J'ai écouté pour une dixième fois au moins le film ¨Zorba le Grec¨. La musique envoûtante de Mikis Theodorakis me bouleverse toujours autant. Et voilà que je me rappelle notre désarroi quand il fut fait prisonnier par les militaires de Papadopoulos et incarcéré à Macronissos, un enfer sur terre pour briser les âmes des résistants.
Nous aimions Theodorakis.
Après le souper, l'amie s'amenait avec son accordéon et nous virevoltions autour de la table, à la queue-leu-leu et nous chantions à tue-tête sur sa musique. Quand il fut fait prisonnier, nous étions consternés. Et certains soirs, ce n'était pas des contes de fée que je racontais à mes enfants mais l' histoire de la Grèce sous occupation, celle de Mélina Mercouri bannie de son pays et celle du poète musicien qui se battait avec des chansons.
Il était interdit à quiconque de jouer ou chanter du Theodorakis en Grèce. Nous, dans notre maison on s'en donnait à coeur joie!
Il était interdit à quiconque de jouer ou chanter du Theodorakis en Grèce. Nous, dans notre maison on s'en donnait à coeur joie!
L'opinion internationale se mobilisait et des pétitions par centaines de milliers s'acheminaient vers la Grèce demandant la libération de Theodorakis. Un jour, j'ai vu l'adresse dans le journal. J'ai réuni mes enfants autour de la table et j'ai écrit une lettre en mon nom et celui de mes 4 enfants demandant la fin de son incarcération. Comme Simone Signoret, Yves Montant, Juliette Gréco, Arthur Miller... et des milliers d'autres qui l'avaient fait avant nous. Parfois, on apprenait que Theodorakis était encore vivant. Nous pensions à lui.
Puis un jour, nous est arrivée une immense nouvelle. Mikis Theodorakis était libre! Évidemment, c'était un tout petit peu à cause de nous!!! La France et le Québec s'offraient comme terre d'accueil. Il a choisi la France mais c'est au Québec qu'il a donné son premier concert. J'étais là! Inoubliable! Spectacle donné toutes lumières allumées et sous haute surveillance, il était encore en danger de mort. Ce géant fatiqué continuait de lutter contre la dictature des colonels mais cette fois-ci, sous une pluie d'oeillets rouges. J'aime encore Theodorakis et pour toujours. C'est pareil pour Zorba!
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