lundi 14 mars 2016

Un arbre qui pleure mon ennui...




Oeuvre de Jean Cousineau

Une énorme larme coule du coeur de l'arbre.  Et moi, je suis saisie par la pertinence de cette oeuvre dans ma vie actuelle.

Il m'est arrivé souvent d'être quelques mois sans voir Frédérique-Anne et de m'ennuyer d'elle. Là, maintenant c'est autre chose. Quand j'écris Je m'ennuie de ma fille, dans ma douleur, il y a le poids de toutes les  années à venir sans elle, jusqu'à la fin de ma propre vie. Mes larmes sont maintenant différentes, elles ont un poids.



dimanche 13 mars 2016

Michelle a maintenant 12 ans



Cette fille belle comme un coeur a 12 ans et elle lorgne l'adolescence avec fébrilité, chevauchant avec éclat des sautes d'humeur spectaculaires et imprévisibles. Son sourire est le plus désarmant qui soit. Nous l'aimons d'amour. Bon anniversaire mon petit coeur!


Je t'aime Michelle!

samedi 12 mars 2016

Théodore Monod, un maître spirituel...



Théodore Monod, homme d'engagement et de foi, infatigable explorateur du désert, auteur de travaux scientifiques qui lui ont valu une réputation internationale


On a bien tort de juger l'Islam à partir des faits et gestes des fondamentalistes arabes. Le soufisme, qui en est le coeur vibrant, véhicule quelques-unes des plus hautes formes d'expression de la sagesse universelle. 

Connaissez-vous cette histoire du soufi qui arrive à la porte du Paradis tout étonné de se trouver là? «Pourquoi serais-je convié à fouler l'herbe de ce jardin?» se demande-t-il. Est-il là parce qu'il a beaucoup prié? «Non, ce n'est pas pour cela» répond le portier. Est-il là parce qu'il a beaucoup jeûné? « Mais non, il n'est pas question de ça." - "Alors pourquoi est-ce que je suis là? ", insiste le soufiste. «Une nuit d'hiver, à Bagdad, il faisait très froid, et tu as recueilli une petite chatte perdue et tu l'as réchauffée dans ton manteau ».

L'Islam ne se réduit pas à cela mais c'est aussi cela

Je lis de Théodore Monod, Révérence à la vie

J'aime cet homme, il est un maître à penser pour moi. Et ce livre, une petite bible!

mardi 8 mars 2016

Des milliers de chevaux domestiques s'échappent pour retourner à l'état sauvage...





Chevaux sauvages en Alberta

34 000 mustangs galopent en liberté dans les plaines américaines

Une barrière chancelante. Un filet déchiré. La porte entrebâillée d'une cage. Ce frisson qui parcourt l'échine: l'appel des grands espaces et de la forêt. Cette année encore des centaines de milliers de chevaux, ânes, chiens, chats, vaches, cochons, chèvres, lamas, dromadaires ou saumons d'élevage s'enfuiront. 368 000 saumons ont réussi à s'échapper des fermes aquacoles norvégiennes. Direction: la vie sauvage. C'est l'ensauvagement.

Malgré des millénaires d'apprivoisement et de dressage  nombre d'animaux parviennent à survivre dans la nature hostile. Certaines de ces espèces prospèrent même durablement jusqu'à faire peser  de sérieuses menaces sur les écosystèmes en place. Une fois dans la nature, chaque animal aura la liberté d'exprimer des comportements hérités de ses ancêtres.Très vite l'absence de l'homme n'a plus aucune espèce d'importance. Chassez le naturel, il revient au galop.

Historiquement, à l'origine, il y eut  les montures perdues par les Conquistadores dès 1518. Les chevaux  relâchés après la guerre de Sécession se sont greffés à eux. La conquête des grands espaces (Australie, Amériques) a favorisé cet état d'ensauvagement à cause d'éleveurs pas assez nombreux ou attentifs. Les pertes de contrôle viennent aussi suite à des catastrophes naturelles par exemple: l'ouragan Katrina a libéré en 2005, des volées de poules qui aujourd'hui continuent  de caqueter dans les rues de la Nouvelle-Orléans. Il y a les exodes rurales, les bêtes abandonnées. La crise économiques de 2008 a fait en sorte que ceux qui ne pouvaient plus entretenir leurs chevaux les libérèrent pour qu'ils rejoignent les hardes sauvages.

Cet ensauvagement revient, ni plus ni moins, à effacer les effets de la domestication, un processus aussi marquant dans l'histoire que l'invention de l'écriture ou du calcul. Mais l'administration américaine a beau mobiliser ses meilleurrs scientifiques, elle n'a toujours pas trouvé de solution au boom démographique des chevaux sauvages dans l'Ouest. Cette grave évasion cause des problèmes insolubles. Et que dire de la fureur des écologues contre les chats laissés en liberté, ces tueurs-nés d'oisillons et de petits mammifères (des milliards par année) partagent 95% de leurs gènes avec les tigres. Leur carnage surpasse les effets de n'importe quelle activité humaine.

L'ensauvagement est simplement une nouvelle aventure évolutive. On pourra toujours s'en émerveiller, accuser le coup, protester ou rester indifférent, les problèmes déclenchés par ces animaux affranchis sont aussi de notre fait. Le renard avait bien averti le Petit Prince: "Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé". 

Extraits d'un texte écrit par Vincent Nouyrigat, publié dans Science & Vie.

Notre civilisation est telle qu'elle est en train de  provoquer la plus formidable fugue de l'histoire!

dimanche 6 mars 2016

Coatlicue, la terrifiante déesse enterrée




La déesse Coatlicue



Peu après l'invasion du Mexique par les Espagnols en 1519, Coatlicue fut enterrée sous la grande place de la ville. Mise au jour par hasard en 1790, l'afflux d'adorateurs qui venaient allumer des bougies autour d'elle incita les autorités à l'enfouir. En 1803, on la déterra pour en couler le moule, et on l'enterra aussitôt après. Il fallut attendre vingt ans pour qu'elle soit exposée au grand jour. Aujourd'hui encore, dans le musée national d'anthropologie, les visiteurs détournent les yeux. Le regard de  l'homme n'est pas fait pour contempler une puissance aussi pure et féroce. C'est l'une des plus terrifiantes images jamais créées.

Il est probable que les Aztèques aussi l'aient tenue secrète. Son regard était peut-être mortel pour les non initiés. Coatlicue, la déesse de la Terre, donnait naissance à toutes les créatures, et décidait aussi de leur mort. La vie et la mort était intimement liés dans la foi aztèque. Lors des sécheresses, des famines ou d'une bataille perdue, des guerriers-aigles choisis parmi l'élite étaient sacrifiés afin que leur sang chaud monte au ciel apaiser la colère des dieux. Les envahisseurs chrétiens furent horrifiés de ces pratiques "barbares" (malgré la crucifixion de leur sauveur, et leur histoire jalonnée de martyrs ayant connu d'effroyables sorts).

La signification profonde de cette sculpture complexe nous échappe; elle ne devait être connue que d'une certaine élite. Le crâne et les mains tranchés qui pendent devant les seins participent de l'incarnation des forces impérieuses de la création et de la destruction. Deux énormes serpents, les crocs découverts, se heurtent de front pour former le visage de Coatlicue. Leurs yeux deviennent les siens et de leurs mâchoires jointes naît son terrifiant sourire. La dualité engendre l'unicité. Cette force que nous ressentons dans l'attraction sexuelle, en donnant la vie ou en la quittant. C'est elle qui cimente la double hélice de l'ADN aux prémices de la vie.

D'après une analyse de Julian Spalding


Ce qu'il y a de plus important et de plus saint



Tolstoï, écrivain russe auteur de Guerre et Paix


Propos de Tolstoï

L'essentiel de toute activité c'est la transmission par les hommes de l'un à l'autre de leur contenu intérieur. La transmission de ce contenu intérieur est pour l'union ce qu'il y a de plus important et de plus saint. Ce qui est important dans cette transmission, c'est la transmission de ce qui est bon, marque de ce qui mène à l'unité.

Pour que l'amour et l'amitié demeurent, il faut transmettre notre contenu intérieur, le meilleur et le plus vrai de nous-même. C'est beau ça! C'est saint, dit-il. Cela s'appelle aussi le dialogue.

mercredi 2 mars 2016

J'ai rêvé à Frédérique-Anne



Frédérique-Anne

J'ai tant pleuré dans mon rêve que la taie de mon oreiller était toute mouillée. Mes larmes m'ont réveillée. 

J'étais en contact avec un grand cercle doré à l'intérieur de moi. Et ma peine venait du fait qu'un espace était vide dans ce cercle. 

Et voilà que mes larmes une à une reconstruisaient la place et la présence de Frédérique-Anne dans le cercle brillant.

Quand je repense à ce rêve je me dis que toutes ces larmes que je pleure ne sont pas inutiles, elles ont un rôle thérapeutique; elle me reconstruisent et ...  elles me guériront.

Cette si grande absence  me fait pleurer... encore.

J'ai lu ces vers si beaux, aujourd'hui:

«Je ne sais plus tant je t'aime
Lequel de nous deux est absent»

Deux dernières lignes du poème Cosmos  de Benoît Lacroix

Homme d'une grande sagesse, être vivant avec abondance, le Père Benoît Lacroix, est décédé aujourd'hui à l'âge de cent ans.