lundi 16 décembre 2013
Dany l'Immortel...
Dany Laferrière a été choisi. Il a hérité du siège numéro deux de l'Académie française. Ce siège fut occupé en son temps par Alexandre Dumas, un autre "grand" venu d'Haïti. C'est un honneur pour nous et pour Haïti. Au-delà de l'honneur, il y a le bonheur. J'ai ressenti un beau bonheur tout rond. Et le bonheur m'émeut! Félicitations Dany Laferrière! (G.Thibault)
mardi 10 décembre 2013
Les dessous du premier roman de Dany Laferrière
Dany Laferrière, écrivain
Le premier roman de Dany Laferrière
J'avais décidé de ne pas souffrir durant l'écriture de ce roman. Je venais de quitter une dictature délirante et à partir de cette vie difficile, je voulais créer un univers aussi pétillant qu'une coupe de champagne.
Je tournais en rond dans la chambre, comme hypnotisé par la machine à écrire qui semblait me faire toutes les promesses du monde. Je savais qu'elle gardait dans son ventre toutes les phrases de mon roman. Je devais les extirper de là une à une. Ce ne fut pas toujours facile mais j'avais tout mon temps, je passais mes journées avec le plus beau jouet du monde. Je changeais un mot dans une phrase terne qui se mettait immédiatement à lancer des confettis.
J'étais sûr que ce livre allait me sortir du trou. Pour écrire, il m'a fallu arrêter de travailler. Mes économies baissaient à vue d'oeil. Je devais faire vite et court. Me voilà avec pour toute fortune au fond de ma poche les vingt-six lettres de l'alphabet. Des phrases en paragraphes, de paragraphes en chapitres, pour former une montagne sous laquelle s'agitaient des sensations, des impressions, des émotions. J'ai lancé tout ça au visage du lecteur inconnu qui, au lieu de s'en indigner, l'a reçu avec amabilité. J'en ai écrit d'autres, mais rien n'est comparable au bonheur de voir son premier livre, sous une couverture jaune, à la vitrine d'un libraire entre Moravia et Hemingway. Mon premier livre est paru en novembre 1985 et mon sort a changé et depuis je mène la vie dont j'ai toujours rêvé. Il suffit d'avoir une bonne fée, ce que fut l'écriture dans mon cas. Les livres ne se font pas par hasard, mais parce qu'il y a des lecteurs qui, du fond de leur chambre, les réclament en silence.
Son premier roman, Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer fut un succès immédiat. Laferrière devient l'un des principaux représentants d'une nouvelle génération d'écrivains dans le paysage littéraire québécois. Le livre devint un film à succès et Dany Laferrière, un artiste admiré et aimé des Québécois. Présentement la candidature de Dany Laferrière est étudiée de près, il est pressenti pour devenir "Un immortel" de l'Académie française.
Je lis: Journal d'un écrivain en pyjama de Dany Laferrière. Merci encore, Pierre Lemay, pour ce si beau cadeau.
Je lis: Journal d'un écrivain en pyjama de Dany Laferrière. Merci encore, Pierre Lemay, pour ce si beau cadeau.
Libellés :
Dany Laferrière,
son premier roman
samedi 7 décembre 2013
Mandela, un talisman vivant.
Nelson Mandela (1918-2013)
Il était vivant et le monde entier attendait... quelqu'un faisait office de paratonnerre! Je pense que la vibration de cette âme est telle que déjà elle se déploie sur le monde et se répand en bénédictions. Son âme continue de vibrer infusant dans des milliers de coeurs l'idéal de devenir de meilleures personnes. Des coeurs avec des flambeaux scintillants se répandent.
"En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d'en faire autant." (Mandela)
Je suis émue, attristée et heureuse en même temps, les êtres de cette trempe font monter d'un cran l' humanité piégée dans une mouvance chaotique et immature. Un sentiment immense de reconnaissance m'inonde.
Cher homme, que rien ne puisse venir à bout de votre lumière! Elle est un talisman pour nous.
jeudi 5 décembre 2013
Van Gogh à la porte de l'Éternité
À la porte de l'éternité
Toute sa vie, Van Gogh avait été sujet à des sautes d'humeur. Il connut souvent des périodes de dépression suivies de soudains accès d'enthousiasme frénétique. La formule biblique "attristés mais toujours joyeux" (2 Cor VI, 10) était une de ses citations préférées. Sa conviction était que la condition humaine était fondamentalement tragique mais avec des moments de ravissement à savourer.
"Les jours de vent quand le mistral soufflait, j'attelais mon chevalet à des piquets plantés dans le terrain et je travaillais quand même. C'était trop beau!" À Arles, toute sa personnalité, toute sa fougue, éclatent d'un coup. Il peint, furieux de produire, enivré de couleurs vives et ayant répudié tous les mélanges. Les vergers n'étaient en fleurs que très peu de temps, c'est grâce à sa formidable énergie et à son extraordinaire technique que Van Gogh put venir à bout de cette remarquable série d'oeuvres sur les vergers: "Je suis dans une rage de travail puisque les arbres sont en fleurs et que je voudrais faire un verger de Provence d'une gaieté monstre!"
De nombreux épisodes de troubles mentaux le conduisirent à être hospitalisé trois fois à Arles. Bien qu'aigus, ces accès psychotiques alternaient avec des périodes de lucidité: "Je ne savais pas ce que je faisais, disais, voulais." En 1889, Vincent quitte Arles pour l'asile Saint-Paul de Mausole à Saint-Rémy, où il devait séjourner volontairement pendant un an. L'année suivante, au cours d'une promenade à l'extérieur de l'asile, il peignit pour célébrer la naissance de son neveu, le fils de Théo, son frère, le plus célèbre et le plus poignant de tous ses tableaux d'arbres fruitiers en fleurs, Branche d'amandier. Il écrit à son frère: "La nature m'a raconté quelque chose, elle m'a parlé. J'ai noté ses paroles."
Champs de blé et cyprès
"Le vert foncé du cyprès est l'élément clé de cette composition. Une tache noire dans un paysage ensoleillé, une tache noire des plus intéressantes". Vincent à Saint-Rémy
L'allée des saules
Étêter les saules et les bouleaux était une activité courante dans la région. Pratiquée depuis le Moyen Âge, cette forme d'élagage rendait les jeunes arbres vigoureux et allongeait leur durée de vie. On récupérait les branches pour se chauffer ou construire des barrières. Van Gogh aimait les dessiner. Dans son esprit, les cyprès et les tournesols avaient fini par incarner la Provence.
"Pour ma vie à moi, mon projet c'est de faire autant de bons tableaux et dessins que je le pourrai. Ainsi quand ma vie arrivera à son terme, j'espère ne pas m'en aller autrement qu'en regardant en arrière avec amour et mélancolie en pensant: Oh les beaux tableaux!". Outre l'émotion que suscite en nous cette pensée, on ne peut que s'émerveiller par des tableaux aussi spectaculaires peints en un temps si brefs.
Nuit étoilée
Vincent Van Gogh est mort le 29 juillet à l'âge de 37 ans, à Auvers-sur-Oise, en France. Sa mort par suicide est de plus en plus remise en cause. Voir à ce sujet le blog suivant:
http://githibault.blogspot.ca/2012/10/van-goghdesesperement-magnifique.html
J'ai lu Les arbres de Van Gogh de Ralph Skea
http://githibault.blogspot.ca/2012/10/van-goghdesesperement-magnifique.html
J'ai lu Les arbres de Van Gogh de Ralph Skea
Libellés :
Van Gogh à la porte de l'éternité
mardi 3 décembre 2013
Van Gogh aimait les arbres
Autoportrait
La production artistique de Van Gogh fut prodigieuse: il créa plus de neuf cents tableaux et mille cents dessins en seulement dix ans. Sa carrière en tant que peintre est l'une des plus brèves de l'Histoire de l'art. Presque le quart de son oeuvre représente des groupes d'arbres ou un arbre isolé.
Les rochers
Route avec cyprès et ciel étoilé
Van Gogh débuta sa carrière artistique en Belgique. Il avait travaillé comme missionnaire laïque dans une région minière dans le sud du pays. Bien que médiocre prédicateur, il se fit accepter de la population en raison de sa gentillesse. Voulant cependant trop bien faire, il commença à montrer des symptômes importants de dépression. Il fut finalement relevé de ses fonctions et son père engagea des démarches en vue de son admission dans un asile. Heureusement, Vincent se rétablit et en août 1880, il prit la décision capitale de devenir un artiste. Il avait des connaissances solides en histoire de l'art, il était cultivé, intelligent et maîtrisait trois langues. Il témoigna d'une formidable créativité. Sa production, au cours des dix années suivantes allait faire de lui l'un des artistes les plus célèbres de tous les temps.
Même lorsqu'il demeurait en ville, Van Gogh gardait sa fascination pour les arbres. Il vécut en dix ans dans onze endroits différents. Cette itinérance masquait chez lui une angoisse et des doutes qui, profondément ancrés en lui, s'étaient manifestés bien plus tôt dans son existence. En 1868, alors qu'il secondait un pasteur, il prononça en anglais un sermon aujourd'hui célèbre, pour lequel il avait choisi comme sujet le verset 19 du psaume CXIX: "Je suis un étranger sur la terre. Nous sommes des pèlerins, des étrangers." Il avait l'impression de n'être chez lui nulle part et il ne parvint jamais à s'adapter à l'endroit où il s'établissait. Il percevait n'importe quel paysage urbain qu'avec la sensibilité d'un artiste "étranger".
Le semeur
Dans cette oeuvre emblématique, Van Gogh
se livre à une improvisation des plus poétiques. Le tableau a des accents
presque religieux. Cette petite toile fait quasiment figure d'icône, le soleil
entourant telle une auréole la tête du paysan sanctifié qui sème de
nouveau la vie.
Le Jardin Saint-Paul
Je lis Les arbres de Van Gogh de Ralph Skea
lundi 2 décembre 2013
Van Gogh et les arbres quasi sacrés
Pins au coucher du soleil
Les oliviers
Jardins à l'asile de Saint-Rémy
Paysages à Arles
Vincent Van Gogh avait conservé de profondes convictions religieuses même après avoir renoncé, vers 1879, à servir l'Église chrétienne, il pensait que cette communion avec la nature devait conduire d'une façon ou une autre à entrer en contact avec le sublime... "ce quelque chose là-haut... d'incompréhensible." Il prêtait aux arbres un caractère quasi sacré. Cette philosophie panthéiste qui consistait à identifier la nature à Dieu, amena Vincent à penser qu'un artiste ne devait jamais dessiner un arbre comme un objet inerte mais toujours ressentir pour lui la même empathie que pour une créature humaine. Son père Théodorus Van Gogh était un pasteur de l'Église réformée des Pays-Bas. Les préceptes fondamentaux du père (s'imprégner des forces spirituelles de la nature) eurent une profonde influence et constituèrent le fondement de la vénération que Van Gogh voua toute sa vie à la nature. "Je suis allé à la campagne, très loin, pour m'entretenir un peu avec la nature." disait-il.
Il aimait les formes extraordinaires des arbres poussant en pleine nature. Il les assimilait souvent à des créatures. "Ces arbres étaient superbes, il y avait un drame dans chaque forme, dans chaque arbre." Il établissait un lien entre les arbres secoués par les vents des tempêtes et les émotions humaines. Dans quelques uns de ses derniers tableaux, la forêt n'est plus le cadre bienfaisant de sa jeunesse, mais elle est devenue un lieu menaçant et angoissant. Certains arbres sont singulièrement sinistres.
Je lis Les arbres de Van Gogh de Ralph Skea
Je lis Les arbres de Van Gogh de Ralph Skea
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