mardi 23 avril 2013

Le Moïse de Michel-Ange






Le Tombeau de Jules II

Coup de théâtre. Alors que Michel-Ange est disposé à reprendre le projet du tombeau pontifical, Jules II s'éteint. Michel-Ange a 38 ans. Les exécuteurs testamentaires veillent désormais à ce que les intérêts de la famille Della Rovere soient respectés. Il exécute deux esclaves et le Moïse qui occupait tellement ses pensées.  Le nouveau pape est Léon XIII et n'est autre que Jean de Médicis, le deuxième fils du Magnifique. Il se voit confirmer dans ses fonctions: l'artiste du pape et du Siège apostolique. On interrompt, alors, son travail au Tombeau et on lui confie la tâche de réaliser la façade de la basilique San Lorenzo. Michel-Ange est déchiré entre  deux projets. Il a neuf ans pour terminer le Tombeau, il lui en faudra vingt-neuf: un chemin de croix, dans un aller et retour incessant entre Rome et Florence. Ce pape meurt à son tour, remplacé par un autre Médicis, Clément VII qui meurt aussitôt.

Le nouveau pape Paul III laisse tomber les sculptures du Tombeau et donne priorité à un  Jugement dernier qu'il veut voir sur un mur de la chapelle Sixtine. Lui, Michel-Ange ne voulait que sculpter et il ne fera que peindre. Après des décennies de déboires et de remaniements de contrat, un ensemble réduit du Tombeau fut transféré par les héritiers à Saint-Pierre-aux-Liens, à Rome. Cet ultime contrat viendra sceller l'épilogue de la tragédie du Tombeau. Il faut en finir avec ce tombeau! Le pape engage des élèves qui réaliseront les oeuvres non commencées, il substitue Les Esclaves initiaux par les statues de Léa et Rachel. Un Esclave se trouve maintenant au Musée du Louvre. Ils deviendront les fragments éparpillés du "vrai monument". "Je suis comme celui qui traverse la mer sans encombre et puis qui se noie dans un crachat."


L'Esclave du Musée du Louvre

Moïse connaît une fortune critique immense. Archétype de la terribilità, Freud estime que le prophète est représenté à l'instant même où, observant l'idolâtrie du peuple juif, il refrène sa colère et maîtrise "sa fureur" pour ne conserver qu'une "douleur mélangée de mépris". Figure de la Loi dont il tient les lourdes Tables, Moïse est plus qu'un prophète. N'a-t-il pas la sévérité de Jules II?

Le Moïse  de Michel-Ange pourtant célèbre fut, néanmoins, mis en place au milieu d'une telle indifférence que l'on ne sait pas au juste à quelle date il parut. Ce silence, cet oubli, convenaient à Michel-Ange vieilli, accablé par les épreuves  et la douleur. Son corps qu'il a ingrat, ce visage qu'il a disgracieux le fait souffrir énormément. Sa passion pour Thommaso de Cavalieri, gentilhomme romain d'une grande beauté, allait habiter ses sonnets et ses pensées. À Thommaso, l'artiste donne tout, ses meilleurs poèmes, ses plus beaux dessins, ses derniers instants sur cette terre. "Mes pensées ne se forgent que dans votre coeur, mes paroles ne naissent que dans votre souffle, vous, dont l'approche me brûle et le départ me broie." Il est dans sa quatre-vingt-dixième  année. "Survivre fait plaisir aux sens, non point à l'âme qui voudrait, elle m'en implore, que je meure." Il s'éteint le dix-huit février 1564. Cette même année, William Shakespeare et Galilée naissaient.

Son corps fut  enlevé secrètement  et emballé comme une marchandise afin de quitter Rome pour Florence. La dépouille, bien qu'elle passât vingt-cinq jours à remonter la péninsule, fut découverte non pas en décomposition mais intacte "dans toutes ses parties, ne dégageant aucune odeur". Ses funérailles furent grandioses. Ce jour-là, on défila, on fut fier, on rit, on se souvient ensemble. Thommaso était des leurs. Quelque chose de divin et de fabuleux avait soufflé sur ce siècle. 

Je termine ici le livre Michel-Ange écrit par Jack Lang et Colin Lemoyne.

lundi 22 avril 2013

Michel-Ange, la chapelle Sixtine



La création d'Adam, célébrissime instant.
Le doigt de Dieu donne la vie à Adam. Michel-Ange représente ainsi le moment de la transmission de l'Esprit à travers le geste du Créateur.


Adam, dont la figure d'une grande beauté semble être issue de cet instant même où Dieu créa l'homme à "sa ressemblance"


La tentation, la chute et l'expulsion du jardin d'Eden
Au centre, l'arbre de la connaissance du bien et du mal, autour duquel est enroulé le serpent à buste et à tête de femme.


Le Dieu créateur d'Adam


 La sibylle de Delphes est considérée comme un idéal de beauté


La création du Soleil et de la Lune

Dans cette scène, la figure du seigneur Dieu apparaît deux fois cumulant deux jours de la création. Du côté droit, avec une énergie pleine de gravité, il donne  forme au disque incandescent, l'astre solaire. Du côté gauche, avec un geste impérieux, Dieu rassemble les touffes d'herbe et les premiers buissons de la terre nue. Ce Dieu, fesses nues, est représenté d'une façon extrêmement audacieuse.

En mars 1505, Michel-Ange repart pour Rome. Le pape Jules II lui confie la réalisation de son tombeau. Sa satisfaction est grande, il est habité par un colossal Moïse. Après le déchargement des pierres sur la place Saint-Pierre, "Il y avait une si grande quantité de marbre répandue sur la place que cela émerveillait tout le monde et spécialement le pape." (G. Della Rovere). Mal conseillé, Jules II suspend ce magnifique projet titanesque. Pis, Michel-Ange ne parvient pas à se faire rembourser les sommes astronomiques avancées aux transporteurs de pierres. Furieux de ne pas trouver audience auprès du pape, il vend ses biens, rembourse sa dette et quitte Rome. Cinq émissaires, porteurs de lettres du pape, tentent sans succès de négocier le retour de Michel-Ange.

Comment ne pas redouter la colère de Jules II ? Finalement, l'ordre lui est donné d'abandonner le saint Mathieu qu'il est en train de sculpter pour la cathédrale de Florence. Piero Soderini  lui dit de retrouver le pape Jules II à titre d'ambassadeur. Ce titre devrait le prémunir contre les abus de pouvoir  du pape. Aussitôt commencé le Tombeau, il doit l'abandonner. Michel-Ange ne peut le croire, alors qu'il doit sa renommée à la sculpture, alors qu'il ne rêve que de marbre et d'airain, alors qu'il ignore tout de l'art de la fresque, il se voit confier par le Saint-Père la réalisation d'une peinture à faire sur une voûte pour honorer la mémoire de son oncle défunt, le pape Sixte IV.

Une fois la rage retombée et les clauses du contrat acceptées, le pape s'émeut de la ferveur avec laquelle Michel-Ange se met au travail. Il a peine à dissimuler son affection pour le Toscan. Il lui pardonne tout, son intrépidité, sa crânerie, il en fera son fils spirituel. L'écrivain Romain Rolland nous rappelle que le pape fit construire un corridor du Vatican à la maison de Michel-Ange qui lui assurait un passage secret du Vatican. 

Même s'il est validé par Jules II, le projet est cyclopéen. Michel-Ange congédiera rapidement la plupart de ses assistants. Debout sur un pont suspendu, le menton levé et le cou tordu, il allait tenir tête à cette voûte, loin de tous et de tout. Une solitude magnifique. En tout, 300 corps, tordus, contorsionnés, sculpturaux, émouvants qui disent les premiers matins du monde, les premiers pas de l'humanité, les personnages bibliques et leur histoire. Le crucifié n'est pas représenté. Du rose acidulé, du vert sapin au gris métallique, la voûte est une encyclopédie enluminée. Pure et crue, la couleur frappe d'un irrésistible éclat. "Cette oeuvre est si grande qu'elle a à elle seule illuminé le monde entier resté dans les ténèbres pendant tant de siècles." (Vasari). Michel-Ange n'en peut plus, ses doigts sont crispés, ses épaules meurtries, sa vue altérée, il aura fallu dix-sept heures de travail quotidien et un pot de chambre sur sa passerelle, pour que naquit cette grâce. Cette voûte éblouissante aura causé la myopie à son auteur, incapable des jours durant, de "baisser les yeux du plafond". "Mon allégresse à moi, c'est la mélancolie..." dira Michel-Ange. 

Quatre millions de visiteurs viennent visiter la chapelle Sixtine chaque année, pour en contempler la beauté.

Notre allégresse à nous, notre rêve, c'est de voir la Chapelle Sixtine; utiliser le jeu des miroirs mis à la disposition des visiteurs, et de garder en soi, comme une perle dans son écrin, les vibrations hautement spirituelles et esthétiques  de cette oeuvre divine faite de main d'homme! (Colin Lemoyne)


Je lis Michel-Ange de Jack Lang et Colin Lemoyne

Je verrai , un jour, la Chapelle Sixtine. C'est une promesse que je me fais.

dimanche 21 avril 2013

Le David de Michel-Ange






Le célèbre déhanchement du "David" de Michel-Ange est une sculpture parmi les plus célèbres du monde. Michel-Ange a vingt-six ans. À Rome, il s'est fait un nom. Il n'aura bientôt plus qu'un prénom.

Il était un bloc de marbre réputé impossible à travailler en raison de son extrême fragilité. Le bloc conservé dans la cour de l'Opéra del Duomo attend depuis des années l'homme qui saura l'exploiter. La pierre gît au cœur de Florence, intimidant les artistes. Les échecs répétés ont sensiblement altéré le marbre qui porte l'empreinte de ces tentatives. Michel-Ange en convoitant ce marbre, se mesure à l'impossible. Il lui faudra dix-huit mois pour achever son travail.



Le David biblique est célébré pour son "visage fort beau", mais il est aussi un athlète capable de tuer "un lion et un ours". Provoqué par le géant Goliath, soldat de l'armée des Philistins, David abandonne l'armure encombrante cédée par le roi Saül, et le jeune berger défie le Philistin à l'aide de sa seule fronde et de cinq pierres. Il blesse le géant à la tête qui s'écroule, s'empare de son épée et lui tranche la tête.

Le personnage est nu, de sa main gauche, portée à hauteur d'épaule, il tient la fronde; de la droite, il récupère l'autre extrémité de la lanière, ce qui ne peut être vu qu'en en faisant le tour. La sérénité du visage est trahie par un froncement de sourcil qui ombre le regard vigilant. La seconde qui suit n'est autre que celle du déploiement de la fronde et du jet de la pierre. Michel-Ange parvient à créer un silence angoissant dans ce temps suspendu. Les muscles saillent avec une précision imparable, les veines affleurent, tout vibre, tout vit. Quoi de plus révélateur que cette veine gonflée sur le cou pour insinuer la  force contenue, la gravité d'avant la colère.

L'oeuvre est disposée au cœur de la cité. Une machine a été inventée pour mouvoir le marbre que des Florentins mitraillaient de pierres, car l'oeuvre n'est pas toujours du goût de ses contemporains. Sur la place de la Seigneurie, le David de Michel-Ange demeure vivant après n'avoir été qu'un gisant de marbre. Il a transformé la ville, les processions se succèdent. Aujourd'hui encore, devant le David, les gens reconnaissants s'émerveillent. C'est l'oeuvre d'un génie!

Je lis Michel-Ange de Jack Lang et Colin Lemoyne



jeudi 18 avril 2013

Savonarole, le dominicain fanatique


Jérôme Savonarole 

Je déteste ce Savonarole, ami de Michel-Ange.

Prédicateur fanatique, il règne sur la ville de Florence, ville en proie au désordre et au tumulte. Il veut éradiquer la corruption morale du clergé, ses sermons hypnotisent et culpabilisent. Pic de la Mirandole se départit de sa fortune. Botticelli changea radicalement sa manière de peindre. Il interdit les fêtes profanes, les jeux, il imposa au peuple des tenues vestimentaires austères.

La ville de Florence fut corrompue d'une nouvelle manière par le tristement célèbre Bûcher des vanités.

Une population repentante livre aux flammes les reliques de tout culte personnel. Des livres et des oeuvres d'art sont jetés au feu, des ouvrages de Boccace, de Pétrarque sont détruits. Botticelli regarde brûler ses anciennes toiles et d'autres, leurs livres. Immense et cruel autotafé. Il faudra une excommunication prononcée par Alexandre VI pour qu'à son tour, il rejoigne le bûcher en 1498. Il fut condamné par l'Inquisition au terme d'un procès où il avoua tout ce qu'on lui demandait sous la torture. Le pape lui accordera  une ultime indulgence, il sera pendu avant d'être brûlé vif.


La vie des hommes ne valait rien,  la vie des livres et des oeuvres d'art encore moins. Merci Michel-Ange pour ces inestimables trésors en marbre, impossibles à brûler.

Tout livre détruit, que ce soit par Savonarole ou par des charismatiques catholiques, par la folie d'Hitler ou l'exigence absolue de Big Brother,  ravive, telle une violence intime, une vieille blessure de l'âme. Cela m'est intolérable. Voir brûler des livres me fait pleurer. Des bouddhas géants dynamités m'ont fait pleurer. Je pense que Michel-Ange, en son temps, a dû pleurer aussi avant de fuir la Toscane.


Je lis Michel-Ange écrit par Jack Lang et Colin Lemoyne


Michel-Ange, l'homme qui créa la Pieta



La Pieta de Michel-Ange 1498-1500
Basilique saint-Pierre, Rome


Pour Michel-Ange, la Pieta est la première commande religieuse d'importance, c'est pour la "chapelle du roi de France", un mausolée italien antique dévolu à la dévotion des rois de France qui aimaient y faire des pèlerinages. Michel-Ange a vingt-trois ans et il  gagne Carrare à cheval pour sélectionner la pierre parfaite qui lui permettra d'incarner son idée. L'oeuvre frappe par l'originalité de sa composition. Le fils est un cadavre étreint par les bras d'une femme éplorée. Recueillie et affligée, la mère incline son visage gracieux vers un corps nu déserté par la vie. La Vierge est pétrifiée dans une pose immémoriale, trop jeune pour porter ce corps éreinté. La Vierge a choisi de ne jamais toucher la chair, intercalant un morceau de tissu entre ses doigts et le torse. Les stigmates que portent les mains et les pieds du Christ sont dilatés par la rouille des clous. Ce fut la seule fois où l'artiste signa son nom; sur le bandeau de la Pieta il est écrit en latin: "Michel-Ange Buonarroti, Florentin, a fait cela." Ce sera la plus belle oeuvre en marbre de Rome.











Le photographe Robert Hupka fit 5000 photos de la Piéta en deux ans. Inlassablement subjugué par tant de beauté.



Extraits du livre Michel-Ange de Jack Lang et Colin Lemoyne

mercredi 17 avril 2013

Michel-Ange, le jeune homme qui aimait sculpter


Le Bacchus de Michel-Ange

Michel-Ange arrive à Rome. Et l'argent coule à flots dans cette Rome. Frappant à la plus diplomatique des portes, il les ouvre toutes. Le cardinal  Riario est un homme de pouvoir, une éminence religieuse et politique. Contre toute attente, Riario confie un bloc de marbre au jeune artiste pour y sculpter un Bacchus.

L'oeuvre représente un jeune Bacchus nu, chancelant sous les effets de l'ivresse. Sa main gauche tient une   large grappe de raisins qu'un satyre, tout lascif et heureux, entame malicieusement. "Michel-Ange a cherché à rendre une certaine union des deux sexes, en lui donnant la sveltesse d'un jeune homme et la rondeur charnue des formes de la femme. Il était définitivement supérieur en sculpture à tous les maîtres modernes." (Vasari)  L'oeuvre témoigne d'une maîtrise et d'une érudition saisissante en faisant référence  au Banquet de Platon.

Rome se noie sous les inondations et les maladies qu'elle charrie. Comme le Bacchus, l'époque chancelle mais ne rompt pas.


Je lis Michel-Ange , Jack Lang et Colin Lemoyne

mardi 16 avril 2013

Michel-Ange, l'enfant qui aimait dessiner


Je lis  Michel-Ange, de Jack Lang et Colin Lemoyne


Michel-Ange

La voûte de la chapelle Sixtine fut inaugurée il y a tout juste cinq cents ans. Il y a 5 siècles, après tant d'efforts,  d'oubli de sa santé, de démesure assumée, Michel-Ange descendait de son échafaudage: le monde entier allait, ébahi, contempler ce pont suspendu entre les siècles.

Son père écrit: "Je note ce jourd'hui, 6 mars 1475, il m'est né un enfant mâle. Et je lui ai donné le nom de Michelangelo. Il est né à Caprese."Cet homme, Ludovico mort à 87 ans, régna sur son fils par la peur, ce fut une relation douloureuse. Un père ingrat qui soutira à son fils des sommes toujours plus importantes, il ne l'émancipa  qu'en 1508, alors que celui-ci venait d'accéder à ses 33 ans. Un âge éminemment christique. À 13 ans, il accède à son destin, il entre dans l'atelier de Ghirlandaio. Son père et ses oncles se méfiaient de l'art du dessin et ils en vinrent même à le battre outrageusement. 

"Celui-ci en sait plus que moi!" dira bientôt son maître.

Le soir, l'enfant rejoint l'hôpital du couvent Santo Spirito. Là, dans la pénombre des salles puantes, il entrelarde les chairs mortes pour comprendre l'organisation du corps, scalpel à la main, sur des cadavres putréfiés. Le jeune anatomiste découvre un nouveau monde fait de muscles et de nerfs. Les veines saillantes sur les mains allongées du David se souviendront de ces heures passées à disséquer la structure du vivant. Tous les corps porteront l'empreinte indélébile de la lame. Y compris les corps féminins qui conserveront toujours une allure androgyne; il n'aura disséqué que des corps masculins. 

À l'âge de 15 ans, le jeune Buonarroti quitte l'atelier de Ghirlandaio; Laurent "le Magnifique" le sollicite pour qu'il rejoigne son jardin à San Marco. Le Magnifique a 20 ans quand il devient l'héritier de la maison Médicis. L'homme est exceptionnel à plus d'un titre, il établit une véritable aristocratie esthétique, où tous les arts sont réunis. Michel-Ange a la révélation de la beauté et de son don. Pour l'heure, il a ébahi un prince et ce prince offrit une charge d'officier à la douane à Ludovico Buonarroti en échange de son fils. Il  donne au garçon une chambre dans son palais et le fit manger à sa table avec ses fils et d'autres personnalités honorables.




La frontière entre l'émulation et la rivalité est très ténue. Son camarade d'étude Torrigiano le blesse un jour, alors qu'il laisse déborder sa jalousie notoire. Le coup porté au visage casse le nez de Michel-Ange et il en portera toute sa vie une trace indélébile. Les années passées au jardin de San Marco et au palais scellent le lien entre Michel-Ange et les Médicis. Laurent le Magnifique, ce bon père pour Michel-Ange meurt en 1492. Ce qui rendait possible l'émancipation symbolique de Michel-Ange. Il pouvait quitter Florence. Il quitta pour Rome. Il a 21 ans. La même année, Christophe Colomb  pose ses caravelles sur les rivages du Nouveau-Monde.


J'aime Michel-Ange depuis l'âge de seize ans. Je lisais passionnément sa biographie, une grosse brique. Et le midi, à table, mon père me demandait de lui raconter ce que je lisais. Mon père et ma soeur m'écoutaient avec un intérêt profond. Et je crois que mon goût de raconter vient de là. J'ai su que raconter une histoire avec ferveur créait des liens subtils et délicieux. je l'ai beaucoup fait avec mes enfants et mes élèves. Merci papa!