lundi 31 décembre 2007

Fin d'une année

C'est la fin de cette année 2007 mais elle est inextricablement liée à celle qui suit. Chaque instant vécu a été porteur de passé et d'avenir. Un vieux proverbe nous met en garde: nos pensées, même les plus secrètes, risquent de se réaliser à un moment ou l'autre!

Je veux porter attention à mes pensées, les sortir de l'informalité rêveuse et les voir émerger concrètes, décisionnelles et efficaces.

Que la vibration d'amour qui m'habite en ce moment aille rejoindre l'ami qui travaille, en ce jour même, en Afganistan et mes deux petits amis Ricco et Maïa et à travers eux, tous les enfants du monde.

Une place en moi, d'une intensité extraordinaire est accessible à mes enfants et à leur famille, à mon compagnon, à mes parents, amies et amis. Cette place leur est acquise éternellement.

À tous ceux qui me croiseront à travers mes écrits, comme le battement d'aile de l'ange qui sourit, que vous soit accordé le bonheur d'aimer la vie. Bonne et heureuse année!

samedi 22 décembre 2007

Les cerfs-volants de Kaboul


Khaled Hosseini



J'ai tellement aimé ce livre.... J'ai été profondément émue en le lisant.... C'est un roman de Khaled Hosseini, un américain d'origine afghane.

Et voilà qu'on vient d'en faire un film! Il est évident que le livre sera meilleur que le film mais quand même... voici ce qu'Odile Tremblay en dit dans sa chronique: "Le panorama sauvage, les incursions dans l'univers féroce des Talibans, les saisissantes exécutions sommaires en font une oeuvre instructive et souvent poignante. Les scènes avec les cerfs-volants, éternels symboles de liberté, propulsent parfois le film en des zones d'émotion qui lui font alors effleurer celles du mythe.''
J'irai voir ce film...

L'excision

Une fillette est génitalement mutilée toutes les 15 secondes, selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé.
Le Devoir, samedi, 22 décembre 2007.

mardi 18 décembre 2007

David et le Machu Picchu

Un jour, je suis allée voir David jouer une partie de hochey. Je me suis sentie 30 ans plus jeune, et... je revoyais Dominicke qui courait sur la patinoire. Je revivais une même intensité de plaisir. C'était une partie importante et David voulait que son équipe gagne. Mais ils ont perdu.

Il ne savait pas que j'étais là, dans l'assistance. Nous l'attendions, sa mère, ses soeurs et moi. Il est arrivé, ses cheveux blonds collés sur son front en sueur et une grande déception dans le regard et la démarche. «Mamigi, on a perdu mais j'ai bien joué!» Il avait de la peine même s'il avait obtenu l'Étoile du match. Pour le consoler, je lui ai envoyé par internet un diaporama avec des images saisissantes du Machu Picchu.

En revoyant ce diaporama, je me suis souvenu de ce moment fabuleux du film: Carnet de voyage ou Che Guevara traverse en moto toute l'Amérique du Sud. On le voit gravir une haute montagne dans la Vallée Sacrée et... tout à coup... à travers ses yeux, on voit se déployer un paysage d'une beauté magique: le Machu Picchu, l'énigmatique et mystérieuse cité perdue. Émotion garantie.

«Mamigi, raconte-moi des mystères!» qu'il me dit toujours cet enfant! Et bien des fois, je lui ai raconté l'histoire de Pizarro qui n'a jamais trouvé cet endroit, véritable trésor archéologique. Bien fait pour lui!
Et Manco Copac, l'Inca empereur qui organisa la rebellion et une résistance farouche contre les Conquistadors et qui fut trahi et assassiné par un conquistador à qui il avait sauvé la vie. Son fils, dernier prétendant mâle au trône inca fut décapité par les Espagnols. Les Incas étaient définitivement vaincus.

Quand je raconte ces histoires, j'ai devant moi un petit garçon fasciné et quand j'ai fini, il en redemande : mamigi, raconte-moi encore des lieux mystérieux!

J'aime ce petit garçon curieux, beau comme un coeur!

lundi 17 décembre 2007

Lanza del Vasto

«Tu crois pouvoir écraser cette chenille?
Bien, c'est fait, ce n'était pas difficile.
Bien, maintenant, refais la chenille... »
Lanza del Vasto

Le livre de toutes les beautés

Voici son histoire. J'ai souvent éprouvé une peine à jeter aux rebuts certaines revues aux paysages magnifiques, aux reproductions de grands maîtres et certains visages d'hommes et de femmes qui ont marqué l'histoire de l'humanité. Un jour, je me suis acheté un gros cahier-spirale et j'ai commencé à colliger des images, des poèmes, des photos, dessins, cartes et lettres d'enfants. Quand Rosalie venait chez-moi, nous regardions ces cahiers. Et je lui expliquais parfois la vie d'un peintre, parfois un bout d'Histoire et elle aimait vraiment ces cahiers. Puis, Alice s'y est intéressée avec autant de plaisir. Elles apprenaient des mots nouveaux: colliger, spicilège, florilège... 

J'ai décidé de continuer ce travail car il me procurait à moi aussi une réelle satisfaction. J'ai dédié deux cahiers à chacun de mes petits-enfants. À ce jour, je suis rendue à William. Je les garde précieusement car j'ai la croyance qu'avant de mourir, dans un moment d'intimité, je leur offrirai ces cahiers et j'aime penser qu'ils seront pour eux une  consolation. Ce sera un souvenir précieux du temps de leur petite enfance et une manifestation de mon amour qui continuera d'émaner de ces livres, après ma mort.

samedi 15 décembre 2007

Alice


































Alice, c'est la première! C'est la toute première aimée d'un bouquet somptueux de 9 petits-enfants. Elle a 12 ans maintenant. Quand elle vient chez-moi, ce qu'elle aime le plus, c'est se retrouver dans mon grand lit. Parfois, elle est prête à se coucher à 7 heures 30 !!! Là, on parle, on placote, on jase jusqu'à très tard.

Une fois, elle m'a demandé de lui parler de la mort. Je lui ai raconté le film "Jean de Florette". Ce vieil homme plutôt sympathique qui, un jour, eût la révélation des conséquences extrêmement graves d'un geste posé vingt ans plus tôt. Il était calme mais toute envie de vivre semblait s'écouler hors de lui. Ce soir-là, il a revêtu ses plus beaux vêtements, il a tiré de son tiroir un peigne de femme, celui d'une femme qu'il avait aimée toute sa vie et qu'il n'avait jamais revue. Il s'est allongé et la main serrant le peigne contre son coeur, il prit la décision de mourir. Simplement, ... son coeur cessa de battre.

Je lui ai dit que suite à ce film, j'aimais entretenir cette idée  insolite que je pouvais décider de l'instant de ma mort. Et qu'à ma mort, je remettrais à chacun de mes petits-enfants un souvenir spécial. Je bâtis pour eux un " Livre de toutes les beautés ". Elle aime bien cette idée, elle aussi.

Alice a écrit ce poème si beau, si profond: 

Quand…

Quand j’aurai vu toutes les montagnes,
Quand j’aurai tout visité, de l’Afrique à l’Espagne.
Quand je saurai tous les secrets de l’humanité,
Quand , même mes rêves ne me feront plus rêver.
Quand toutes réponses seront de mises,
Quand je me serai mariée à Venise.
Quand tous les continents n’auront plus de secrets,
Quand, même mes problèmes seront rejets.
Quand j’aurai réponse à toutes questions,
Quand je ne rêverai plus de voler comme un avion.
Quand mes rêves les plus fous ne me feront plus voyager,
Quand je n’aurai plus de comptes à régler.

Quand ceci sera accompli,
Quand tout ça sera fini.
Quand cela sera terminé,
Mon existence aura tôt fait de m’emporter.
Alice, 11 ans