jeudi 21 juillet 2016

Fanny Britt commémore la mort de son frère


Depuis un sous-sol de la tour brune de Radio-Canada, Fanny Britt commémore la mort de son frère en égrenant dans le micro de Plus on est de fous plus on lit, les phrases vertigineusement éprouvantes parce que lumineuses.

«La douleur de perdre ceux qu'on aime, c'est terrible. Au début, c'est tellement aigu qu'on a les poumons tout comprimés, comme capitonnés des assauts répétés de la perte, quand jour après jour le réveil nous rappelle que c'est arrivé pour vrai, que c'était pas un mauvais rêve.  Mais ce qu'on sait pas (...) c'est que ces assauts-là, ce sont aussi nos seuls contacts avec les disparus et, qu'au fil du temps, ils prennent une autre teinte, toujours douloureuse, mais également, je dirais, un peu exquise».

C'est ce que racontait de sa voix douce, l'écrivaine,  à une Marie-Louise Arsenault vraisemblablement remuée (tout comme nous).

Texte de Dominic Tardif publié dans Le Devoir

Je suis émue aux larmes, le coeur espérant que vienne cette nostalgie exquise.

mercredi 6 juillet 2016

La mort, un autre mur de Planck?


De cette mort, nous, les vivants, nous ne savons rien. Nous n'avons jamais rien su. Nous ne saurons jamais rien. On dirait qu'un autre mur de Planck, plus infranchissable que le premier, et plus paradoxal, nous en interdit, non pas l'accès, mais la connaissance. La mort ne se laisse pas penser. La condition humaine se résume peut-être, à cette constatation : notre seule certitude, nous ne pouvons rien en dire.

Par une sorte de miracle évident, chacun de nous pense et agit comme s'il n'allait jamais mourir.

Tout être vivant signe, en naissant, un pacte tacite avec la mort.Vivre c'est mourir. Et mourir est une chance : ne peuvent être appelés à mourir que ceux qui ont vécu. Nous sommes des morts en sursis. Et de cette mort nous n'en savons rien. Nous ne pouvons rien en dire.

mardi 5 juillet 2016

Derrière le mur de Planck, qui a-t-il?



Si le big  bang a créé le temps et l'espace, le mot "avant" n'a plus de sens au delà du mur de Planck - puisque de ce côté-là du mur le temps n'existe pas encore. Il n'y a rien. Mais il est difficile de croire qu'il n'y a rien, que notre tout a surgi de rien. Mais de l'autre côté du mur de Planck, il y a peut-être une réalité que nous ne pouvons pas imaginer. Nous ne pouvons rien savoir de ce qui n'existe peut-être même pas. Nos sens n'y ont pas accès. L'intelligence des humains ne peut pas le concevoir.

C'est cette nuit obscure que les hommes appelle Dieu.

Et l'idée que les hommes se font de Dieu a fait couler beaucoup d'encre.

Il n'y a que deux questions et peut-être sont-elles sans réponse:
- Dieu existe-t-il?
- Qu'y a t-il après la mort?

Einstein: "La plus belle expérience que nous puissions faire est celle du mystère"

Jean d'Ormesson  "Si je croyais à quelque chose, ce serait plutôt à Dieu - s'il existe. Existe-t-il? Je n'en sais rien. J'aimerais y croire. Souvent, j'en doute. Je doute de Dieu parce que j'y crois. Je crois à Dieu parce que j'en doute. Je doute en Dieu.

Je lis  Quelle chose étrange à la fin que le monde de Jean d'Ormesson.