mardi 20 novembre 2007

Gaston Miron
























«D'un coup, le vent s'éprend d'un arbre seul. Voyez, il allume tous les rêves de son feuillage.»

Écrire n'était pas facile pour lui. Il vivait avec le sentiment douloureux de ne jamais pouvoir atteindre la perfection et dans l'angoisse obsédante de la recherche du mot juste. «Je suis sans cesse à me réécrire. Ma vie est une réécriture. Je bafouille tous les alphabets». Il souffrait de la pauvreté de son vocabulaire, il portait la douleur de toute une collectivité. Il savait bien que la langue reflète une culture. La souffrance que lui procurait la langue d'écriture le laissait de longues périodes sans écrire. La langue n'était pas seulement son problème d'écrivain à lui, mais celui d'un peuple et d'une culture.

Son engagement politique lui vaudra d'être arrêté et incarcéré en 1970, à l'issu de la Crise d'Octobre. «Vous pouvez me bâillonner, m'enfermer, je crache sur votre argent en chien de fusil, sur vos polices et vos lois d'exception, je vous réponds NON!». Il sera au côté de René Lévesque lors de la campagne référendaire sur la souveraineté du Québec, en 1980.

L'Homme rapaillé a fait l'objet de 7 rééditions dont 5 de son vivant. Il meurt le 14 décembre 1996 et le Québec offre au poète des obsèques nationales.

Références : Gaston Miron, le forcené magnifique

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