Un souvenir en appelle un autre. Frédérique-Anne me téléphonait souvent. Les préparatifs du mariage à l'américaine la stressaient beaucoup. Un jour, elle m'a dit: "Mom, lors de la cérémonie, le pasteur va te poser une question parce que la tradition veut que le parent donne sa fille au mari."
- Quoi! Te donner!!! Ma fille, je vais dire NON! Veux-tu m'expliquer par quel cheminement tordu j'en viendrais à accepter l'idée de donner ma fille? Je vais te garder toute ma vie. Ce pasteur pourrait changer sa formule médiévale, non?
- Mom, mets ton féminisme de côté, c'est comme ça que ça se passe ici. Respecte leurs coutumes. Et arrête de me compliquer la vie! etc...
- Je répondrai NON. Il n'y a pas d'autres réponses possibles pour moi. Je ne te donnerai pas!
Elle était irritée, mon attitude la heurtait.
J'ai décidé de relire "Le prophète" de Kahlil Gibran. "Vos enfants ne sont pas vos enfants et bien que vous les ayez auprès de vous, ils ne vous appartiennent pas..." Allons donc, comment donner ce qui ne nous appartient pas? Raison de plus, je demeurais inflexible.
Je crois que Frédérique-Anne est allée rencontrer le pasteur, un ami de longue date de la famille et qu'elle lui a peut-être parlé des résistances de sa mère face à cette question litigieuse car le jour venu, le fameux moment venu, simplement le pasteur m'a demandé si j'acceptais que cet homme-ci ... devienne l'époux de ma fille. Et j'ai dit OUI, évidemment! Ouf!
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, dit l'adage ironiquement.
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