Jean Genet (1910-1986)
Tout au long de 2010, un florilège d'évènements a célébré le centenaire de la naissance de Jean Genet. Ce livre écrit par Tahar Ben Jelloun est paru en 2010, Jean Genet, menteur sublime.
Après avoir publié un texte sur Giacometti, Ben Jelloun, visita l'atelier de Giacometti, déménagé et entreposé au Centre Pompidou. Il écrit:
"Lorsque je me suis trouvé dans ce lieu, j'ai tout de suite pensé à Genet; je cherchais des yeux l'endroit où il avait posé pour Giacometti. J'imaginais les deux hommes face à face, séparés d'à peine un ou deux mètres, l'un s'emparant de l'âme de l'autre pour la suggérer ensuite trait après trait sur la feuille, jusqu'à ce que le visage de Genet y apparaisse soudain comme une tête d'épingle. Et puis, il y a l'indicible, les pensées de l'un et de l'autre, les temps d'attente, temps non pas morts mais temps nécessaires pour atteindre le fond de l'âme."
Genet avait confié à Jelloun le malaise qui l'avait saisi à la gorge quand il s'était retrouvé dans cet espace si étroit, face à cet homme qu'il admirait tant et qui allait le dessiner. Genet ajouta : "Mes yeux, mon regard, je savais que Giacometti allait fouiller par là. Son art me semble vouloir découvrir cette blessure secrète de tout être et même de toute chose, afin qu'elle les illumine. En dessinant, il parlait de choses simples, la beauté d'un visage, le tabac, la lumière du jour. Il m'a appris à regarder la poussière... Il était très beau, d'une beauté sauvage. "
Et moi, je les vois l'un et l'autre, émue...
Je lis Tahar Ben Jelloun
Je lis Tahar Ben Jelloun
«Dans un incendie, entre un Rembrandt et un chat, je sauverais le chat.» Alberto Giacometti
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