mardi 5 novembre 2013

Phips s'empare de Port-Royal à Québec. La Nouvelle-France est dans la mire de L'Angleterre



William Phips


Je lis Le fabuleux roman d'un pays - Les fils déchus de Rock Carrier


La mère de William Phips était une pauvre veuve dans un hameau du Maine. Son fils, d'abord gardien d'animaux, devient par la suite charpentier, au port de Boston. Sans doute avait-il d'autres talents puisqu'une veuve riche l'épousa. Fasciné depuis l'enfance par ces histoires de galions remplis d'or qui avaient fait naufrage durant leur retour en Espagne, William Phips après quelques essais, repéra au large un galion chargé d'or. Il devient si riche que le roi Guillaume III l'anoblit. Il devient maréchal-prévôt général du Dominium de la Nouvelle-France. En 1690, l'ancien berger est devenu le major-général d'une expédition contre l'Acadie et le Canada. Le lendemain de son arrivée à Port-Royal, il exigea la reddition de l'établissement. Le gouverneur du moment, Louis-Alexandre de Meneval accepta aussitôt, ravi de retourner en France. Il ne disposait d'aucun canon et une garnison  d'à peine soixante-dix hommes.

Le lendemain, Phips se vanta dans son journal de bord d'avoir puni les catholiques de Port-Royal: ses hommes ont pillé l'église, décroché le crucifix, détruit l'autel, déchiré leurs images. "Ils ont fouillé sous la surface du sol dans les jardins"  rapporte l'ancien chercheur de trésors. Il astreint les Acadiens à prêter un serment au roi et à la reine d'Angleterre, Marie II. Puis, il revient à Boston avec ses prisonniers. Les membres du Conseil de Massachusetts félicitent Phips pour sa victoire et confirme son titre de commandant en vue de la conquête de Québec. Pour cette mission, ils mettent à sa disposition plus de 2 000 miliciens. Il décide de ne pas attendre l'arrivée incessante d'un bateau rempli de vivres, d'armes et de rhum - "Si mes hommes manquent de vivres, ils pêcheront! S'ils manquent de munitions, ils auront plus d'astuces! Et s'ils manquent de rhum, ils auront soif de boire le rhum des Français à Québec". Le 20 août 1690, Phips ordonne de hisser les voiles.


Louis de Buade de Frontenac (1622-1698)


La nouvelle arrive à Québec qu'une flotte anglaise remonte le fleuve. Le gouverneur Frontenac qui anticipait une attaque venant du Lac Champlain, ordonne à ses miliciens de se rassembler à Québec d'urgence. Pendant ce temps, l'ordre est donné de bloquer les entrées de la ville  et les chemins qui mènent à la Haute-Ville avec des troncs d'arbres, et les habitants se préparent à quitter leur maison. Les prêtres enterrent les vases sacrés en vue d'un possible  pillage. Frontenac rentre à Québec, 3 000 miliciens et trois bataillons de soldats sont prêts.

Vers six heures du matin, le 16 octobre 1690, la flotte anglaise mouille l'ancre dans le bassin de Québec. Rien ne se passe: les habitants guettent cette menace silencieuse.... (à suivre) 

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