dimanche 5 juin 2016

Le Mur de Plank


Le mur de Planck indique le moment, où juste après l'explosion originelle, où notre physique perd pied, ou les limites de nos connaissances sont atteintes. Les trois premières secondes de l'univers sont décisives. Et l'extrême début de la première seconde nous reste inaccessible. Le temps de Planck est inimaginable à l'instant du big bang. Ce qui deviendra notre immense univers est alors dix millions de milliards de fois plus petit qu'un atome. Son énergie est inimaginablement grande. Et le temps de Planck, qui dresse son mur devant notre science, est inimaginablement court, o,ooo seconde après l'explosion primordiale.

C'est là au coeur de cette particularité où s'arrêtent les lois dont nous nous servons chaque jour dans notre exploration de la nature.

Pour le moment au moins, rien à faire: la relativité générale et sa gravité qui règnent sur l'infiniment grand refusent avec obstination de s'unir à l'infiniment petit. Einstein a travaillé à son rêve de les unifier avec acharnement et en vain, dans les quatre-vingt dernières années de sa vie.

Le mystère le plus profond continue à planer autour du mur de Planck. Derrière l'inimaginable rôde l'inconcevable.

Je lis C'est une chose étrange à la fin que le monde de Jean d'Ormesson 




Heisenberg et le principe d'incertitude


Werner Heisenburg

Un quart de siècle après les découvertes des quantas par Max Planck, les découvertes s'enchaînent les unes aux autres. Heisenburg formule son célèbre "principe d'incertitude". Pour calculer la vitesse d'une particule il faut l'éclairer par un quantum de lumière. Le quantum de lumière perturbe la particule, modifie sa vitesse et sa situation devient imprévisible et empêche leur mesure simultanée et précise quelle que soit la perfection de l'instrument utilisé. La réalité est transformée du fait même d'être regardée. Le principe d'incertitude est une propriété fondamentale et inéluctable du monde.

Ce principe où se retrouve le thème cher à Einstein : l'influence de l'observateur sur le phénomène observé, principe qui a bouleversé l'idée que nous nous faisons du monde autour de nous. Il marque la fin du rêve d'élaborer une théorie de la science et un modèle de l'univers rigoureusement déterminé. Même aujourd'hui ce bouleversement fait l'objet d'intenses polémiques. Il est permis d'imaginer qu'un être surnaturel, pourrait observer l'univers sans le perturber. Le flou quantique introduit un élément d'imprévision et de hasard dans la science de l'univers.

Einstein s'opposa fermement à la mécanique quantique. Il n'a jamais admis que l'univers soit gouverné par le hasard et l'indétermination. Le 4 décembre 1936, Einstein écrit au phycisien Max Born une lettre des plus célèbres de l'histoire du monde: «Je suis persuadé que le Vieux ne joue pas aux dés."

À la fin des années soixante du siècle écoulé, une inscription était apparue sur les murs d'une grande université américaine.

Dieu est mort
signé
Nietzshe

Une main humaine, je crois, avait effacé le blasphème et écrit à la place:

Nietzshe est mort
signé
Dieu