Annie Darwin
La mort de la fille de Charles Darwin, Annie, en 1851, fut l'évènement qui écarta Darwin, déjà en proie au doute, de sa foi en un Dieu bienfaisant
Darwin avait été bouleversé par sa découverte de l'évolution des espèces et il s'était éloigné lentement, presque à contre-coeur et contre sa volonté, de la foi de son enfance. Il a avoué: «Le dire c'est comme confesser un meurtre». Toute sa vie, il a conservé une lettre de sa femme Emma: «Je serais extrêmement malheureuse si je pensais que nous ne nous appartenons pas l'un à l'autre pour l'éternité». Sur cette lettre, il avait griffonné de sa main ces mots fiévreux: «Quand je serai mort, sache que bien souvent j'ai embrassé et pleuré sur ça».
Ce qui donne à sa théorie de l'évolution des espèces son intensité dramatique, c'est moins la parenté étroite entre les humains et le règne animal, que l'élimination de toute volonté extérieure, de toute intention divine et de toute finalité. La création peut être pensée sans créateur. Semblable à toutes les autres espèces, l'homme n'a pas besoin de Dieu.
Le monde n'est pas un chaos. Il y a beauté et ordre dans l'univers. D'où vient l'ordre? D'où vient la beauté? Personne n'ôtera dans la tête de beaucoup d'êtres humains l'idée que le monde est un projet en oeuvre et qu'en dépit de tant de mal et de souffrances il garde un sens caché.
La science d'aujourd'hui détruit l'ignorance d'hier et elle fera figure d'ignorance au regard de la science de demain. Dans le coeur des hommes il y a un élan vers autre chose qu'un savoir qui ne suffira jamais à expliquer un monde dont la clé secrète est ailleurs.
Je lis de Jean d'Ormessom, C'est une chose étrange à la fin que le monde.
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