dimanche 3 septembre 2017

Révélations scientifiques sur la mort



 Robin Marantz Henig, présidente actuellement de l'Association nationale des écrivains scientifiques.

Extrait d'un article intitulé RÉVÉLATIONS SUR LA MORT, écrit par Robin Marantz Henig


La mort est un processus, pas un moment donné. L'existence ne fonctionne pas comme un interrupteur classique -  ''on'', vous êtes vivant, ''off'', vous êtes morts - mais plutôt comme un variateur de lumière qui passe subtilement du blanc au noir.

Pour ceux qui transitent dans la zone grise, une frontière mal délimitée, la vie peut être difficile à définir, et certaines personnes qui font le grand saut reviennent à elle, décrivant parfois en détails ce qu'elles ont vu de l'autre côté.
La mort c'est une attaque du corps entier, où le coeur cesse de battre, mais les organes ne meurent pas tout de suite. Ces derniers pourraient même rester intacts un certain temps, ce qui signifie qu'après  un décès, il s'écoule une période substantielle pendant laquelle la mort est potentiellement réversible. Certains patients peuvent être ramenés à la vie quand bien même leur coeur a cessé de battre depuis des heures, et ce, souvent sans conséquences à long terme.

Le docteur Sam Parnia mène actuellement des recherches sur l'un des aspects les plus intrigants de cet aller-retour entre la vie et la mort: pourquoi tant de personnes victimes d'un arrêt cardiaque affirment avoir vécu une expérience de mort imminente ou être sorties de leur corps? Et qu'est-ce que ces sensations pourraient révéler sur la nature de cette zone grise et sur la mort elle-même?

Selon le scientifique, la vie et la mort sont une question de mouvement: en biologie, moins une chose bouge plus sa durée de vie a tendance à être longue. Des graines et des spores peuvent vivre pendant des centaines de milliers d'années - autrement dit, elle sont quasi immortelles.

Un patient sous respiration artificielle est-il mort ou vivant? Si vous stoppez la machine, à quel moment est-il permis, du point de vue de l'éthique, de prélever les organes que vous avez l'intention de transplanter dans un autre corps? Est-on sûr que le donneur est véritablement mort?
Une vaste expérience mentale semble accompagner la mort après l'arrêt de la circulation sanguine et affecter les survivants tant de manière positive que négative (stress post-traumatique). Un contre-coup commun est l'impression de redonner du sens et un but à la vie. Il ne s'agit pas d'expériences de retour vers la vie, le cerveau est parfaitement vivant et très actif. Un processus d'hyper-conscience se déclencherait lors du passage par la zone grise qui précède la mort définitive.

En ce qui concerne la réversibilité potentielle de la mort, nous en sommes encore au stade de la préhistoire.

Depuis la mort de mon mari, de ma fille et de ma mère, et même celle de mon chien,  je cogite et médite sur la mort, inlassablement. Et même sur la peine d'être vivante parfois.





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