dimanche 27 février 2011

Des dieux et des hommes

Des dieux et des hommes


Le film se situe en mars 1996, dans un monastère de Tibhirine, alors que des Islamites fanatiques mettent l'Algérie à feu et à sang. Je suis à la fois dans un état de grâce parce que ce film est une oeuvre de lumière. Les chants grégoriens et les rituels sacrés ont fait frémir et raviver dans mon âme, la souvenance d' états mystiques de mon adolescence.

Je suis aussi, attristée par l'immaturité des humains face aux religions. Sept moines, des hommes bons qui vivaient simplement et qui aimaient les Algériens, après des temps d'angoisse et de doute, ont décidé de rester fidèle à leur mission d'aide, encourant dès lors, une mort certaine.... Quand toutes les frayeurs ont été transcendées, une scène magnifique illumine le film tout entier. On ne voit plus, en gros plans, que leurs beaux yeux et leurs sourires désarmants d'amour. Ils acceptent le martyre. Ils boivent un verre de vin et ils écoutent, dans une sorte d'euphorie spirituelle, la musique du Lac des cygnes! Inoubliable! Peu après, on les voit marcher, puis disparaître peu à peu, sous une neige de plus en plus dense, sous la gouverne de soldats armés. Une neige réparatrice tombe, elle ensevelit la douleur du monde...

On a retrouvé dans la neige, leur tête coupée. Les journaux titraient "Pour nous les Algériens, leur mort est une grosse douleur". Cette douleur est devenue nôtre.

Vers la fin du film, les moines ont chanté un psaume qui disait à peu près ceci: "Il tient près de son coeur cet enfant difficile, le monde humain"...



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