Je lis: Et il dit...
Je m'émerveille devant la pertinence de la synchronicité. Je citais dans mon dernier billet la scène où Jésus refusait de juger la femme adultère. Or voici que je lis aujourd'hui, un texte racontant cet épisode.
"Ils virent une foule conduisant dans les rues d'une grande ville une femme qu'on devait lapider, une adultère. La condamnation émise par le plus grand tribunal est sur le point d'être exécutée, la procession traverse les places et les rues. Sur le trajet, elle rencontre un étranger, il est du Nord, d'un petit village, Nazareth. Il se tient à l'écart, solitaire. Le cortège s'arrête. On demande un mot à l'étranger, on l'interroge sur la condamnation à mort. Ce dernier fait un geste surprenant : il se penche par terre et, de son doigt, il trace des lettres sur la poussière. L'histoire écrite ne dit pas ce qu'il a écrit, mais l'assemblée du Sinaï qui assiste à la scène, lit dans la poussière du sol : "Tu ne tueras pas." L'homme se relève et dit: "Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre". Personne ne veut être le premier dans une lapidation, à plus forte raison avec la pierre de celui qui est sans faute.
Avec peu de gestes, peu de mots, l'étranger défait la sentence de condamnation à mort. La femme est libérée, le cortège se disperse, soulagé de cette tâche qui pesait sur les coeurs. Tu ne tueras pas même quand la plus haute instance de ta capitale émettra une condamnation à mort. Jusqu'au dernier pas, tu chercheras une idée, une occasion de la conjurer. L'opinion d'un étranger de passage suffira.''
Le message est le suivant: renoncer à disposer de la vie d'autrui."
Erri De Luca
Le message est le suivant: renoncer à disposer de la vie d'autrui."
Erri De Luca
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