dimanche 29 janvier 2012

Frida Kahlo, beauté terrible


 Frida Kahlo et sa Maison bleue devenue quasi un haut lieu, au Mexique


 La colonne brisée, 1944

À six ans, elle contractera la poliomyélite ce qui l'obligera à garder la chambre durant neuf mois et lui causera une atrophie du pied droit, d'où une légère claudication

Le 17 septembre 1925, Frida Kahlo a seize ans; elle monte dans un autobus qui se rend à Coyoacàn. Un destin d'une grande cruauté: l'autobus est percuté de plein fouet par un tramway. Le choc est effroyable, l'autobus est coupé en deux. Frida est éjectée, une rame d'acier la traverse de part en part, pénétrant dans le dos et ressortant par le vagin. Le bilan est dramatique: colonne vertébrale, omoplate, côtes et pelvis  brisés, la jambe droite est fracturée  en onze endroits etc... Voilà qu'un évènement  surprenant  survient. Frida  Kahlo git sur le pavé,  entièrement nue, sous l'impact brutal de la collision. Un passager, probablement un peintre en bâtiment, échappe son sac  rempli de poudre dorée qui se déverse sur le corps ensanglanté de Frida. Tableau saisissant! "C'est comme ça que j'ai perdu ma virginité." écrira-t-elle plus tard.

Le corps de Frida  Kahlo était brisé. À compter de cet accident, la douleur, le courage, la présence de la mort vont constituer les thèmes dominants de sa vie et son oeuvre. " Dans cet hôpital, la mort rôdait autour de mon lit toute la nuit." dira-t-elle plus tard.


Frida peint inlassablement un seul paysage, son visage d'une douloureuse beauté

La colonne vertébrale étant fortement touchée, le port d'un corset est nécessaire : il demande quatre jours de pose et occasionne de nouvelles et vives souffrances. Sa mère a l'idée géniale de placer une sorte de chevalet sur ses draps et un miroir au-dessus de son lit à baldaquin qui va lui permettre de se voir et de peindre même allongée. Ce lit et ce miroir vont l'accompagner toute sa vie. C'est une combattante, contre toute attente, elle remarchera!

Ce livre vient d'être publié. Une femme exceptionnelle, cette Frida, une icône, à qui je voue une sorte de vénération : "Pourquoi voudrai-je des pieds, puisque j'ai des ailes pour voler?" écrira-t-elle.

Frida vit. Chaque fois que nos sens recréent son image et que nous admirons ses oeuvres, elle défie le temps qui passe.

Frida Kahlo, la beauté terrible, de Gérard de Cortanze


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