dimanche 4 septembre 2011

Youssef Seddik


Youssef Seddik, philosophe tunisien


Je lis: Youssef Seddik, L'arrivant du soir. Cet islam de lumière qui peine à devenir...

"Je pense à ces temps oubliés où l'islam se vivait sans les contraintes d'une juridiction et d'une rigueur rituelle qui en recouvre le message initial. Pendant trois ou quatre siècles après l'avènement de l'islam, califes et poètes, imams et femmes poètes pouvaient se retrouver dans les mêmes espaces, se plaire et se congratuler, s'interroger et se répondre, éclater de rire ensemble ou s'invectiver sans se soucier de quelque inquisiteur présent ou invisible, jugeant leurs comportements.

L'indolente Wallada (morte en 1091) de l'Andalousie du Xe siècle, avait fait broder sur tout le devant de sa toge, des manches jusqu'aux courbures des seins:

"C'est moi - par Dieu j'en jure -, la plus digne des cimes,
comme il me sied, je déambule et comme il me plaît, je vogue.
Un fol épris de moi peut des lèvres m'effleurer la joue.
Mais mon baiser, je l'offre à tel qui ose le désir".

Le salon littéraire de la princesse était très couru, le propre père de Wallada le fréquentait; de même des théosophes, coranologues, rabbins et géographes, diplomates et agronomes..."

Cela dura plus d'un siècle.

Ce texte d'introduction m'émeut profondément. Ce que c'est bon de lire ces lignes! Aujourd'hui, des femmes se font agresser à l'acide pour une cheville découverte. Quel désastreuse évolution! Toutes les souffrances faites aux femmes arabes rejoignent le coeur de toutes les femmes du monde.

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