samedi 23 juin 2012

L'hypothèse essénienne s'avère fausse.


L'équation habitants de Qumrân/Ésséniens n'a jamais été remise en question jusqu'à aujourd'hui. (Les Esséniens étaient une communauté ascétique juive de cette époque). Des archéologues israéliens se proposèrent de vérifier l'hypothèse essénienne en fouillant et analysant plus de 400 grottes. Ils ne trouvèrent aucun témoignage d'une occupation de ces grottes à des fins culturelles esséniennes. Le mot essénien ne figure dans aucun document étudié jusqu'à présent. Dans le milieu scientifique, on admet de plus en plus une autre hypothèse. Les prêtres du site de Qumrân ont caché ou entreposé leurs écrits dans les grottes de la Mer Morte, dans la période qui précéda l'intervention armée des légions romaines. Les élites religieuses juives envisagèrent les conséquences catastrophiques de la guerre et mirent les biens les plus précieux à l'abri. Il s'agissait de sauver le témoignage de toute une culture religieuse. Les prêtres de Qumrân  proposèrent certainement d'aider leurs collègues de Jérusalem et Jéricho pour entreposer leurs textes sacrés dans les grottes proches de leur cité. La destruction du site eut lieu en l'an 68 de notre ère, les habitants furent tués ou disparurent en abandonnant leurs maisons. Les cavernes, dans la confusion qui suivirent la prise de Jérusalem et la destruction du Temple, furent oubliées jusqu'à ce que, en 1946, peu avant la refondation de l'État d'Israël, l'une d'entre elles soit redécouverte par hasard par un jeune Bédouin.


Les manuscrits de la Mer Morte n'ont pas été écrits par les habitants du site de Qumrân, ni par les Esséniens. Une autre vérité se dégage: les rouleaux de la Mer Morte ne bouleversent pas les principes de la foi chrétienne, ils aident à en comprendre les origines en nous fournissant une image du background culturel et théologique du mouvement des disciples de Jésus de Nazareth qui, avant 1947, était impensable. Mais l'analyse des manuscrits et de leur répercussion sur le judaïsme et le christianisme n'en sont encore qu'à leurs tout premiers débuts.

Je lis Qumrân, les ruines de la discorde, de Simone et Claudia Paganini

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