ai découvert pas mal d'incroyants qui avaient une attitude beaucoup plus chrétienne que bien des croyants. Ces athées à la nuance catholique, dirait Victor Hugo".

La Cause de Dieu. Ce livre parle de la connaissance du coeur, qui est une connaissance réelle, une connaissance par contact. "Le Royaume de Dieu est en vous!" disait Jésus.

C'est ce Dieu intérieur qui me passionne. Consciente que le mot Dieu n'est qu'un code universel d'appellation. "Dieu ne croit pas à notre Dieu" disait Jules Renard. Et Congar:" Le mot dieu n'a pas véritablement de contenu, un vrai fourre-tout. Toute théologie sérieuse se doit d'être d'abord négative: tout ce que Dieu n'est sûrement pas!"

Je continue d'observer d'une façon colérique les iniquités dangereuses des derniers papes et des discriminations honteuses faites aux femmes. L'Église actuelle ne me plaît pas. L'ancienne non plus! "La foi stupide ne peut que déplaire à Dieu" écrivait Jules Renard.

Mais, je prends soin du Dieu en moi, avec discrétion. Je l'associe à l'Intelligence et à l'Amour universel. Et je repense à cette jeune femme, Etty Hillesum que j'aime tellement, et qui découvrait un monde infini à l'intérieur d'elle-même, un espace habité par une présence indicible.... qui l'amenait à percevoir la bonté de la vie, malgré tout, malgré même les camps de concentration...

dimanche 25 juillet 2010

Victor Hugo


Victor Hugo

Je lis le livre La cause de Dieu par Henri Guillemin. J'aime ce livre, il parle des grands auteurs de ce monde et leur intérêt ou leur rejet pour Dieu.

Victor Hugo parle avec respect des contemplatifs :"Il faut bien que ceux qui prient toujours, prient pour ceux qui ne le font jamais". À ses enfants qui le taquinaient pour son habitude quotidienne à la prière, il répondait : "Notre prière en sait plus long que nous!"

Victor Hugo fut quelqu'un qui croyait sans éclipse, sans hésitation. Quelqu'un aussi qui n'acceptait pas l'iniquité sociale, "C'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches. Étonnez-vous, ô semeurs de tempêtes, que ce souffre-douleur soit votre trouble-fête!"

Lorsque le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte décide de s'imposer par l'épouvante et les feux de salve sur la foule, Victor Hugo est désabusé. Le lendemain, il voit l'Archevêque de Paris entonner le Te Deum en l'honneur du parjure doublé d'un assassin, alors, il rompt avec l'Église de manière irrévocable.

Ce qui m'amène à me rappeler un moment de vie extraordinaire. Il y a quelques années, Philippe Noiret est venu à la Place des Arts, réciter du Victor Hugo : Les Contemplations. C'est la colère d'un grand vivant qui se promène parmi les ombres. Philippe Noiret récite, poing brandi, ce long poème de détresse, de fureur contre Dieu puis d'apaisement. Sa fille bien-aimée s'est noyée à vingt ans... On n'entendait de bruit que des larmes qui coulaient... et cette voix inoubliable... C'était un événement artistique sublime.

vendredi 23 juillet 2010

Yvan Rebroff et moi


Yvan Rebroff

Yvan Rebroff est venu chanter au Québec, à la Place des Arts. Le destin s'est incliné avec élégance, pour m'offrir une fleur.

Rebroff, un bagout, une vitalité, un humour, et une voix extraordinaire! Il émane de sa personne une aura de force vive, cette force nous envahit et nous regaillardit. Et ... quand il chante, sa voix grave me chamboule le coeur.

À l'entracte, il est descendu de scène et généreux, il donnait des poignées de mains. Même si la salle était pleine à craquer, il y avait deux places de libres juste devant nous. Je me suis recueillie et je lui ai parlé mentalement : "Yvan Rebroff, venez, je veux vous parler!"

Et... il est venu jusqu'à moi. Il a mis son pied sur le siège et il s'est accoudé au dossier. Son visage était tout près du mien. Et gentiment, il a commencé à parler. Puis, je lui ai dit à quel point j'avais aimé chanter ses chansons avec ma famille. Je lui racontais tout ça avec ferveur et simplicité. Et il m'écoutait. J'étais émue. Il est reparti en fredonnant Ah!si j'étais riche! C'était pour moi ça! Pour me faire plaisir!

Yvan Rebroff est décédé l'an passé et ce soir-là, j'ai eu une pensée de reconnaissance pour lui. Il avait obtenu quarante-quatre disques d'or dans sa carrière. Les anges devaient être contents de l'accueillir dans leur chorale céleste....

J'aime ces moments de vie où j'expérimente la puissance de ma pensée. Je me sens souveraine, alors. J'ai un rêve : revoir ce film, "Un violon sur les toits" sur grand écran-maison, mes enfants autour de moi. Et chanter à tue-tête avec eux!


jeudi 22 juillet 2010

Un violon sur le toit


J'ai vu ce film plusieurs fois, tellement je l'aime! Mais la toute première fois, ce fut une merveille de joie. J'ai raconté l'histoire aux enfants, j'ai acheté le 33 tours et j'ai copié les textes des chansons pour les aînés qui savaient lire. Les jumelles avaient droit à la pochette, si jolie.


Quand il pleuvait, nous nous couchions en étoile sur le plancher du salon et nous chantions. Une sublime voix d'homme s'élevait, fusait longuement, interminablement, comme le long sillage d'un carouge dans un ciel sans nuages, et nous essayions de tenir la note qui se terminait par un tonnerre de cris, de rires, d'applaudissements et de danses. C'était la noce au village.

Mais la chanson qui nous comblait de joie, c'était celle d'Yvan Rebroff : Ah! si j'étais riche! Nous nous levions debout, nous faisions la farandole en chantant, nous la savions par coeur et le coeur débordait de la joie la plus pure qui soit, celle d'une famille qui chante, le temps d'une pluie qui tombe....



Puis, le pogrom!... des chants d'une infinie tristesse alourdissaient nos coeurs, ces gens que nous aimions tant, devaient quitter leurs pauvres maisons, sous les coups de matraques, pour une longue exode de souffrances. Nous pleurions avec eux. Et chaque fois, les mêmes questions : Pourquoi? Difficile d'expliquer à des enfants la méchanceté des hommes dans l'Histoire du monde...

Ah! Si j'étais riche! Si extraordinaire chanson! Parfois, je me demande si les paroles de cette chanson n'ont pas créé dans l'esprit de mes enfants, une matrice de prospérité ne demandant qu'à se matérialiser dans le monde visible. À leur manière, par des voies qui leur sont propres, ils sont riches....

- Je ne me plains pas, mais si j'étais riche.....
- J'aurais une maison avec trois portes, la troisième pour la joie...
- On me demanderait conseil comme à Salomon le sage...
- J'aurais le temps d'aller prier à la synagogue... (ou faire autre chose!) dans la réflexion et dans l'amour....

Certainement, cette chanson s'est imprégnée dans l'esprit de mes enfants et elle a porté de beaux fruits! J'aime bien le penser!

lundi 19 juillet 2010

Un flash magique et Alain Lefèvre


Alain Lefèvre

J'étais en voiture pour un long trajet. J'écoutais Alain Lefèvre me parler musique. Il disait avoir mis deux ans et demi pour créer cette émission sur les Chants Sacrés Juifs. En tout premier lieu, pour nous faire un grand plaisir, il se mit à parler d'une oeuvre musicale particulièrement aimée dans le monde entier : Un violon sur les toits! À ce moment-ci, mes enfants savent déjà que j'ai le coeur en train de "tilter" ! J'aime d'amour ce "Violon sur les toits" dans sa version française, celle avec Yvan Rebroff et chanté mille fois avec mes enfants. Dans cette version anglaise qu'il nous présentait, Julia Migenes chantait pour une première fois dans une comédie musicale. Tout pour me plaire! Je jubilais d'une façon grandiose!

Et tout à coup, j'ai eu un flash magique. Ce n'était pas un hasard ça! Qu'il ait choisi de faire entendre cette oeuvre si riche en souvenirs, précisément ce matin-là, c'était un cadeau extraordinaire! Alain Lefevre ne savait pas qu'il savait, mais il le savait dans l'invisible, parce que c'est un être hautement spirituel. Par ce geste, il me signifiait qu'il acceptait d'entrer d'une façon personnelle dans ma famille cosmique, cadeau en mains. J'ai parfois de ces étranges certitudes... de sorcière... qui me laisse au coeur une joie souveraine!

J'entends la belle voix de mon ami Hugues de Roussan me dire en riant: "Gi, t'en as fumé du bon!"

Le19 juillet 2010


Victor, le petit homme grenouille


Lou-Hélène et Rose


Charlot et Maggie


Les petits orteils rigolos de Michelle




Morgane, la fée


Une canicule particulièrement accablante, et... agréablement vécue près d'une grande piscine rafraîchissante, quel privilège! Nous étions chez Fabienne, pour un 15 jours de gardiennage de chats et chiens.

Cette piscine a été un haut lieu de bonheur et de cris joyeux. Voici quelques visages et prouesses d'enfants ravis et de bêtes aimées.

vendredi 16 juillet 2010

Dany Laferrière et Apollinaire



Dans "L'Énigme du retour", Dany Laferrière raconte l'histoire de son ami qui lui parle de son père, mort en prison.

"Ils ont saccagé sa bibliothèque, soi-disant qu'elle dissimulait des livres communistes. Cet homme détestait les communistes, parce qu'il les soupçonnait de ne pas aimer la poésie! Il a reçu un coup à la tête et il est mort d'une hémorragie cérébrale quelques jours plus tard."

Dany Laferrière continue : "Mon ami, ne se trouvait pas à la maison quand les sbires du régime sont passés. Et "Alcools" est le seul livre qui n'a pas été détruit ce jour-là, puisqu'il l'avait, comme toujours, avec lui. Il ne s'est jamais dégrisé d'Apollinaire. Il n'a pas voulu quitter le pays."

Dany Laferrière, L'Énigme du retour

L'oncle de son ami, lui, ne lisait que du Fédérico Garcia Lorca!!!

Qu'un homme en vienne à ne lire qu'un seul livre, toute sa vie restante, c'est très mystérieux pour moi. Les Livres Saints, oui, je sais que certains le font. Mais un recueil de poèmes... ah!

J'ai souvent pensé que les prières des ermites et des cloîtrées, tout comme l'amour des mères et des pères pour leurs enfants recréaient sans relâche l'équilibre constamment fragilisé de ce monde. Maintenant, je sais que l'oeuvre du poète est absolument nécessaire aussi.

Merci Dany Laferrière pour ce si beau livre et merci aussi, à Guillaume Apollinaire pour cette éternelle poésie.




"Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure"

Apollinaire


jeudi 15 juillet 2010

Une petite fille priait...


Frédérique-Anne et Julia
Si c'est pas une prière ça!



Je lis "L'Énigme du retour"

... Des images du fond de l'enfance
déferlent en vagues sur moi
avec une telle fraîcheur
que j'ai la nette sensation de voir
la scène se dérouler sous mes yeux "

Dany Laferrière


Avec une précision extraordinaire, ces lignes ont  déclenché en moi un souvenir qui m'a envahie toute entière.

Les enfants font la sieste, c'est ma pause de ressourcement. Je suis dans mon lit, assise en position de méditation. Et je respire, une respiration consciente. Et j'évacue tous les petits tiraillements de la vie quotidienne. Et ... méditer, c'est prier!

Une petite fille grimpe sur mon lit. -Tu ne dors pas, toi? - Non...  je veux faire comme toi!

Elle s'installe entre mes jambes, son dos contre mon ventre et elle prend à son tour la position de la méditation, ses petits pouces collés ensembles. Et nous respirons. Profondément. Silencieusement. Elle ne bouge pas, elle ne parle pas, nous sommes dans le même espace sacré de l'accord intime de deux souffles.

Frédérique-Anne est venue de nombreuses fois me rejoindre ainsi, attendant patiemment que ses soeurs se soient endormies. Connivence émouvante de tendresse.

Frédérique-Anne, trois ans, méditait... avec sa maman.

Trente-six ans plus tard, ces petits moments de paradis viennent à nouveau effleurer mon âme. Ils me rendent vivante et consciente de ma richesse affective.

vendredi 9 juillet 2010

Collectif / Nationalité Française


Je suis membre du "Collectif / Nationalité Française". Notre chef de file s'appelle Marie-Mance Vallée. Cette Québécoise a posé un geste fameux. Elle a demandé au gouvernement français un passeport français. Elle soutient qu'elle a un droit qu'elle tient de ses ancêtres venus s'établir en Nouvelle-France, avec la promesse formelle de Sa Majesté, que les premiers colons et leurs descendants conserveront à perpétuité leur nationalité française avec aussi, la faculté de revenir rester en France quand bon leur semblera.

Dans son mémoire, déposé à la chancellerie du Consulat de France, maître Christian Néron insiste sur le fait que Madame Marie-Manse Vallée rappelle que les promesses formelles faites en ce sens par Sa Majesté à ses ancêtres, étaient irrévocables et imprescriptibles, i-e toujours valables. Ces ententes obligeaient le royaume de France, en cas de mutations territoriales et même, en cas de succession d'États.

Il importe de préciser que le Traité de Paris en 1763, par lequel le pays de nos ancêtres a été cédé à un souverain étranger, n'a absolument rien changé à cet état de droit. Le Traité de Paris n'a jamais pu rompre le lien tenu pour sacré et intangible, issu du contrat institutionnel conclu entre Sa Majesté très Chrétienne et ses sujets français établis en Nouvelle-France. Leurs droits de naissance étaient inaliénables.

C'est en 1628, afin de rassurer les candidats français désireux de s'établir en Nouvelle-France que le Conseil d'État, présidé par le cardinal Richelieu a fait adopter cette ordonnance par laquelle le roi Louis XIII s'engageait envers ses sujets et leurs descendants.

Pendant presque quatre siècles, ces descendants ont oeuvré sans relâche, à parfaire, en terre d'Amérique, une manière différente d'être authentiquement Français.

Extrait de la requête de Me Christian Néron, avocat et procureur de madame Marie-Mance Vallée


J'ai joint mon nom à cette requête collective afin de renouer avec mes origines françaises. D'autant que des Français immigrés après 1763 ont conservé ces droits de nationalité. Cette idée d'être une citoyenne française de droit, m'enchante. Et je me rappelle le discours de Charles de Gaule en terre québécoise, qui commençait par ces mots : "Français d'Amérique, ...." et qu'il terminait par le célèbre "Vive le Québec libre!". Un président de la République française est venu confirmer notre nationalité française de vive-voix, ici même, au Québec!

Pour une demande d'adhésion au "Collectif / Nationalité Française" :


mercredi 7 juillet 2010

La Carmen de Bizet



Julia Mingenes dans le rôle de Carmen


Mon amie Carmen m'a demandé de lui raconter l'histoire de "Carmen", afin de mieux apprivoiser son nom à partir de la figure mythique de cette femme étrangement moderne pour son époque.

"Carmen" est un opéra créé en 1875 d'une nouvelle de Prosper Mérimée sur une musique de Georges Bizet. C'est l'un des opéras les plus aimés de tous les temps. Bizet est mort dans une cruelle incertitude, avant que sa "Carmen" ne commence sa marche triomphale.

L'histoire se déroule à Séville, en Espagne, Carmen est une belle gitane au tempérament fougueux et passionné. Elle séduit Don José, un soldat inexpérimenté. José est mal adapté aux caprices d'une femme comme Carmen, il s'attend à une fidélité, habituellement exigée des hommes. Mais Carmen est une femme libre qui ne se laisse pas asservir. Torturé par la jalousie, Don José vit une descente aux enfers. C'est l'histoire de la désintégration morale d'un homme qui de simple soldat devient un brigand puis un meurtrier. Quand Carmen se détournera de lui pour le torero Escamilla, il assassinera Carmen.

Le film "Carmen" avec Julia Migenes et Placido Domingo m'a fortement impressionnée. C'est une Carmen explosive au regard subtilement dangereux quand elle chante le célèbre :"...et si je t'aime, prends garde à toi!". Et depuis, je suis une fan de Migenes; sa crinière rousse est aussi célèbre que la suavité de sa voix.

Tu as un beau nom Carmen!

mardi 6 juillet 2010

Julia et Tchaikosky


Frédérique-Anne et Julia. Une icône!

J'ai reçu un Flip-Vidéo de Frédérique-Anne. J'ai vu des milliers de gens assis sur des couvertures, dans un immense espace gazonné. J'ai vu la petite Julia dans les bras de son papa, une tuque sur la tête et les yeux grand ouverts. Elle regardait attentivement sa maman qui lui chuchotait des mots d'amour.

Et la musique a émergé au dessus de cette foule, dans cette nuit d'été. D'un kiosque brillamment éclairé, l'Orchestre symphonique du Cleveland Orchestra attaquait l'Ouverture 1812 de Tchaikosky. J'étais totalement émue.

"Mom, tu aurais aimé être avec nous!" Oui, ma fille, vraiment!

lundi 5 juillet 2010

Trésor National Vivant


Alain Lefèvre
J'aime bien cette photo publiée par Caroline Bergeron

Cette idée géniale est née au Japon. Cette expression est utilisée depuis 1897 et 95 personnes à ce jour ont acquis le statut "d'oeuvre d'art". Ces artistes, artisans, comédiens, auteurs sont reconnues de leur vivant comme porteurs des plus précieuses propriétés culturelles de la nation. Ces Trésors sont vénérés et respectés.

Le peintre, le conteur, le poète Frankétienne vient d'être consacré Trésor National Vivant par son pays, Haïti. Et toute l'année 2010 lui est dédiée.

Et l'Unesco reconnaît maintenant, le Patrimoine Oral et Immatériel de l' Humanité (le savoir-faire).

Mon rêve , c'est de voir Alain Lefèvre être reconnu Trésor National Vivant du Québec. De même, Gilles Vigneault. Et me voilà en train d'essaimer mentalement cette idée-étoile aux quatre vents du pays. Je souhaite à mon Québec et à Alain Lefèvre la réalisation de ce souhait qui se veut prémonitoire!

La St-Jean, chez Dominicke

Marie, la magnifique...



La joie d'une fête en musique!


Le David d'Anne-Emmanuelle, tout un artiste!



Gi chante du folklore


Conrad, Lou-Héllène et Rose



Dominicke et Louise


Gi, onze fois grand-mère, la fierté incarnée!


Gi et sa face de bonheur


Voici quelques photos de cette fête magnifique. Frédérique-Anne et Julia étaient avec nous. Pôle absolu d'intérêt. Ce que c'est bon, ces instants de vie où le bonheur se conjugue avec la musique du band familial de Dominicke.



dimanche 4 juillet 2010

Alain Lefèvre et ma famille cosmique


Alain Lefèvre

Suite au texte que j'ai écrit hier, j'ai compris qu'Alain Lefèvre faisait déjà partie de ma famille cosmique, à cause de la lumière que je lui envoyée. C'est signé ça!

Cette façon qu'il a de me bouleverser quand il parle, d'être intensément dans la ferveur, et ma façon à moi, d'être interpelée par ce qu'il vit m'a révélé l'intimité de sa présence en moi. Voilà, il y a eu vraiment une reconnaissance d'âmes. Et en ce jour, je l'atteste : Alain Lefèvre fait partie de ma famille cosmique.

Un jour, une dame s'est guérie par l'intermédiaire de l'homéopathie et de l'amour que j'ai ressenti pour elle. Elle a fait une promesse: chaque jour de sa vie, elle ferait une prière pour moi. Cela fait peut-être 15 ans de ça et quand parfois , on se croise à nouveau, elle me dit avec un sourire au coin de l'oeil : "Je n'oublie pas ma promesse, vous savez!".  Chaque fois que je pense à ça, une joie apaisante m'envahit. Quelqu'un prie pour moi, tous les jours! Petit à petit, cette idée d'une famille cosmique m'est venue, et a pris racine.

Un certain nombre de personnes trouvent ainsi le chemin de mon âme et je les "reconnais". Ma prière, c'est l'envoi d'une lumière spirituelle chargée de tous les bienfaits du monde. Et quand je glisse une photo de cette personne dans l'album familial, parmi tous les miens, c'est le geste définitif d'une adhésion sacrée. La plupart de ces personnes ignorent qu'elles ont été choisies, et c'est bien ainsi. Dans l'invisible, je les aime avec bienveillance et pour toujours.

samedi 3 juillet 2010

Alain Lefèvre et sa déception




Alain Lefèvre

Et moi aussi, j'ai eu de la peine. J'ai été bouleversée par son témoignage. Alain Lefèvre est un homme extraordinaire comme il n'y en peu dans un pays. Il s'est donné une mission difficile, faire renaître de ses cendres, l'artiste André Mathieu et faire jouer son oeuvre géniale dans les plus grands pays du monde. Il a réussi. Mais voilà que quelques journalistes miteux lui reprochent de se faire du capital artistique sur le dos d'André Mathieu, et d'autres inepties de ce genre...

Alain Lefèvre n'est pas Alain Lefèvre pour rien, c'est un artiste éblouissant, d'une sensibilité extrême. Il est fatigué, abattu et démoli. Mais je le sais d'une trempe de résilient, son enfance ayant été vécue dans le rejet et les coups de poing de ses compagnons d'étude, parce différent. C'est un autre survivant magnifique. Il lèvera la tête et continuera d'être un être intensément vivant. Je ne suis plus triste, je lui envoie plein de lumière d'un or rosé, afin qu'il se rappelle qu'il est ALAIN LEFÈVRE, cette sorte d'homme qui brille de l'intérieur et qui finit par embraser l'univers. J'aime cet homme. Et je fais une demande à l'univers : qu'il soit déclaré Trésor National! Même chose pour Gilles Vigneault. Ce sont des géants!


La résilience

Le mot résilience est né en physique, il désigne l'aptitude d'un corps à résister à un choc. Dans les sciences sociales, il signifie la capacité de réussir à vivre positivement en dépit du stress ou d'une adversité qui comporte normalement le risque grave d'une issue négative.

"Toute situation extrême en temps que processus de destruction de la vie, renferme paradoxalement un potentiel de vie, précisément là où elle s'était brisée... Le fait de se dire : Maintenant que vais-je faire de ma vie ? invite à partir en quête de la moindre main tendue. Alors se tricote la résilience.

La perle de l'huître pourrait être l'emblème de la résilience : quand un grain de sable pénètre dans une huître et l'agresse au point que, pour s'en défendre, elle doit secréter la nacre arrondie; cette réaction de défense donne un bijou dur, brillant et précieux."

Ce livre plonge dans le monde des résilients et illustre le monde intime de ces vainqueurs blessés.

Boris Cyrulnik, Un merveilleux malheur

Suite à ce texte, je veux saluer une femme remarquable. Une survivante pleine d'une détermination dynamique... mon amie, Carmen!


La reviviscence du passé....


"Ces retours en conscience de souvenirs enfouis lors du vieillissement, génère un sentiment de confort. Les événements survenus entre 10 et 30 ans constituent la colonne vertébrale de notre identité. La mémoire du travail, celle qui transforme les événements récents en souvenir diminue à partir de 60 ans. La mémoire du récit, elle, s'améliore avec l'âge. On construit l'idée que l'on se fait de soi, on donne forme à son passé avec des souvenirs précis ou recomposés, parfois avec de faux souvenirs.

Certains Anciens qui veulent encore réaliser un rêve ou terminer un projet vivent dans l'anticipation. Leurs récits restent ouverts sur l'avenir, éveillant encore un espoir et créant un sentiment de familiarité tranquillisant. Leur univers intérieur n'est pas comblé que par des souvenirs du passé.

La reviviscence du passé détend et apaise et comme pour le goût de la madeleine de Proust, une image met en branle un scénario passé."

Boris Cyrulnik, De chair et d'âme

Voilà, je me retrouve dans ces manifestations du vieillisssement, il me semble...

J'ai le désir que ce projet d'écritures sans fin dans ce blog, (que j'ai impertinemment titré : "Textes sacrés de mon quotidien"),... puisse me garder longtemps dans une ferveur alerte!

Je me rappelle, un petit garçon....


Des souvenirs lointains montent parfois à ma conscience.

Me voilà allongée au soleil, et autour de moi, tout vibre de beauté et de vie. La lumière du soleil crée dans l'eau de la piscine, des myriades de formes qui scintillent comme des diamants, comme d'énormes chaînes moléculaires qui palpitent. Cette chaude langueur doucement m'amène ailleurs...

Et tout à coup, je suis une jeune maman qui trace avec une tondeuse, des chemins qui s'entrecroisent dans les herbes folles du champ voisin. Un garçon de 3 ans crie, trépigne de plaisir et court dans ce petit labyrinthe, à la recherche du "coucou" de sa maman. Du bonheur! Un vieux bonheur ancien à la fois fait de nostalgie et d'une grande satisfaction. J'ai ressenti avec puissance, tout l'amour et toute la joie contenus dans cet instant de vie. C'est bon ça!

Étrange synchronicité entre le vécu et le lu. Je reprends mon livre "De chair et d'âme" et je lis: "L'empreinte affective a inscrit dans notre mémoire le goût que l'on donne au monde." Hum! Ça goûte bon, la vie!

jeudi 1 juillet 2010

Les enfants sages


Boris Cyrulnik

Des spécialistes portugais ont eu une idée rare: ils ont suivi des cohortes d'enfants qui allaient bien. Pendant 12 ans, ils se sont demandé quel était le problème des enfants sans problèmes. La réponse fut que les enfants sages sont devenus des adultes bien socialisés, sans troubles graves de personnalité. Mais grande fut leur surprise quand ils ont constaté que les enfants modèles (les filles plus que les garçons) étaient devenus des adultes anxieux et plus souvent déprimés que les enfants normalement difficiles à élever, ceux qui provoquaient des petits conflits sans manifester de troubles de personnalité. Après l'adolescence, les femmes consomment plus de soins médicaux et demandent plus d'aide psychologique. L'enfant sage a-t-il surinvesti l'école au prix de son plaisir de vivre? Quelque soit l'interprétation des données statistiques, le prix de la sagesse est élevé : les petits transgresseurs (30% de filles, 60% de garçons) témoignent d'une affirmation de soi qui rend les enfants plus difficiles à élever, mais qui en fera des adultes autonomes. 
"De chair et d'âme" de Boris Cyrulnik

J'apprécie beaucoup ce livre que j'avais, un jour, donné à Anne-Emmanuelle. Elle me l'a remis sans le lire, je crois. Elle n'a pas le temps de lire avec ses 4 enfants et un travail prenant, elle vit. Et elle sait naturellement être mère. Moi, je le dévore avec appétit ce livre, j'apprends des choses particulièrement intéressantes, dont cette étrange recherche sur des enfants sages pénalisés à long terme, par leur état.