lundi 12 novembre 2007

Montségur



Ce chateau tombait en ruine. En 1204, les Cathares eurent l'autorisation de le remettre en état. Les Parfaits avaient besoin d'un tel lieu pour leur vie contemplative. Ils se construisaient de petites cabanes dans les rocs. Petit à petit, Montségur était devenue la capitale semi-clandestine du catharisme. Les fidèles y venaient même d'Espagne pour s'y recueillir. Le roi de France, Louis VIII, décida d'en finir avec l'hérésie cathare. Six milles soldats encerclèrent les hérétiques qui refusèrent de se battre. Aucun des Cathares ne renia sa foi pour échapper au bûcher. Un certain nombre de chrétiens et chrétiennes demandèrent même à se convertir afin de mourir avec les Parfaits.

Ils furent traînés sans ménagement devant un gigantesque bûcher: une enceinte faite de pieux et de branches d'arbres à l'intérieur desquels furent entassés des milliers de fagots de bois secs, le tout recouvert de résine. Puis, les soldats y jetèrent un à un les hérétiques enchaînés. Tous ces pauvres gens pleuraient, priaient certains même chantaient. Les feux commencèrent à prendre, les premières flammes s'élevèrent et 200 êtres humains hommes, femmes et enfants flambèrent comme des torches. Trois ou quatre heures plus tard, il ne restait plus que des os calcinés et des amas de chairs noircies. Une horrible odeur de mort et de fumée s'était répandue dans toute la vallée tandis que quelques moines et évêques catholiques récitaient le Pater Noster.

La terrible aventure des Cathares était terminée. Cette croisade honteuse n'avait pas pour but d'exterminer des Infidèles mais des chrétiens. On se rappelle la terrible phrase du cistercien Arnaud Amaury à Béziers : «Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens!» et 7000 personnes furent massacrées, la plupart des chrétiens catholiques. Derrière une idéologie religieuse, se profilait le désir d'agrandir le royaume de France. Ce qui fut fait.
Et encore une fois, en lisant et en relisant ces livres sur ce tragique événement, j'ai été bouleversée. Comme si j'avais en moi la pensée tenace d'avoir vécu cela. Une impression fulgurante et dévastatrice.
Étrangement, le fait d'écrire ce texte a délité cette souffrance mémorielle. Je suis apaisée. C'est fini! Enfin! Et quand mon fils chantera Les Chevaliers Cathares de Cabrel, j'aurai une distance émotionnelle vis-à-vis cette si belle et triste chanson.

Références: Les Cathares, de la gloire à la tragédie de R. Caratini



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