vendredi 31 décembre 2010

Rituel Jacques Brel

Le matin du 31 janvier, en djellabas et café en mains, Guy et moi, écoutons du Jacques Brel. Juste les plus belles chansons, celles qui nous émeuvent: Le plat pays, Amsterdam, Orly ... Guy se retient avec peine mais moi, je pleure sans retenue, les joues barbouillées de larmes et le coeur noyé, émerveillée devant ce génie de toutes choses humaines.

Jacques Brel
L'immense Jacques Brel

Un jour, j'ai dit à Dominicke: "Je veux te faire entendre une des plus belles chansons d'amour qui existe". C'était Orly. Il n'avait que 16 ans, il n'avait pas encore connu les déchirements de l'amour. Il a écouté avec attention, sans commenter.

Dans le livret d'un cd, intitulé Brel ou l'éloge de l'imprudence, Jean-Dominique Brierre parle de cette chanson. "Brel ne se montre guère tendre envers certaines femmes mais il met ici en scène une femme qui souffre. Il décrit une scène d'adieu aperçue dans un aéroport. Chaque expression, chaque attitude, chaque geste est montré avec une précision qui en disent long sur la sensibilité de l'auteur. Nul doute qu'un homme capable de percevoir aussi clairement tous les symptômes de la souffrance lors d'une séparation a dû lui-même beaucoup souffrir."

Cette chanson est d'une puissance dévastatrice.

bonne et Heureuse année



La Julia


Je vous envoie mes meilleurs voeux par l'intermédiaire du visage d'une petite fille. Elle s'appelle Julia. Ses petits doigts pleins de lumière sont porteurs de mille bénédictions pour vous tous que j'aime. Que toute cette lumière d'amour se propage sur la terre entière.

Bonne et Heureuse année !

lundi 27 décembre 2010

L'Olivier de la Rosalie Bohème





Un jour, j'ai planté un petit olivier sur un grand terrain. Rosalie travaillait avec moi. Cet arbre lui était dédié. Désormais, un arbre derrière la maison, porterait son nom.

À l'été 2003, j'ai écrit:  J'ai scié le tronc de " l'olivier de la Rosalie bohème", puis j'ai coupé toutes ses branches, il était sans feuilles, totalement sec. Je me suis recueillie et j'ai fait une prière. J'ai parlé à cet arbre car il y avait encore de la sève dans le tronc central. Je lui ai expliqué pourquoi il n'était plus viable et pourquoi j'avais de la peine. Je lui ai assuré que la Rosalie Bohème était bien en sécurité dans mon coeur et que lui, petit olivier, serait à tout jamais un emblème d'amour entre une grand-maman et sa Rosalie.

Heureusement, "Le Petit Prunier de la Grande Alice" tenait le coup. Il était beau et bien portant et les prunes se pointaient nombreuses dans ses branches. Ça me faisait du bien.

Nous sommes en 2010, et j'ai reçu un cadeau magnifique pour Noël, le dessin d'un arbre. " Chère Mamie-Gi, j'ai fait cette toile en pensant à L'Olivier de la Rosalie Bohème. C'est tout un honneur! Rosalie xxx"

J'étais captivée, je ne pouvais détacher mon regard du dessin. C'est un arbre stylisé d'une grande beauté. J'ai versé un petit pleur....

Rosalie, je t'aime!

Notre-Dame de Paris, cathédrale médiévale



L'hydre à trois têtes de la cathédrale

Je rêvais de posséder ce livre. Cest Dominicke et sa famille qui me l'ont offert à Noël. Dominicke a écrit sur la première page : "J'ai l'impression que ce livre a été fait pour toi!" En effet, ce beau livre ne pouvait que se retrouver dans mes mains. Je ne cesse de le toucher, de le respirer, de l'admirer. J'aime ce livre!

C'est l'histoire de Notre-Dame de Paris au Moyen Âge. Les photographies de Joël Laiter font vibrer l'éclat de la beauté des sculptures qui ont été mises au service de l'oeuvre divine. J'ai visité la cathédrale mais je réalise que j'ai peu vu. Joël Laiter s'est fait cascadeur pour nous montrer des chefs-d'oeuvre invisibles vus d'en bas.

La représentation du péché originel, ce péché qui a permis la désobéissance et Ève, l'initiatrice si belle, signe la perte du jardin d'Éden. Le démon tentateur prend la forme d'une femme superbe, lascive, au sourire enchanteur, aux mains crochues et à la queue de serpent. Ce beau visage est l'image d'une sexualité condamnée, véhiculée par les clercs.

Et dans l'obscur taillis des êtres et des choses
Je regarde rôder. noir, riant, l'oeil en feu de Satan
Ce braconnier de la forêt de Dieu

La légende des siècles, Victor Hugo

                                                                                                         
La face cachée de la cathédrale est en bois, et date du XIIIe siècle. La charpente du vaisseau est aussi appelé "la forêt" comme celle de l'intérieur des tours. Chaque poutre provient d'un arbre différent.

Une des tours jumelles de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Viollet-le-Duc, le maître d'oeuvre de la restauration de Notre-Dame renonça à surmonter les tours d'une flèche, mais toutes les pierres abîmées ont été remplacées. La grâce des formes et l'étrange laideur des animaux qui la peuplent se veulent un contraste recherché. Certaines pièces du trésor médiéval, détruit pendant la Révolution, sont soigneusement reconstitués. En 1793, les révolutionnaires déboulonnent, décapitent et mutilent les statues de la façade. Sous l'égide de Robespierre, la cathédrale devient un temple de la Raison, et il est même question de détruire le monument pour récupérer les pierres. La barbarie ne colle pas qu'au Moyen Âge!

On attribue la paternité de l'art gothique aux Goths, le peuple le plus barbare qui soit, puisqu'il détruisit Rome en 410. Maintenant, l'art gothique désigne l'accomplissement de l'art. Il a cessé d'être un art barbare, il témoigne de la profondeur et de l'authenticité de l'âme française.

Extraits du livre:
Notre-dame de Paris, cathédrale médiévale, Claude Gauvard et Joël Laiter, ed. Chêne

samedi 25 décembre 2010

Cirque du soleil



C'était le cadeau de Marie-Héllène pour moi: le spectacle "Quidam" du Cirque du Soleil, au Centre Bell. C'était d'une telle beauté! J'ai pleuré, j'ai ri, j'ai admiré, en proie à une fascination et un émerveillement incomparable.

Le quidam est un personnage sans tête avec un parapluie et qui, dans son errance, va déclencher tout le spectacle. Il laisse tomber un chapeau qu'une petite fille va s'empresser de ramasser et la féérie commence.

J'étais fascinée par les prouesses magistrales de l'équilibriste qui prenait pied dans de longues bandes de tissus rouges. Tout à coup, un formidable coup de tonnerre éclate annonçant la tragédie. L'homme perd pied et tombe, électrocuté m'a-t-il semblé. Et il tombe, il tombe sous nos yeux malheureux. Trois dames vêtues de longues robes rouges, telles des prêtresses, s'approchent et recueillent le corps inerte de l'homme qu'elles portent solennellement à bout de bras; et dans le brouillard, elles quittent la scène. Je pensais à cette scène inoubliable du film "La quête du Graal" où les trois dames du Lac, vêtues de blanc, emportent avec le même respect sacré, dans un dramatique brouillard, le corps du roi Arthur dans une barque, vers l'Île d'Avalon. J'ai trouvé ce numéro très émouvant.

Le numéro du clown cinéaste a été très précieux pour notre moral. J'entendais rire Marie-Héllène et Joé avec une telle ferveur dans le plaisir, que ma joie en était décuplée.

Le temps des Fêtes est tout à fait installé dans mes pensées et je suis sûre que Leila s'interroge sur la brillance joyeuse de mon aura de Noël.

lundi 20 décembre 2010

L'Île de Pâques, de nouvelles découvertes



Les sept moaïs d'Akavi sont les seuls de l'île à regarder la mer.


Je lis Yves Copens : La fabrication de la préhistoire. Et voici ce qu'il raconte au sujet de cette île, parmi les dernières terres à être peuplées.

"Il fut un temps où il y avait des arbres sur cette île; aujourd'hui, il n'y en a plus du tout, et cela interroge les archéologues. Les sculptures que l'on connaît bien, ces monumentales statues d'ancêtres en tuf produit par le volcan voisin ne seraient là que depuis 1200-1500 ans. Cette culture pascuane, vraiment extraordinaire, s'est éteinte autour du XVIIIe siècle, faute d'arbres justement et en raison d'une diminution considérable de la nourriture. On a longtemps pensé que c'était l'homme qui avait épuisé le bois pour ses constructions, ses bateaux, qu'il avait agi sans vigilance et qu'il s'était, du même coup, ruiné lui-même.

Or il se trouve que des archéologues ont récemment fait une trouvaille surprenante: celle d'os de rongeurs en bien plus grand nombre que celui des arêtes de poissons, ce qui n'est pas normal sur une île. Ces rongeurs seraient arrivés en même temps que les humains et il n'est pas exclu qu'ils aient été, en tant que consommateurs des noix et des graines produites par les arbres de l'île, responsables de sa déforestation. Ils seraient d'une certaine façon un peu à l'origine de l'extinction de cette grande culture pascuane." 

Intéressant! L’île de Pâques, Rapa Nui (le nombril du Monde) est la terre la plus isolée du monde.

Ces textes me font penser à David. Je l'entends encore me dire: "Magi, raconte-moi les pays mystérieux!" Et moi, de lui raconter les géants de... l'Île de Pâques!




dimanche 19 décembre 2010

Félix Leclerc


Félix est né un 2 août, c'est aussi la date de naissance de mon père. Mais je l'ai aimé d'amour pour bien d'autres raisons, celle qui suit en est toute une: un même désir très profondément accroché à mon identité de québécoise... un désir d'indépendance.

William et la musique



Un petit visage pétillant d'intelligence

Ce petit garçon de 5 ans est un enfant passionné. Entre autre, il aime la musique. Tous les rythmes qu'il entend, il les matérialise au bout de sa main et ses doigts. Il pianote partout et en tout temps. Je reconnais David dans ce comportement incessant. Deux cousins doués.

William suit des cours de percussion et de piano. Je l'ai vu se pratiquer avec un gros chaudron devant lui et un petit banc recouvert d'une assiette en aluminium pour les mouvements du pied; sa mère tenait le cahier de solfège à portée de regard. C'était magnifique! Absolument intenable comme bruit!!! Mais magnifique! Je crois bien que le Père Noël lui apportera des drums pour Noël!!!

Il veut tout faire et tout comprendre. Cet enfant nous étonnera...

La relève est surprenante: Rosalie: guitare et violon, David: percussion, William: piano et percussion. Mon oncle Dominicke aura tout un band! Et quand Marie-Héllène apprendra le saxophone, alors là !!! quelle perspective fabuleusement joyeuse! Et je n'oublie pas les superbes back vocal : Marie-Héllène et Anne-Emmanuelle qui accompagnent le grand frère à la guitare et à l'harmonica et Pierre à la bass. Ma joie est une lumière!



jeudi 16 décembre 2010

Joé


Joé, lors de son séjour à l'hôpital Sainte-Justine

Joé vit des temps de grandes tensions. Il sera finalement opéré le 20 décembre. Quand il eut cessé de prendre la cortisone, la bosse presque disparue reprit du galon à grande vitesse. Son médecin décide alors de l'opérer maintenant plutôt qu'en janvier. Il y a urgence.

C'est un stress de longue haleine, cette bosse est apparue au mois d'août. Aujourd'hui, il a dit à sa mère: "Je suis tannée d'avoir cette bosse dans mon cou. Ils vont l'enlever ma bosse. À partir de maintenant, je veux vivre tout ça comme une nouvelle expérience!"

La maturité de ce garçon de onze ans à peine m'impressionne. Devant la gravité d'une situation, il devient hautement responsable et courageux.

Et cette expérience est déjà porteuse d'espérance ...


lundi 13 décembre 2010

Ma mère et moi...


Samedi soir, j'ai invité ma mère à l'église St-Joseph, pour entendre la chorale de Noël. L'église était abondamment décorée, c'était féérique.

Pour maman et moi, les souvenirs sont remontés nombreux et émouvants. Toute une vie de femme pour elle, et pour moi, toute ma jeunesse. Je me suis souvenue d'un hiver où j'avais perdu mes mitaines ... je les avais retrouvées près de la crèche du petit Jésus, une nuit de Noël.

Maman aurait aimé rencontrer des gens de son vieux quartier, mais elle aura 90 ans bientôt et bien des personnes qu'elle a connues sont décédées. Nous sommes allées voir la grande étable en bois. La Vierge y était mais la crèche était vide. L'Enfant n'étant pas encore né, évidemment. En se souvenant du passé, Maman a mis des sous dans la besace de l'ange de notre enfance, celui qui dit "merci" d'un signe de tête.

Ravies, nous chantions avec la chorale. L'église était une grande maison vibrante d'amour. J'écoutais attendrie, la belle voix de ma mère qui s'unissait à la mienne comme dans les temps où, à minuit, papa disait : Ma femme, Gi, c'est l'heure du "Sainte Nuit". La maisonnée se taisait et nous chantions...

J'étais si heureuse d'avoir encore ma mère à mes côtés.


J'ai momentanément oublié toutes les balivernes mythiques de ces légendes religieuses et je me suis recueillie. J'ai nommé par leur nom mes enfants et celui de mes petits-enfants et d'autres que je porte dans mon coeur, et j'ai fait acte d'offrande et de demande.


Puissions-nous aimer toujours passionnément la vie.
Puissions-nous laisser la vie nous aimer passionnément!

dimanche 5 décembre 2010

Un homme en plein coeur!.....

On présenta le chanteur: "Le voici, notre crooner préféré..." Tous les yeux étaient rivés sur la scène magnifiquement éclairée en bleu, la musique jouait doucement et nous attendions le crooner. Il est venu par l'arrière, dans notre allée, et il a commencé à chanter. Il est passé tout près de nous, grand, élégant, charismatique, j'étais sous le charme. Il est monté prestement sur la scène et j'ai vu en pleine lumière cet homme qui chantait. Un plaisir évident irradiait son visage, ses gestes étaient amples, ouverts, et parfois très beaux. Je retiens un moment où ses mains se sont jointes comme pour une prière... Sa voix était coulante et bien timbrée. Cet homme qui chantait n'était pas conscient de la fragilité... ni de la solidité qui émanait de lui. Profondément émue, les larmes coulaient sur mon visage. Cet homme magnifique, c'était Dominicke, mon fils!

Un chanteur, un artiste