mardi 2 février 2010

L'éternel exercice


Marie-Héllène, enfant


En 2005, j'avais écrit dans mon livre de vie,
- apprivoiser cette sensibilité, source de tant de bonheurs et tant de peine
- prendre mes distances avec mes filles
- me dissocier de la vie de mes enfants,
- apprendre à ne plus souffrir la souffrance de mes enfants et petits-enfants
Ne plus avoir en tête cette larme cueillie dans la lunette de David, larme que j'ai essuyée, émue.
Ne plus penser à ce petit garçon né prématurément, qui souffre et qui a quand même été circoncis ... etc...


Et c'est ce petit visage de Marie-Héllène enfant, me regardant l'air narquois, qui m'a ramenée au plaisir d'être vivante en ce monde.... petite face qui désagrège toute dramatisation...


"Nous devons mourir tous les jours, à chaque instant même, maintenant même" (Krishnamurti)


Je me suis assise dans mon fauteuil bleu, j'ai fermé la lumière et mes yeux et j'ai écouté "Le Ballet de Zorba" de Théodorakis, dirigé par Charles Dutoit. Cette musique en harmonie avec les choeurs de l'OSM, c'est tellement beau!


J'ai ressenti avec une netteté étrange la partie de moi profondément seule, juxtaposée à une autre partie riche, dense, presque divine, multipliée en toutes sortes de circuits labyrinthiques fourmillant de vie et de multiples présences. C'était puissant et émouvant. Et je me suis mise à tanguer doucement. Je n'ai pas ouvert les yeux de peur que tout s'arrête. Je crois que c'était le foie qui créait ce tangage en moi. Et un beau visage m'est apparu qui me souriait. J'étais totalement consolée. Et j'ai pris quelques gouttes homéopathiques pour drainer mon foie!!! C'était il y a 5 ans...


Et aujourd'hui, je fais quoi?


J'ai de plus en plus de bons outils, je décante plus vite, je choisis de m'apaiser. Je pense à Etty Hillesum et je me refuse à éterniser ma peine. Je risque de partir pour l'Afrique sans avoir vu mes enfants et petits-enfants. J'aurais aimé les embrasser tous avant de partir... alors je les ai pris un par un et je les ai serrés tendrement, dans la réalité invisible de l'amour. Geste sacré... car... si je ne revenais pas!!! Nous partons dans 10 jours. Que la vie se vive!


La roue tourne, les événements se répètent, d'autres se créent et le même apprentissage se continue.



Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de mon Fils Dominicke. Sa belle voix douce m'a rappelé à quel point la tendresse de cet enfant, de cet homme a été une richesse dans ma vie, à quel point il a creusé sans le savoir une force d'amour en moi indestructible. Il est là, et dans ce "là" il y a tout un monde foisonnant de vie et de créativité! Bonne fête Dominicke!

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