jeudi 29 octobre 2009

Un tramway nommé Désir, une clé....

Sylvie Drapeau, dans le rôle de Blanche Dubois


Blanche Dubois est une femme d'une grande beauté, alcoolique et d'une santé mentale en voie d'éclatement. Sa sensibilité à fleur de peau fait en sorte que toute vulgarité l'agresse et l'enfonce dans son déséquilibre émotionnel. Ne sachant plus où aller, elle s'amène chez sa soeur. Celle-ci est mariée à Stanley Kowalsky, un homme brutal, imprévisible et dominateur. Après une violente colère, il viole Blanche et l'équilibre précaire de Blanche se fissure dramatiquement. Kowalsky chasse Blanche de sa maison et devant son opposition il décide à son insu, de faire des démarches pour l'interner. Blanche revêt une magnifique robe vaporeuse, elle dérive, elle se réfugie dans un monde chimérique, elle ne peut pas partir, elle attend un ancien fiancé qui doit l'amener avec lui, d'un instant à l'autre. Ce sont deux gardiens violents qui arrivent, ils la brutalisent et la terrassent. Elle hurle sa souffrance. Soudain, un gentleman arrive, il la salue galamment, lui tend la main: "Puis-je vous aider à vous relever?" Il lui offre son bras et Blanche métamorphosée, lumineuse et fière passe devant tout le monde et quitte la maison sordide de Kowalsky. Mais à quelques pas de là, une fourgonnette pour aliénés l'attend. Blanche Dubois sombre dans une folie d'une profondeur abyssale.

Je suis allée voir la pièce de Tennessee William, au théâtre du Rideau Vert. Sylvie Drapeau était extraordinaire dans le rôle de Blanche, et je n'ai pas pensé une seule fois à Vivien Leigth; mais je n'ai pas été capable d'oublier Marlon Brando; le Stanley du film d'Elian Kazan était inoubliable!


J'étais contente d'aller voir cette oeuvre émouvante avec Nancy et Yann. Cette oeuvre a été une clé: une fulgurante compréhension de l'attitude de Yann et de la mienne lors de ma débâcle "I.C.T". Une gestuelle de tendresse avait neutralisé mes résistances. Comme celles de Blanche quand le gardien s'est approché d'elle en gentleman. Peut-être que Yann par sa tendresse a fait surgir à ma conscience la tendresse de mon père... peut-être... et c'est alors que je l'ai suivi, après un long moment  de refus désarmants pour tous les autres.

Merci infiniment Yann, instinctivement tu as privilégié la voie de l'affectivité plutôt que celle de la logique et les cellules saines de mon cerveau te doivent une fière chandelle! Cher Yann...

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