lundi 28 mars 2016

C'est seulement par les vivants que le niveau de conscience peut s'élever


Je lis  Mon hypothèse sur l'immortalité de Gustav Carl Jung 


Le degré de conscience atteint, où que ce soit, est la limite supérieure que les morts peuvent accéder. De là, la grande signification de la vie terrestre et de la valeur considérable de ce qu'un humain emporte «de l'autre côté» au moment de sa mort. C'est seulement ici, dans la vie terrestre où se heurtent les contraires, que le niveau général de conscience peut s'élever. Cela semble être la tâche métaphysique de l'homme. Le mythe est le degré intermédiaire inévitable et indispensable entre l'inconscient et la connaissance consciente. S'il n'est pas possible d'apporter une preuve valable au sujet d'une survie de l'âme après la mort, il y a cependant des événements qui donnent à penser. Je considère ces événements comme des indications sans pourtant avoir l'audace de leur conférer la valeur de connaissance.

Une nuit, je ne dormais pas et pensais à la mort subite d'un ami. J' eus le sentiment qu'il était dans ma chambre, debout devant moi. Il se dirigea vers la porte et me fit signe de le suivre. En somme, je le suivis en imagination; il fallait que je joue le jeu avec lui. Il me conduisit hors de la maison, dans le jardin, dans la rue et finalement dans sa propre maison. Il me fit entrer dans son bureau. Il monta sur un tabouret et m'indiqua le second volume d'une série de cinq, reliés en rouge. Alors, la vision s'évanouit. Je ne connaissais pas sa bibliothèque et j'ignorais quels livres il possédait. Cet événement me parut si étrange que, le matin suivant, je me rendis chez la veuve de mon ami et lui demandai de m'autoriser à pénétrer dans la bibliothèque pour une vérification. C'était des traductions des romans de Zola. Le titre du deuxième volume était: Le testament des morts. Le contenu me paru dépourvu d'intérêt mais le titre était, en revanche, très significatif.

La mort est une horrible brutalité - on ne saurait se leurrer - non seulement en temps qu'événement physique mais plus encore en temps qu' événement psychique: un être humain se trouve arraché à la vie et ce qui reste n'est que silence de mort, tous les ponts sont coupés. La brutalité et l'arbitraire de la mort peuvent remplir les humains d'une telle amertume qu'ils en viennent à conclure qu'il n'y a ni dieu miséricordieux, ni justice ni bonté. Pourtant, pour d'autres civilisations, la mort paraît être un événement joyeux. Sur les sarcophage grecs, on représentait par des danseuses l'élément joyeux. À la Toussaint, dans certaines contrées, on organise un pique-nique sur la tombe des morts.

Un mythe très répandu à propos de la mort  est celui de la réincarnation. Je prends note avec respect la profession de foi hindoue, sans pouvoir, il est vrai, défendre une opinion avec certitude.

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