lundi 16 mars 2009

La playa Escondida


Formidable expérience! Nous avons cheminé lentement, bâtons en mains, sur une route pierreuse et accidentée, pendant 2 kilomètres. Un singe, resté dissimulé, nous suivait dans les feuillages et nous signalait sa présence par de longs cris. Ce sentier nous a conduit à un hôtel abandonné.

Résidence hôtelière encore magnifique malgré de lamentables dégradations. Un belvédère s'avançant au dessus de la mer, nous offrait, à droite, une vue exceptionnelle de la grande playa : huit kilomètres de plage, sans âme qui vive! Un homme manchot, Luciano a élu domicile dans cette maison et la mer dans son immensité lui appartient...

À gauche, une vue vertigineuse des escaliers de vieilles pierres qui descendent par paliers jusqu'à la fameuse plage secrète. Nous sommes descendus, chacun à notre rythme, en silence. Une cathédrale de beauté nous entourait. Nous étions dans un haut lieu. Tout en bas, une pointe de terre s'avançait comme pour avaler un morceau de mer. Et un petit banc de bois nous attendait. Vision féérique et vrai régal pour les jambes! Instant inoubliable de plénitude.

Un autre petit escalier plus étroit, plus camouflé, nous donnait accès au "joyau", une toute petite plage, écrin bien caché des regards par deux caps : la playa Escondida, "la Secrète".

Patricia

Patricia, du "clan des casetas", a eu un terrible accident. En voulant amorcer une trappe à souris, elle a perdu un oeil. Son nouvel oeil est aussi beau que l'autre, bleu et gris. Je crois que c'est un chef d'oeuvre de reconstruction. Il m'arrive d'entrer intuitivement dans des vibrations étranges. J'ai pris son visage entre mes mains et j'ai baisé son oeil avec grande douceur. J'ai dit: "Ce geste est comme une bénédiction!" Nous étions émues. Geste insolite, non prémédité .... geste de sorcière....

samedi 14 mars 2009

La cascada de Eyipantla


Guy et françois sont restés sur le belvédère: 240 marches pour voir la belle cascade se précipiter dans la rivière, embêtant pour dos fragiles! À l'époque préhispanique, les prêtres mayas, sous une tempête d'eau cristalline, venaient y recevoir la bénédiction du dieu Tlaloc. C'est un spectacle de toute beauté. Une vision mystique d'une grande puissance. L'odeur de l'embrun nous imprégnait de ses effluves et j'ai pensé à ces paroles de l'Évangile : "Nous sommes bien ici, Seigneur. Plantons-y trois tentes..."

Mon nom gravé dans un coeur

Je suis allée recevoir un traitement de chiro pour ma hanche. Je suis revenue par la rive mexicaine du Lac. C'est tellement beau! Je me sentais méditative, un peu fragile, j'avais beaucoup pleuré pendant le traitement. Une fenêtre de l'âme s'était ouverte et un flot de tensions s'était délité. Et tout à coup, j'ai vu. Les vagues mouillaient une roche et accentuait la précision des lettres gravées dans un coeur... C'était mon nom !!! Mes initiales !!! J'ai ressenti un soulèvement de tout mon être, j'étais aimée par le lac Catemaco lui-même! Au bout du monde, à Veracruz, sur les rives du lac Catemaco, mon nom est sculpté sur une pierre! Quelle étrange expérience... J'étais en joie, dans une reconnaissance émue.

vendredi 13 mars 2009

Guy et sa convalescence

J'ai sorti le fauteuil du salon sur le patio, pour le confort de Guy. Évidemment, il lit beaucoup. Et petit à petit, il a fait quelques pas, bien aggrippé à mon bras . Puis, il a troqué mon bras pour le bâton de randonnée prêté par Norma. Il vit des dilemmes: rester ou partir pour le Québec? Chirurgie ou traitement de chiropractie ? Narcotiques ou constipation tenace? Attendre un rendez-vous avec un neurologue, ici au soleil, ou bien chez-nous, par les affreuses températures de moins 20 ? Et puis partir en chaise roulante? avec toutes les valises? Et puis ce logis dans un deuxième étage.... et ce long escalier.... Ah! Seigneur! Et ses remèdes qu'il refuse de prendre... et la douleur qui revient. La tension monte dans la caseta...

William et Mathieu

Frédérique-Anne m'envoie des petits films d'environ une minute ou deux. Les deux grandes vedettes de ces films sont William et Mathieu.
J'aime tellement ça. C'est plein de fraîcheur et ça me fait rire. Frédérique demande à Wi-Wi : "Où tu restes, toi?" Il répond: "Dans ma maison!"
Je les regarde sauter sur le divan, courir, jouer dans la neige. Leurs rires d'enfants heureux m'enchantent. Je regarde ces films souvent, c'est une grande source de détente pour moi. Ce sont de petits thérapeutes adorables!

Patricia et Jim

Ce sont nos nouveaux voisins. Ils viennent d'Ontario. Pour aller au village, ils passent devant notre casita. Jim parle assez bien français. C'était une première rencontre, et gentiment, il nous a demandé si nous avions besoin de quelque chose. Justement Guy venait de bougonner parce que nous n'avions plus de pain, parce que pour lui du pain tranché, ce n'est pas du pain! alors j'ai demandé un pain, au grand dam de Guy. Pour le payer, j'ai vécu une grosse confusion avec les pesos et je lui ai donné l'équivalent de 3 sous !!! Quand j'ai réalisé ça, Guy était encore plus bougonneux et moi, vraiment gênée. Mais grand seigneur Jim a dit : "Moi aussi, je suis souvent confus avec les pesos. Je vous donne ce pain avec grand plaisir ". Il est même revenu à notre table avec une bouteille de sirop d'érable pour arroser le beau pain tressé. Il exploite de façon artisanale une petite érablière. Nous sommes devenus "le clan des casetas mexicaines".