Les écrits de cette jeune femme morte à Auschwitz se sont accrochés à mon âme et ils m'ont complètement bouleversée. J'ai toujours été fasciné par les personnes qui ont expérimenté le cadeau de la foi. Quand je suis allée à la cathédrale Notre-Dame de Paris, j'ai repéré la colonne où Paul Claudel avait reçu son moment de grâce. Je me suis recueillie et avec une intensité puérile j'ai prié pour vivre aussi cette illumination. J'ai attendu. Vainement... Et je la demande encore parfois, secrètement dans le fond de mon coeur. J'aimerais comprendre comment cela peut arriver. C'est pourquoi j'ai tellement aimé lire la vie de Thérèse d'Avila. La quête de ce mystère resurgit parfois inopinément. Et cela me trouble. Il est de ces livres, qui pour une raison mystérieuse, rejoignent des coins mal défrichés de l'âme et qui symboliquement me donne une certitude éblouissante d'avoir gravi "une marche" dans la Lumière. Ce livre en est un.
Etty est une sainte des temps modernes comme l'est Simone Weil. Elle incarne la figure du croyant en marge des églises institutionnelles. L'étau se resserre de plus en plus autour du peuple juif et elle refuse toutes les offres de se cacher ou de s'enfuir. Elle décide de partager le sort de son peuple. C'est dans un contexte de chaos infernal que ses écrits ont été rédigés.
Plus cette jeune femme découvre un espace infini en elle-même, plus elle découvre un espace habité par une présence indicible. Elle fait la rencontre de son Dieu en tous lieux et en tout temps. Elle éprouve une joie intérieure mystérieuse et elle parvient à percevoir la beauté et la bonté de la vie malgré toutes les horreurs et les désespoirs qui l'entourent. Plus la terreur des Juifs augmente et plus Etty a l'impression d'être abritée par les murs d'un monastère en elle-même. Sa foi demeure incompréhensible pour son entourage. Elle fait l'expérience de la plénitude du vide et cela la conduit au détachement et au lâcher-prise de tout ce qui relève du monde sensible. Elle accepte tous les paradoxes de l'existence, le bien comme le mal et toutes les souffrances de son existence. Etty a l'impression de tout porter en elle, la création, les êtres humains, Dieu et tous les siècles. Elle se donne pour mission de trouver un abri pour Dieu dans le plus de coeur possible.
Extrait d' une étude de Alexandra Pleshoyano
Mystérieux propos sur l'amour.... J'écrirai des extraits de son Journal parce que ses paroles habitent encore mes pensées. Il y a une dizaine d'années, j'ai lu "Une vie bouleversée" et je n'ai depuis, jamais oublié cette femme d'exception. Quelque chose d'indéfinissable, de bon, s'est logée en une partie secrète de mon être. Et il m'arrive parfois de revivre à nouveau ce moment de clarté spirituelle.
2 commentaires:
Courage ! lisez aussi Maurice Bellet
par exemple , lui a traversé de l'intérieur de l'Eglise vers des côtes si semblables
Je ne connais pas Maurice Bellet mais bientôt je saurais. En attendant, je lis des choses sur Internet et le personnage m'intéresse au plus haut point. Merci infiniment de votre intérêt et de votre suggestion.
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