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mardi 26 février 2013

Mais... là où je suis!


André Gide (1889-1949)


Un extrait tiré de Anthologie d'André Gide


Élisabeth Van Rysselberghhe s'étonne de voir la petite Catherine regretter si peu la Bastide. Elle tâche de l'interroger à ce sujet. Est-ce absence de mémoire? Non, elle se souvient de tout. "Tu n'aimais donc pas la Bastide?" - Oh! si, beaucoup! - Mais enfin... où préfères-tu être? La question paraît étrange à l'enfant, elle s'en montre déconcertée. Puis, de sa voix la plus naturelle, et comme s'il ne pouvait en être autrement: - Mais... là où je suis. 

Cette histoire a eu une forte résonance en moi. La maladie de mon homme, la vieillesse de ma mère et tout ce qui est désormais derrière nous, tout ce qui était et qui ne sera plus, font en sorte que tout à coup, ma vie  me semble en suspend. L'immobilisme me pèse. "Je suis comme Pompéi sous une pluie de cendre." (André Gide) 

Quand ma roue de vie s'immobilise, la vie finit toujours par me ramener à l'essentiel: je veux vivre pleinement et être là où je suis, consciemment, être en ouverture et laisser  aux forces vives de l'univers la possibilité bénie de me rassasier de lumière. 

Et me voilà  déterminée à repartir  à la conquête de ma joie....

lundi 28 janvier 2013

Quand ma fin du monde sera là...




Quand ma fin du monde sera là, je veux être lucide. Je veux que mes enfants soient là, autour de moi, à la façon de La Mama de Charles Aznavour; Dominicke jouant doucement de la guitare, un peu à l'écart. Ultimement, dire à chacun d’eux, les tout derniers mots d'amour et les derniers mots d'espérance que je porte en moi pour chacun d'eux.


Je lis le 
Journal d'André Gide, une anthologie. Gide raconte cette histoire:

Ma grand-mère Rondeaux avait réservé pour la fin le meilleur de ce qu'elle avait à dire, les suprêmes instructions et recommandations qu'elle souhaitait faire à ses enfants. Quand elle sentit que l'heure solennelle approchait, elle les assembla tous autour d'elle, mais à ce moment, elle fut prise d'une paralysie de langue et ne put, au lieu d'un discours sublime, que proférer un immense cri. Un cri si fort, qu'on l'entendit jusqu'au fond du jardin.

La grand-mère d'André Gide!!! Une compassion énorme m'envahit. Elle avait finalement sombré dans  un scénario pathétique, non désiré.

Je suis comme elle, je sais comment je veux terminer cette vie. Je souhaite qu'une beauté immanente nous entoure. Faire un dernier sourire, un dernier au revoir de la main, comme mon père le fit. Fermer les yeux, marcher vers le miroir et le traverser, comme Alice au pays des merveilles.

Et que cela se vive! Et que cela se fasse!




Aline Jutras a écrit: L'Univers entend ta demande.