mercredi 29 mars 2017
Einstein: une boussole décide de son destin
Albert Einstein
Une
boussole, cadeau que fit Hermann Einstein à son fils Albert, dans sa
quatrième année. Ce cadran à l'aiguille aimantée désignant avec
obstination le nord magnétique changea brusquement son rapport au monde.
Jusqu'alors,
l'enfant restait muet, le regard dans le vide, quasiment autiste, ne
sortant de sa rêverie morne que pour écouter de la musique ou se mettre
en colère. La boussole décida soudain de sa vocation de physicien,
écrira-t-il: " cette preuve indéniable de l'action à distance d'une
force cachée" fut même, des décennies plus tard, la base de sa théorie
de la gravitation.
Extrait du livre de Didier Van Cauwelaert, Au-delà de l'impossible
mercredi 22 mars 2017
L'apparition de l'Ange: Chagall
"Je suis couché. Tout est noir. Soudain, le plafond s'ouvre, et dans un vacarme blanc, une créature ailée descend, elle remplit la pièce de mouvements et de nuages. On entend le son d'un bruissement d'ailes. J'ai pensé: un ange! Je ne peux pas ouvrir les yeux, il y a une lumière brillante. Flairant dans la pièce, il s'élève vers l'ouverture du plafond, puis, il aspire toute la lumière et l'air bleu. Et à nouveau tout redevint noir".
Dans l'Apparition, qui met en scène un artiste visité par un ange, dans une composition rappelant clairement les Annonciations classiques de l'art chrétien, le message implicite est d'affirmer que l'inspiration de l'artiste est un don du ciel. Mais aussi le dépositaire d'un message: l'art est porteur de paix comme l'est la religion.
Avec ce tableau commence une suite ininterrompue - qui se déroulera tout au long des soixante années de carrière artistique de Chagall - de représentations d'anges qui ne sont pas toutes d'inspiration religieuse ou illustrant la Bible. Il arrive même que cet ange soit un peintre, identifiable au point que l'on est en présence de véritables autoportraits.
Dans l'Apparition, qui met en scène un artiste visité par un ange, dans une composition rappelant clairement les Annonciations classiques de l'art chrétien, le message implicite est d'affirmer que l'inspiration de l'artiste est un don du ciel. Mais aussi le dépositaire d'un message: l'art est porteur de paix comme l'est la religion.
Avec ce tableau commence une suite ininterrompue - qui se déroulera tout au long des soixante années de carrière artistique de Chagall - de représentations d'anges qui ne sont pas toutes d'inspiration religieuse ou illustrant la Bible. Il arrive même que cet ange soit un peintre, identifiable au point que l'on est en présence de véritables autoportraits.
Chagall: "Et seul, j'avance sur la terre d'un pas étranger".
Mon univers, autobiographie, ce
livre est la première traduction réalisée à partir du texte yiddish
original. Chagall y raconte sa vie de sa naissance à Vitebsk, petite
bourgade juive de Biélorussie jusqu'à son retour au pays natal en 1922.
Son père:
Il
ne possédait rien... c'était une personnalité inestimable. C'était
parce qu'il ne possédait rien qu'il m'est particulièrement difficile de
trouver les mots justes pour le décrire.
Son grand-père:
J'étais
toujours émerveillé de la place qu'occupait grand-père. On l'invitait à
monter au pupitre de la synagogue. Il prie, il chante, il fait des
trilles, puis il recommence depuis le début et tient la note un long
moment et c'est comme s'il y avait dans mon coeur un moulin à l'huile et
que le miel béni coulait en moi. Et tandis qu'il pleure, je me souviens
de mon dessin raté et je me dis: " Quelque chose sortira-t-il de moi,
serais-je un grand peintre?
Images de l'enfance:
Depuis
la place du marché, j'entends de la musique au loin. On joue dans le
verger. On s'y promène. Les arbres se caressent. Ils s'inclinent dans
l'obscurité. Les feuilles bruissent. De petites chandelles achèvent de
brûler chez-nous, dans la pièce - puis elles s'éteignent dans le ciel.
Paris:
Je
travaillais nu... en général. Je ne supporte pas le poids des
vêtements. Je m'habille sans raffinement. Je me préparais très
activement pour le Salon. Lors du vernissage, le responsable de la
censure française s'approche et condamne l'une de mes oeuvres: L'Âne et la Femme. Nous
le persuadons du contraire, le tableau reste accroché. Est-il
concevable qu'un autre pays atteigne aussi au succès? Oh, s'il m'était
permis, en chevauchant les chimères en pierre de Notre-Dame, de graver
mon chemin dans le ciel avec mes pieds et mes mains! Paris, sa ville d'accueil devenue sa "seconde patrie".
L'homme:
Tout ce que je veux, c'est peindre des tableaux!
D'origine juive, Marc Chagall vit ses oeuvres détruites en 1933 par les nazis, en autodafé.
jeudi 16 mars 2017
Les chevaux du lac Ladoga
Sculptures d'Alexandre Rukavishnikov (Moscou)
Hiver
1942, suite à de violents bombardements aériens par les nazis, autour
de la ville de Leningrad, un énorme incendie se déclara dans la forêt de
Raikkola. Une horde de milliers de chevaux de l'artillerie soviétique
se lança dans la fournaise. Beaucoup périrent dans les flammes mais la
plupart des chevaux parvinrent à atteindre les rives du lac. En dépit
d'une vague de froid intense, l'eau du lac était encore liquide. Mais
alors que les bêtes nageaient vers la rive opposée, l'eau se mit
brusquement à geler dans un fracas épouvantable avec la sonorité
particulière du verre qui se brise.
Dans
l'histoire racontée par Malaparte, le lac était en état de surfusion;
les chevaux rompirent le fragile équilibre en déplaçant les masses d'eau
et en y introduisant des impuretés. Leur sort était scellé.
Dans
le phénomène de la surfusion, les corps étrangers entraînent la
cristallisation. Ce sont les chevaux qui provoquèrent le gel du lac. Le
jour suivant, lorsque les premières patrouilles atteignirent la rive, un
spectacle horrible se présenta à eux. Le lac ressemblait à une immense
surface de marbre blanc sur laquelle auraient été posées les têtes de
centaines de chevaux.
mardi 14 mars 2017
"Un accident de l'âme..."
Maurice Druon, fils de Lazare Kessel et
l'auteur de la série mythique Les rois maudits
Extrait de ses Mémoires: L'aurore vient du fond du ciel , chapitre Vll
"Ma faiblesse en mathématique m'obligea à prendre des leçons particulières. Celui qui me les donna était un jeune Russe émigré, fort intelligent et doué, il se plaisait à bavarder après les cours.
Voilà qu'un soir, il se mit à parler des Kessel, avec lesquels sa famille était liée d'une amitié d'exil, mais sans rien savoir de mes propres liens avec eux. Il parlait de la jeunesse de Jef, du docteur Kessel, lorsque soudain j'entendis:" Quand leur second fils Lazare, s'est suicidé..."
Ce fut comme si la foudre m'était tombée dans l'âme. Suicidé!
Ma mère me parlait de loin en loin de celui qui m'avait engendré, et qui demeurait son grand amour sublimé; mais elle avait continué d'entretenir, depuis ma tendre enfance, cette fiction de la grippe espagnole qui l'avait enlevé. Il était mort de maladie...
La fiction venait de se déchirer. Je ne dis rien à mon répétiteur; je ne m'écriai pas: "Mais je suis l'enfant de ce mort!" je ne dis rien non plus en rentrant chez moi. Je me tus, et enfermai cette révélation au plus profond de mon être. Elle y fit des ravages. Sans arrêt ma pensée y revenait. "Il s'est suicidé. Pourquoi?... Je suis le fils d'un homme qui s'est donné la mort."
Il ne faut jamais dissimuler aux enfants les événements de cette nature, qui touchent à la racine de leur vie. Il ne faut pas cacher aux enfants abandonnés qu'ils l'ont été, aux enfants adoptés qu'ils l'ont été, ni aux fils de suicidés le drame qui les a privés de leur père. Il faut les leur apprendre assez tôt, doucement, pour que la vérité entre en eux et s'installe, pour que s'opère une sorte d'accoutumance à une tragédie originelle. Sinon vient toujours la circonstance fortuite où le voile se déchire et la vérité se découvre. Apprendre brusquement, dans le temps de l'adolescence, âge où l'âme est fragile, que l'on descend d'un homme qui s'est tiré une balle dans le coeur n'est pas sans provoquer des troubles profonds. Et le couvercle de silence que je m'imposai n'arrangea rien.
Que de questions posées, obsédantes! Pourquoi, alors qu'il commençait de connaître la gloire, s'était-il supprimé? Avais-je, de par mon existence, une part dans sa décision? Avais-je été une responsabilité trop lourde pour qu'il la pût supporter? Et quel avait été le rôle, vis-à-vis de lui, de ma mère, que je regardais soudain d'un oeil différent? Il n'avait, lors de son geste définitif, que trois années de plus que l'âge auquel j'atteignais à présent. Avais-je le droit de vivre plus longtemps qu'il n'avait vécu lui-même? N'y avait-il pas une hérédité du suicide?
J'allais pendant de longs mois souffrir de ces accès d'hyperémotivité anxieuse. J'étais atteint en même temps d'une sorte de hantise du suicide, comme si j'avais eu à lutter contre une force qui allait me jeter par les fenêtres, dont je devais m'écarter, ou sous les roues des voitures, ou me faire saisir un couteau pour me poignarder. C'est la guerre qui me guérirait de cette obsession."
Je sais que que dès qu'une question est posée, la réponse se met en route. Je sais aussi qu'un texte écrit intuitivement au bon moment peut devenir une réponse existentielle pour quelqu'un. Je laisse aller ce texte...
jeudi 9 mars 2017
Journée de la Femme 2017
Journée de la Femme
Il y a de ces moments qui sont providentiels. En plus d'injecter une joie belle comme un cristal irisé, ils sont guérissants pour le coeur. Cette unique fleur m'a fait du bien. Et le texte qui l'accompagnait encore plus:
"Joyeuse Journée de la Femme à la meilleure et la plus belle des grands-mamans. Je t'aime de tout mon coeur Gi et j'aimerais bien qu'on célèbre chaque jour les femmes de ta trempe". Maude
J'ai un p'tit pleur d'amour, Maude!.....
mercredi 8 mars 2017
Je célèbre ma mère en ce jour....
Ma mère a 95 ans
Journée de la Femme, 2017. Ma mère aura bientôt 96 ans. Je lève mon verre à sa longévité, sa résilliance et au mystère du vieillissement qu'elle continue de nous témoigner, jour après jour avec tant de courage.
Je pense à elle.
Parmi les nombreuses influences qu'elle nous a laissées, je retiens sa colère et son indignation face aux hommes d'Église qui venaient s'infiltrer jusque dans les lits conjugaux pour parler péchés et confessions obligatoires, pénalisant les moments d'amour entre conjoints. La limitation des naissances était interdite et, étaient voués aux enfers les conjoints qui osaient outrepasser timidement ces lois indécentes. C'était une blessure du coeur pour elle. Elle en voulait même à Moise! C'était une féministe avant l'heure. Je l'ai admirée pour ça.
Gratitude, pour tout l'amour qu'elle nous a prodigué à flots.
Je t'aime maman! À la Vie, à la Mort!
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