mardi 8 mai 2012

Einstein, un génie superstar...



Albert Einstein (1879-1955)

Cinquante-sept ans  après sa mort, Albert Einstein demeure une superstar au même titre que Marilyn et Elvis, lui qui ne comprenait pas pourquoi il faisait l'objet  d'une telle idolâtrie. Pourquoi? Sa tête de grand-père un peu délinquante, son débraillé si peu conformiste, son inséparable violon, son humour et sa simplicité... Mais surtout, surtout, sa théorie sur la relativité, énoncée en 1905 alors qu'il n'avait que 26 ans. Théorie qui a enflammé notre imagination parce qu'elle révèle les secrets du temps: E=mc2. L'énergie est égale à la masse multipliée par le carré de la vitesse de la lumière. Poésie pure qui fait de la matière une poussière d'étoile en sommeil.

Le savant expliquait que la vitesse (le temps et l'espace) est relative à l'observateur, le fameux regard quantique. Équations à l'appui, il expliquait que plus on va vite, plus le temps s'écoule lentement. Il énonce que l'espace intersidéral n'est pas homogène, mais courbé par la matière comme un drap tendu déformé par une bille de plomb. Même les rayons lumineux sont déviés. Newton venait d'être supplanté par un outsider qui brandissait son stylo en disant: "Voilà mon laboratoire!"

Il devenait l'équivalent moderne du chevalier en quête du Graal et de l'alchimiste sur la voie de "l'oeuvre au noir". Même si on chuchotait que ce savant, auteur de la théorie la plus révolutionnaire du XXe siècle, était un ancien cancre et que sa famille avait même craint, pendant les trois premières années de sa vie, qu'il ne soit un arriéré mental: il n'a pas prononcé un mot avant l'âge de trois ans, c'était un rebelle  indépendant. Il s'est consacré très tôt à ses deux passions, la physique et la musique. Il résolut bien des problèmes en jouant du Mozart. Instant lumineux, un matin en s'éveillant, il "vit" la pièce manquante du puzzle qui le préoccupait. Des éclairs de génie, il en aura bien d'autres. Il recevra le prix Nobel pour ses travaux sur l'effet photoélectrique. 


Dans sa vie publique, Einstein était un humaniste d'une grande générosité mais dans sa relation avec les femmes, il était un tyran. Il eut fort à faire avec les féministes. Ses deux mariages furent des échecs. 

Détestant tout ce qui marchait au pas, il ne pouvait que rejeter l'Allemagne. Les États-Unis lui offrirent une terre d'asile lors de la montée du nazisme. L'explosion de la bombe atomique à Hiroshima le plongea dans un grand désespoir. Même si on ignorait tout  en 1907 de la réaction en chaîne, son équation célèbre contenait les germes de l'arme nucléaire. Tout le reste de sa vie, Einstein se reprocha d'avoir incité Roosevelt à prendre l'Allemagne hitlérienne de vitesse dans la course à la bombe. Dès lors, il ne cessa de s'interroger sur la responsabilité des savants, dont les efforts vers la connaissance risquent d'être  récupérés par "les représentants du pouvoir politique, hommes moralement aveugles". 

Propos tiré d'un écrit exemplaire de Annick Duchatel. 

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