Je viens de terminer un beau travail. J'ai inclus des photos sur la plupart des blogues écrits durant mon séjour en Tunisie. J'aime bien ces ajouts. Déroulez un peu les messages et vous les verrez!
mercredi 31 mars 2010
La rue Amherst, Montréal
Il y avait une quarantaine de millions d'Amérindiens à l'arrivée de Jacques Cartier en Amérique du Nord. Le général anglais Amherst détestait à ce point les Amérindiens qu'il les traitaient de race de chiens. Il a mené une guerre bactériologique contre eux en distribuant aux alliés de Pontiac des couvertures infectées de petite vérole. Des centaines d'hommes sont ainsi morts comme des mouches. Amherst est une honte pour l'humanité, mais les Anglais en sont fiers, la couronne britannique l'a aristocratisé pour ses exploits et une rue de Montréal porte son nom!
Extrait du livre L'Anglaid de Michel Brûlé
"On tue un homme, on est un assassin. On tue des milliers d'hommes, on est un héros. On les tue tous, on est Dieu". Jean Rostand
Le "je" anglais
Le fameux " je" anglais, un "je" hypertrophié, toujours en majuscule, le I prédispose au narcissisme et à l'impérialisme. Les États-Uniens et les Anglais n'écoutent à peu près que leur musique, ne lisent que leurs livres et ne regardent que leurs films. C'est un phénomène unique d'absence d'ouverture quant au reste de la production artistique mondiale.
C'est un livre qui n'est vraiment pas politiquement correct, ce qui n'est pas sans me plaire.
Extrait du livre: L'Anglaid de Michel Brûlé
mardi 30 mars 2010
Nous sommes aussi l'Amérique!
Je lis le livre " L'Anglaid " de Michel Brûlé
"Les rares francophones qui utilisent le mot " états-uniens" font figure d'exception. Le fait qu'un peuple s'approprie le nom d'un continent pour se désigner est un exemple intolérable d'impérialisme. Lorsque les États-Uniens utilisent le mot "américain", c'est comme s'ils faisaient abstraction des 100 millions de Mexicains et de 124 millions de Brésilliens. Les "Américains" se sont appropriés le continent et comme l'appétit vient en mangeant, ils veulent s'approprier le monde. Personne n'est surpris de voir les Américains chanter We are the World, de Michael Jackson et Lionel Ritchie."
Jean-Jacques Rousseau disait: Il n'y a pas d'assujettissement si parfait que celui qui garde l'apparence de la liberté."
Quant à moi, désormais, je veux prendre l'habitude de ce mot: États-Uniens pour qualifier les gens vivant aux États-Unis. Je veux reconquérir mon droit français à l'Amérique.
mardi 23 mars 2010
L'allaitement des grands
J'étais dans l'avion, au dessus de l'Atlantique et j'ai failli sauter par dessus bord! Je lisais distraitement la revue mise à notre notre disposition... et je suis tombée des nues littéralement.
Un cheikh égyptien, Izzat Attiyah, directeur du département des études à l'université islamique d'Al-Azhar, la plus haute autorité sunnite en Égypte, a émis une fatwa, c'est à dire une autorisation spéciale. " Une femme peut allaiter son collègue à cinq reprises afin de nouer avec lui une relation de sein. Les liens de lait ainsi établis entre deux collègues, les empêcheront d'avoir des relations sexuelles prohibées. Une fois ce lien établi, la femme pourra ôter son voile au bureau et montrer ses cheveux devant son collègue." La fatwa ne mentionne pas comment une femme peut allaiter si elle n'a pas un enfant en âge de têter !!! La fatwa semble ignorer que caresser les seins d'une femme c'est le prélude incontournable à l'acte de l'amour. Plus tordu que ça !!!....
La fatwa d'Izzat Attiyah soulève une vive polémique tant dans la sphère religieuse que politique. Plusieurs députés égyptiens menacent de porter l'affaire devant le Parlement afin d'en débattre et d'en interdire l'application car autoriser "l'allaitement des grands" pousse à la déviation même si la nourricière et ses filles deviennent alors interdites au nourri.
Et voilà que la fatwa controversée semble faire des adeptes en Algérie. Certains hommes ont menacé de répudier leurs épouses si elles refusaient d'allaiter leurs amis qui doivent passer le ramadan à leur domicile. Le cheikh Algérien s'oppose vivement à cet fatwa étrangère, des femmes l'appellent et pleurent devant l'attitude de leur mari...
Incroyable! Je n'en reviens tout simplement pas! J'ai besoin de digérer ça!
samedi 20 mars 2010
vendredi 19 mars 2010
Le Coran
"L'Islam a transformé le monde arabe grâce à un message toujours vivant: "Il n'y a de Dieu qu'Allah, et Mahomet est son prophète." Pendant 23 ans, l'ange Gabriel a révélé à Mahomet une série de règles ou chapitres totalisant 6000 versets. Au fil des années, ce livre est devenu sacré. Il est inconcevable de réciter les textes si on ne s'est pas purifié auparavant. Soigneusement enveloppé dans une pièce de soie ou d'étoffe décolorée, il est déposé en un lieu élevé. La plus grande gloire d'un musulman est de le mémoriser. Récité d'une certaine manière, il est réputé accomplir des miracles et la perfection de la calligraphie employée pour son écriture est considérée comme un acte de piété. Cet événement marque une date dans l'histoire du monde arabe car il est à l'origine de nombreuses bibliothèques." (L'histoire universelle de la destruction des livres)
Houda et Leïla nous ont raconté que leur père a consacré les dernières années de sa vie à traduire en français un grand nombre de pages du Coran. Je possède un livre rare, un Coran bilingue. La page de droite est en arabe et celle de gauche en français. Ce livre est magnifique et je l'ouvre parfois pour lire et admirer la délicatesse de la calligraphie, une oeuvre d'art!
En Tunisie l'égalité entre les femmes et les hommes est acquise. Sauf pour l'héritage des femmes. La loi ne peut annuler une parole du prophète qui dit que l'épouse ne peut hériter que du 1/8 de la fortune du mari et le fils recevra deux fois plus que sa soeur. S'il n'y a pas d'enfants, la conjointe n'en aura pas davantage, l'héritage sera partagé entre les neveux... Ouf!
dimanche 14 mars 2010
Leïla, un beau nom arabe
Houda
La maman de Nana
J'ai une affection particulière pour ce nom, Leïla. Il signifie Lumière de Lune, je pense. Chaque fois qu'une nouvelle petite-fille s'annonce, je propose ce nom mais... il me semble qu'il n'y ait que moi qui adore ce nom arabe dans la famille!!! La petite fille de Frédérique-Anne s'apellera Julia, c'est un très beau nom aussi. C'est toujours mystérieux le nom d'un enfant, j'aime penser que l'enfant lui-même insuffle aux parents un nom choisi par lui, pour que ce nom imprègne de ses vibrations toute sa personnalité.
L'invitation venait de Houda. Les deux soeurs, Houda et Leïla nous ont accueillis, nous et Henrietta, la maman de Nana. Houda a cuisiné devant nous, le meilleur de tous les couscous aux poissons. Un couscous dégusté en Tunisie, dans une ambiance d'affection et de détente, c'est un atout exotique supplémentaire plutôt rare!!!
Houda avait prévu de grosses babouches pour l'orteil traumatisé de Guy. Je crois qu'un jour nous accueillerons à notre tour, ces nouveaux amis chez-nous. Ce sera une grande joie! Le temps passe, nous quitterons ce pays dans deux jours. Et voilà que le soleil est à nouveau magnifique! Tout de même, nous aimerions bien revoir Nana et Sadock avant de repartir...
Un ajout: Ce qui fut fait !
Une soirée bédoïne
Long, très long trajet en autobus jusqu'à Hammamet.
Une salle immense pleine de gens. Une estrade pour les danseuses, le fahir, les équilibristes, le dompteur de serpent. Je me suis intéressée à ce dernier. C'était un homme âgé, maigre et un peu voûté et il ne quittait jamais son cobra des yeux. Moi, c'est lui que je ne quittais pas des yeux. Une capacité de concentration extraordinaire que ni la musique ni les personnes qui allaient et venaient autour de lui, ne parvenaient à entamer. Il était dans sa bulle!
Musique tunisienne, bon vin, bon couscous, une soirée non mémorable mais agréable.
samedi 13 mars 2010
Un scandale, un autre...
" De toutes les perversions sexuelles, la chasteté est la plus dangereuse".
George Bernard Shaw
L'Eglise catholique est au coeur d'un autre immense scandale sexuel. Après l'Irlande, voici que l'Autriche et l'Allemagne sont sur le grill de l'enfer. Et Guy qui tempête: Pourquoi aller stystématiquement à l'encontre de la nature?
Derrière ce refus de l'Eglise catholique d'autoriser le mariage entre les prêtres-hommes et les femmes, moi, j'y vois un mépris, pour ne pas dire une haine atavique envers les femmes. Et çà depuis qu'Eve, prétenduement, ne fut pas créée directement par le souffle de Dieu mais par l'intermédiaire d'une vulgaire côte d'Adam!
En enchassant l'infériorité de la femme dans l'inconscient collectif de l'humanité, les trois grandes religions monothéistes n'ont jamais cesser de propager et d'enseigner subtilement cette ignominie.
La légende créationniste a pourtant été mise à mal par les tablettes d'argile découvertes à Sumer, par Kramer!
Tant d'enfants sacrifiés...
vendredi 12 mars 2010
Tunisie, la plage après la tempête de vent
La plage est encore inaccessible. Mais le travail de nettoyage est commencé. Des femmes font le travail. Elles ratissent les algues et ramassent les ordures dans des paniers tressés. Les hommes sont au café comme d'habitude. C'est dans les moeurs... encore.
On a présenté beaucoup de reportages lors de la Journée de la Femme. Guy et moi, on s'est pris d'affection pour une femme de Mauritanie qui parlait de sa vie et de son combat pour les femmes. Elle était belle et d'une dignité majestueuse. Nous avons frémi quand elle a raconté s'être jetée en bas d'un rampart pour provoquer un avortement. La-bas, le sol est si sec que les plantes abortives, habituellement connues des femmes, n'existent pas! La souffrance des femmes est tellement grande sur la Terre, et cette souffrance a laissé une grande tristesse en nous.
jeudi 11 mars 2010
Hergla
Une vieille dame sur son âne
Les vieilles portes si magnifiques
La nuit dernière, Guy s'est cogné l'orteil contre une chaise. Il a le deuxième orteil enflé, rouge et brillant comme un lumignon. Il a tenu quand même à faire ce voyage. Il pense vraiment qu'ignorer une douleur la fait disparaître plus vite!
Nous connaissions Hergla. Nous l'avions visité avec Nana et Sadock, il y a deux ans. Et nous gardions une impression vive de ce lieu tristement menacé d'être démoli pour y construire un aéroport. Cette fois-ci, c'est Angèle et Camil, des amis de voyage, qui nous accompagnaient.
Hergla est un petit village juché sur une falaise. Ses maisons blanches, aux portes et fenêtres bleues, s'alignent le long de ruelles étroites.
Nous avons revu la petite mosquée reconstruite au XVIIIe siècle sur le tombeau d'un marabout (un saint homme) qui au Xe siècle serait revenu de la Mecque sur un tapis volant! Ce que j'aime ces histoires fabuleuses!
C'était jour de marché. Alors là, c'était formidable! Toute cette foule bigarrée, des gens à dos d'âne, de la musique tunisienne, des étals aux couleurs éclatantes... Je me suis acheté des grosses amandes enrobées de sucre rose, blanc, bleu et vert. Hum!
J'ai photographié une vieille dame vêtue du costume traditionnel et montée sur un âne. Elle m'a demandé un dinar. Je le lui ai donné. Mais elle m'en a demandé un deuxième pour son âne. A la place, je lui ai donné une amande rose et elle l'a acceptée dans un grand éclat de rire. Savoureux moment!
Nous avons
terminé notre lente ballade par un thé tunisien, au resto de nos souvenirs.
Petit endroit unique dominant mer et cimetière. La vision intégrale de la mer
est maintenant brisée par une longue digue de pierres. La lumière à cet endroit
est tellement belle... une lumière qui bonifie toutes choses. Les ancestrales
pierres tombales luisantes et allongées à même la falaise, confèrent à ce lieu
une aura d'une douce sérénité. On raconte qu'un jour, un riche touriste, à la
vue de cet endroit si beau, a demandé par testament à être enseveli parmi ces
antiques pierres gisantes face à la mer... Ce qui fut fait!
Nous sommes revenus de bien bonne humeur malgré l'orteil de Guy,
plus rouge que jamais!
mercredi 10 mars 2010
Quatrième jour, une plage dévastée
La mer en furie
Algues et détritus
A l'Orient Palace, la plage gît sous les eaux. On n'y a plus accès, l'eau recouvre encore les marches du grand escalier. Nous avons trouvé un accès, plus loin, là où les rochers tempèrent les flots.
Sous la force du vent, la mer a décapé le fond de la mer. Spectacle d'une grande désolation: des tonnes d'algues noires mêlées à des tonnes de détritus recouvrent le sable, hier si blond.
La plage est une immense poubelle à ciel ouvert où règnent en maître les canettes métalliques et les bouteilles de plastique.
Et le respect de la mer? Et des plages? Et l'esprit civique? Nous sommes revenus découragés, très affectés par ce spectacle sinistre.
Troisième jour de mauvais temps
Des vagues implacables
Sousse au loin, dans le brouillard
J'ai mis mon manteau d'hiver et je suis allée m'installer dehors à l'abri de la pluie, avec du thé chaud et sucré, mes cahiers et mon livre.
J'entendais la mer qui continuait tambour battant, à charrier ses eaux au-delà de la plage, contre les hauts talus pierreux. Je vivais intensément la tempête.
Mais....vivement le soleil!
lundi 8 mars 2010
Deuxième jour de tempête
La plage n'existe plus
La mer s'agite, la mer vue du balcon
La mer monte l'escalier
Nous avons mis nos manteaux d'hiver et nos gros souliers et nous avons affronté la tempête. L'eau venait lécher la première marche de marbre du grand escalier. Assis sur des blocs de ciment, l'un près de l'autre, face à la mer, l'heure était à la contemplation. Une majestueuse tempête de vent! La mer rugissait et envahissait la plage qui n'existait presque plus et arrachait des soupirs aux murs de pierres derrière nous. Une mer déchaînée, c'est un des plus beaux spectacles qui soit... à condition d'être bien en sécurité!
A l'admiration respectueuse qui nous habitait s'ajoutait une petite frayeur insidieuse devant ce déferlement de force, la mer était devenue un haut lieu...
Une fois de plus, Muriel Barbery a ramassé toutes mes émotions et les a mises en mots: ¨Se sentir si dérisoire au centre même du sublime, si fragile, si gonflée de majesté, sidérée, happée, ravie par la magnificence du monde¨. (L'élégance du hérisson)
Nous sommes revenus sous les éclairs et le tonnerre... Nous avions vécu un grand moment!
dimanche 7 mars 2010
La Tunisie sous les vents
Le souk de Sousse
Aujourd'hui, il fait 16 °, le ciel est gris et un vent d'ouest fait ployer les branches des palmiers, moutonner la mer et gémir les fenêtres. Il fait froid. J'ai l'âme barbouillée. Une ¨petite bassesse¨ je crois. Je m'ennuie de mon pays, de ma famille, de ma mère, de Mimi malade. Et Judith qui parle de déguster des huîtres à notre retour...
Je pense au petit Mathieu souffrant d'arthrite rhumatoïde qui le fait boîter et pleurer. Je pense à lui tous les jours et la mer entend parler de lui tous les jours.
Nous sommes allés marcher dans le quartier arabe et le moral est revenu... C'est un amalgame d'odeurs, de couleurs et toute une vie sympathique foisonne dans les ruelles.
Guy aime tellement ces longues ballades lentes et jouissives, cet univers arabe lui rappelle son ¨autre vie¨.
vendredi 5 mars 2010
Hammam tunisien
Expérience fameuse! D'abord la jeune fille a lancé des seaux d'eau sur un banc de pierres lisses pour qu'il soit chaud afin de m'y accueillir. J'étais presque nue, la consigne était de ne garder que le slip. J'avais les deux pieds dans une bassine d'eau très chaude et attentive, blottie dans mon coin, j'ai laissé la vapeur d'eau m'entourer pour ouvrir doucement les pores de ma peau. C'est un spectacle surprenant que de voir toutes ces femmes aller et venir dans une totale aisance avec la nudité de leur corps. La jeune femme Moha, je pense, m'a dit: viens avec moi! Et j' ai changé d'alcove. Avec un savon qui faisait une crème jaune pâle elle a lavé tout mon corps, ses mains douces glissaient sur moi et je me suis retrouvée dans un curieux état, une sorte de régression, une résurgence de la petite fille lavée par sa mère. C'était étrange et bon! Puis, elle m'a rincé entièrement, à coup de grands seaux d'eau. Le temps du gommage était venu.
J'entendais rire ces femmes et je me sentais femme avec elles. J'ai vu une femme cesser le massage qu'elle faisait, elle a rejeté sa tête en arrière et dégageant sa gorge, elle a projeté un long chant, un ¨youyoulement¨ joyeux et strident, comme dans les films. Tous les gestes se sont arrêtés. C'était un chant annonçant un mariage. J'ai eu envie d'applaudir! Je me sentais privilégiée d'être là.
Le gommage continuait et j'étais plutôt gênée de voir les petits rouleaux qui s'accumulaient sur ma peau. Mais j'étais là justement pour ça, ce grand récurage! Grands seaux d'eau pour finir. Le temps du massage était venu. Et ce n'était pas des caresses, elle y allait à fond la caisse! Après, je suis restée seule, étendue sur mon banc de pierre et j'ai senti une grande chaleur envahir mon corps en entier. J'avais le même agréable feeling qu'après avoir bu cul sec une bonne lampée de cognac. Mais une chaleur non logée dans l'estomac mais dans tout le corps. Divin!
Quand je suis sortie de là, Guy m'a amené boire un thé dans un petit bistro ¨pour me ramener dans mes bottines¨. J'ai tellement hâte que son tour vienne, cet endroit était réservé aux femmes. Mais elles nous ont donné une bonne adresse pour le hammam des hommes.
Et moi, je me sens ¨glorieuse¨!
Merci Nana pour le vrai mot du youyou. C'est le " zaghrit."
mercredi 3 mars 2010
Douja Harran
J'ai rencontré une femme singulière. Je n'ai jamais rencontré une femme comme elle. Elle a un beau visage rieur qui garde encore des traces d'une espièglerie qui vient de l'enfance. Elle a le verbe haut, la gestuelle large et un bagout phénoménal. L'oeil vif, elle parle de son mari, de ses enfants, de ses amies, des Tunisiens avec une telle gouaille qu'à l'écouter je ne pouvais rien faire d'autre que rire et rire encore. Elle dit descendre d'Abraham, lui-même! Elle est drôlement rafraîchissante!
Elle a une passion: Facebook. Elle a des milliers d'amis virtuels et elle est l'instigatrice de plusieurs blogs avec des thèmes particuliers, dont celui des blagues. Alors là, les rires continuent de dégringoler...
Je crois que je vais m'inscrire à Face Book, juste pour lui demander: est-ce que je peux devenir ton amie. Quelle femme!
mardi 2 mars 2010
Mahdia, Tunisie
Ruines romaines
Porte ouverte sur l'infni
Un autre petit village à faire rêver, Mahdia! La vue sur la mer y est grandiose et à la lisière de l'eau, des vestiges de constructions romaines s'y élèvent encore avec une dignité usée et une longivité remarquable. Ce que j'aime voir ça! En face de la mer, de l'autre côté de la rue, un cimetière. Les petites pierres de marbre blanc magnifées par un soleil éclatant m'ont fait penser que pour les gens qui restent, la perspective que les êtres aimés soient enterrés devant un lieu si vibrant de beauté, doit être une consolation.
Les ruelles du village sont bellement pittoresques et très très étroites. Nana nous pilotait d'une main ferme. La maman de Nana, Henrietta nous accompagnait. Une belle dame gentille, délicate et pleine de douceur.
Nous sommes entrés dans un petit café. Les murs étaient tendus d'un grand voile rouge. Il faisait 35 degrés dehors et une fraîcheur parfumée nous arrivait d'une grande fenêtre décorée d'une grille blanche en fer forgé typiquement tunisienne. Nous dégustions en silence un thé sucré, des pignons flottaient sur le liquide chaud à travers les feuilles de menthe. Sublime!
Et tout à coup, j'ai ressenti le phénomène d'adéquation si cher à Muriel Barbery dans ¨L'élégance du hérisson¨. Instants s'inscrivant dans la perfection du temps, du lieu, des êtres. Moments de grâce subtile laissant une trace d'apaisement délicieuse en soi. Merci Maude de m'avoir fait connaître ce livre et cette histoire si belle. J'aime les livres qui laissent un goût en bouche, comme un bon vin.
Le sang des Borgia
Guy a beaucoup lu sur ce balcon avec souvent de longues contemplations
Je lis ce livre de Mario Puzo avec intérêt. Trente ans après ¨Le Parrain¨, il fait revivre la plus célèbre ¨famille¨ criminelle de l'histoire, celle des Borgia.
Suite à une visite à Rome en 1983, fasciné par la Renaissance italienne et surtout par les moeurs et la cruauté des Borgia, Mario Puzo décide de transposer cette histoire dans un roman. Pour lui, c'était la première grande ¨famille¨ criminelle, bien plus retorse que toutes celles de la mafia. Les papes étaient des ¨parrains¨ avant l'heure, et Rodrigo Borgia, le pape Alexandre VI, fut le plus grand de tous.
L'argent pouvait acheter les églises, les prêtres et même le pardon de Dieu. Alexandre VI est mort avant d'avoir pu réaliser son rêve de voir son fils César accéder au trône pontifical. Il avait été tellement indigne de son Pontificat aux yeux de ses contemporains qu'après sa mort, ses successeurs ne voulurent pas habiter les pièces du palais dans lesquelles il avait vécu. Devenu le représentant de Dieu sur la Terre, dès qu'il sut que Christophe Colomb avait découvert l'Amérique, il la partagea entre l'Espagne et le Portugal par une bulle papale. Couraca, chef indien de l'Amérique du Sud dit: ¨Votre saint Père, comme vous l'appelez devait être fou ou ivre au moment où il a distribué les terres d'autrui¨.
Guy, à son tour est plongé dans ce livre sulfureux. C'est bon lire des grosses briques en vacances! Présentement je lis ¨L'amour au temps du choléra¨ de Gabriel Garcia Marquez, c'est réellement magnifique!
lundi 1 mars 2010
Houda
Je l'ai revue une deuxième fois avec un très très grand plaisir. Cette femme si belle et si digne, avec au coeur de sa vie une douleur indicible, un fils décédé à l'âge de 20 ans, chez-nous au Québec, alors qu'il y faisait des études universitaires.
Cette femme a une grande force en elle, c'est une guerrière. Elle relève ce cruel défi avec des mots. Elle écrit sa souffrance et elle s'en libère mots après mots. Elle aimerait bien que je l'aide à faire un livre de toutes ces pages libératrices. Je veux bien!
Elle nous a offert un dessert spécial. Le jour de l'anniversaire de naissance du Grand Prophète, les femmes se lèvent tôt et elles font ce dessert fait avec 2 sortes de pignons, des blancs et des noirs. C'était délicieux!
En partant, nous avons vu sur d'immenses vasques au bord de la rue, une lettre gravée sur chacune d'elles: K, A, I, S. Kaïs, le prénom de son fils!
Korba, Tunisie
L'Afrika Jade
Voyage d'exploration avec Nana et Serge, un ami, à la découverte de Korba, petit village au bord de la Méditerrannée.
Le sable était compact et lisse, sans une ride et nos pieds envahissants faisaient craquer le sable blond en de multiples petites crevasses autour des traces de nos pas. Il n'y avait derrière nous, que nos pas intrusifs. Nous étions absolument seuls et émerveillés. La mer était d'un bleu intensément bleu et pleine de miséricorde, elle allait et venait, réconfortant nos pieds nus et fatigués.
La plage de Korba, Nana et Gi
Nous étions à l'Afrika Jade. Lieu de délices et de beauté: jardins fabuleux, sculptures et art nègre, dôme de verdure et fauteuils confortables. En harmonie avec toute cette beauté, et avec une satisfaction évidente, nous savourions une bonne bière fraîche.
La présence attentive de Nana brillait comme une gemme précieuse dans cet instant de vie.
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