Edward Stachura, poète polonais (1937-1979). Il avait 20 ans sur cette photo.
Je viens d'aller voir le film: Tout ce que tu possèdes de Bernard Émond. Je me suis retrouvée émue par la fascination du personnage Pierre Leduc, incarné par Patrick Drolet, pour un poète totalement inconnu de moi, Edward Stachura. J'ai cherché.
Edward Stachura est né en France dans une famille polonaise. Cette France, quittée malgré lui à onze ans, va le poursuivre toute sa vie. Il devint écrivain et poète, il traduisit des poèmes inédits de Rimbaud, Beaudelaire et Lautréamont et... les poèmes de Gaston Miron. Il chante et traduit les chansons de Brel et Brassens. En avril 1979, il subit un accident de train mystérieux, il refuse de s'éloigner de la voie ferrée le long de laquelle il se promenait, en dépit du fait qu'il voyait le train s'approcher. Il a subi une commotion cérébrale et sa main droite fut broyée. Il fut, un temps, hospitalisé dans un service psychiatrique. À sa sortie, il se rend chez sa mère et il s'acharne à écrire avec la main gauche. De nouveau hospitalisé, il s'enfuit, et dans sa maison à Varsovie, il tente en vain de se trancher les veines avec un couteau, finalement, il réussit son suicide par pendaison. Il ne cessera d'écrire que quatre jours avant sa mort.
La scène du film ou Pierre Leduc traduit ligne après ligne le dernier poème de Stachura est absolument bouleversante.
Lettre à ceux qui restent:
Je meurs
pour mes fautes et pour mon innocence
pour le manque que je ressens avec chaque particule de mon corps
et chaque particule de mon âme
pour le manque qui me déchire en lambeaux
comme un journal rempli de mots tapageurs
sans signification pour la possibilité de s'unir
avec l'Innommable. L'Anonymat. L'Ineffable
et avec l'Inconnu
pour le jour nouveau ...
Edward Stachura et le Pierre Leduc du film sont deux "tordus" d'une même essence sublime.
La scène du film ou Pierre Leduc traduit ligne après ligne le dernier poème de Stachura est absolument bouleversante.
Lettre à ceux qui restent:
Je meurs
pour mes fautes et pour mon innocence
pour le manque que je ressens avec chaque particule de mon corps
et chaque particule de mon âme
pour le manque qui me déchire en lambeaux
comme un journal rempli de mots tapageurs
sans signification pour la possibilité de s'unir
avec l'Innommable. L'Anonymat. L'Ineffable
et avec l'Inconnu
pour le jour nouveau ...
Edward Stachura et le Pierre Leduc du film sont deux "tordus" d'une même essence sublime.
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