mercredi 23 mars 2016

Carl Jung: L'Inconscient nous envoie dans les rêves des allusions à l'immortalité


Je lis: Mon hypothèse sur l'immortalité, texte de Gustav Carl Jung

Il est important et salutaire de parler de ce que l'esprit ne peut saisir. L'homme doit pouvoir apporter la preuve qu'il a fait tout son possible pour se former une conception ou une image de la vie après la mort. L'instance interrogative qui parle en lui est un héritage très lointain de l'humanité, un archétype, riche d'une vie secrète, qui voudrait s'ajouter à la nôtre pour la parfaire. Notre vie, jour après jour, dépasse de beaucoup les limites de notre conscience, et, sans que nous le sachions, la vie de l'inconscient accompagne notre existence. Plus la raison critique prédomine, plus la vie s'appauvrit; mais plus nous sommes aptes à rendre conscient ce qui est inconscient, plus est grande la quantité de vie que nous intégrons.

L'inconscient nous donne une chance par ses communications et par ses allusions imagées. Il est aussi capable de nous communiquer ce que, en toute logique, nous ne pouvons savoir. Pensons aux phénomènes de synchronicité et aux pressentiments. Un jour, au moment où le train se mit en marche, l'image d'un homme qui se noyait s'imposa à mon esprit. C'était le souvenir d'un accident qui était arrivé durant mon service militaire. J'étais inquiet. «Que s'était-il passé?». Adrien, le fils de ma fille, avait failli se noyer. Son frère aîné l'avait repêché à  l'instant où dans le train, j'avais été assailli par mon souvenir. L'Inconscient m'avait donc fait signe. Pourquoi ne pourrait-il pas me renseigner aussi sur d'autres choses? Une partie, au moins, de la psyché échappe aux lois de l'espace et du temps. La preuve en a été apportée par les  expériences bien connues de Rhine: l'homme est capable d'avoir des perceptions extrasensorielles.

Si de tels phénomènes peuvent se produire, l'image rationaliste de l'univers perd toute valeur, parce qu'elle est incomplète. La possibilité d'une réalité autre existant derrière les apparences, devient un problème inéluctable, et nous sommes contraints d'ouvrir les yeux sur ce fait que notre monde de temps, d'espace et de causalité est en rapport avec un autre ordre de choses, derrière ou au-dessus de lui, ordre sans lequel «ici et là», «avant et après» ne sont pas essentiels. À mesure que l'on s'éloigne de la conscience, on semble s'élever jusqu'à la non-spatialité et une intemporalité absolue.

Moi, qui présentement ne crois ni à dieu ni à diable, sur la pointe des pieds, je me retrouve face à mes anciennes perceptions et croyances spirituelles. Mais je résiste encore un peu. (à suivre)




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