mercredi 22 janvier 2014

Baudelaire, Alice et Rosalie

M

Alice et Rosalie, 18 et 17 ans.



Un ordre renvoyé par mille porte-voix;
C'est un phare allumé sur mille citadelles,
Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois!

Car c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge
Et vient mourir au bord de votre éternité

Baudelaire, Spleen: Les Phares


Je leur ai demandé de mémoriser les deux derniers vers si bouleversants de ce poème; des mots qui pénètrent jusqu'à la moelle et charrient avec eux l'histoire pathétique de notre humanité en marche. -  Et elles l'ont fait! -"Laissez ce poème se déposer en vous".

C'était un moment inespérément magique et  étrange. Ces deux jeunes femmes qui jouaient le jeu sont doucement entrées dans l'espace sacré de la Poésie. Je les aimais d'amour! Rosalie a chanté La Barcarole d'Offenbach, ce morceau  d'opéra donné pour ses 10 ans. Y avait de quoi avoir un petit pleur ému !


L'heure était à la poésie. J'ai sorti mon coffret, ce beau coffret fait en forme de livre évidé et à couverture médiévale. J'y dépose mes poèmes les plus chers. Et nous les avons tous lus à voix haute même si c'est un peu difficile pour Alice de lire lentement, elle a le débit naturel d'une bourrasque de vent qui fait frémir les neiges.


Alice fit un clin d'oeil à Rosalie: "Pensais-tu que l'on ferait une soirée de poésie en venant voir Mamie-Gi? 

C'est que tout est possible quand on laisse la ferveur s'amplifier et se déployer...

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