Dominicke, Marie-Héllène, Frédérique-Anne et Anne-Emmanuelle (1975)
Quand les enfants étaient jeunes, nous nous rendions dans le Petit Bois à la queue leu leu marcher dans les sentiers, en mâchouillant des feuilles de thé des bois. Les enfants étaient ravis, ils adoraient ce formidable rituel. À un endroit précis, là où s'élargissait le chemin, les enfants me regardaient attentivement, attendant fébrilement le o.k. déclencheur d'une puissante cacophonie, celle des grands cris. Nous jouions à pousser les cris les plus forts et les plus longs possibles. Les cris s'intercalaient de rires fous et irrépressibles. "Ça fait du bien!" je leur disais. Plus légers, plus joyeux, nous revenions à la maison.
Cette semaine, nous sommes allés saluer Frédérique-Anne et ses enfants, en chemin vers la mer. Dans un immense module en caoutchouc soufflé, les enfants riaient, sautaient à qui mieux mieux. Les mots magiques, cette fois-ci étaient venus de ma fille: "Les enfants, on crie!" Ce qui enclencha sur l'heure, la chorale. Même Julia criait très très fort.
J'étais émue: les valeurs se perpétuent. Délicieux retour aux sources!