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mercredi 12 mars 2014

La mort et l'intuition de l'immortalité




Raynald Valois

Au sujet de la mort, nous jouissons d'un pressentiment qui a autant de valeur  qu'une révélation: la conviction universelle et immémoriale de l'immortalité d'une partie de notre être, il témoigne d'une intuition si fondamentale que bien peu de personnes peuvent y résister.


L'intelligence utilise comme support de ses opérations des images matérielles mais, par un processus d'abstraction, elle s'élève à des conceptions purement immatérielles, par conséquent, elle est elle-même de nature immatérielle. C'est aussi ce que l'on signifie quand on dit que l'âme humaine est spirituelle. Il s'ensuit que notre esprit, qui n'est pas fait de matière, ne peut être détruit. Donc, il est immortel. Voilà ce que dit la philosophie, celle de Platon, d'Aristote, de Thomas d'Aquin et d'une foule d'autres,  musulmans, juifs ou chrétiens. Ils viennent confirmer nos propres intuitions.

La mort est un bref état de passage vers un état de conscience qui continuera et qui cristallisera les trésors de bonheur amassés au cours de notre vie. Une fois mort, nous ne basculerons pas dans des extrêmes de bonheur ou de malheur, paradis ou enfer.

Je lis Un Dieu sans nom de Raymond Valois, philosophe

lundi 10 mars 2014

La connaissance de Dieu... une intuition

Il faut se rappeler que la connaissance de Dieu s'est d'abord présentée à l'humanité comme une intuition, influencée par l'inconscient, et empreinte des émotions suscitées par le sacré. "Terrible, fascinant, mystérieux, étrange, inquiétant, énorme" sont les expressions que l'homme a spontanément éprouvées en face du surnaturel.

Ce côté sombre de la mentalité archaïque est loin d'avoir complètement disparu. Songeons seulement aux sorciers, aux loups-garous, aux revenants qui faisaient frémir nos ancêtres il y a à peine quelques générations. Même si les prêtres n'osent plus parler du diable ni de l'enfer il n'en reste pas moins que ces représentations se sont incrustées dans la conscience occidentale et ont influencé en sourdine la perception commune que l'on se fait de Dieu. On n'a qu'à songer à la doctrine américaine de l'axe du mal pour se convaincre que la tendance à diaboliser les personnes et les choses n'a pas été totalement évacuée de notre très moderne Occident.

Dans The Field, Lynn Targgart voit la possibilité d'une révolution compète à propos de la conscience: "Au niveau le plus profond, les études suggèrent aussi que la réalité est créée par chacun de nous seulement par notre attention. Au niveau inférieur de l'esprit et de la matière, chacun de nous crée le monde".

Avons-nous inventé le diable? Et Dieu?

Je lis Un Dieu sans nom de Raynald valois

vendredi 7 mars 2014

Le rapport à l'Absolu est inscrit dans notre psychisme....


Raynald Valois est un professeur retraité de la Faculté de philosophie de l'Université Laval, P.Québec

Au Québec comme dans de nombreux pays d'Europe, il ne reste plus que des temples presque vides, que nous continuons d'entretenir avec le zèle des historiens, des archéologues et des conservateurs de musées. Il y a dans cette ferveur de collectionneurs, la crainte de voir disparaître dans la débâcle des trésors irrécupérables, un peu comme des espèces en voie de disparition. Et ce n'est pas sans raison.

Nous sommes en grand nombre devenus libres penseurs. Malgré toute l'insécurité qui en découle, nous sommes peut-être en train de vivre un passage dangereux qui est sur le point de nous propulser vers un renouveau spirituel encore insoupçonné. La pratique religieuse traditionnelle cède de plus en plus la place à un culte intérieur, comme si l'on comprenait maintenant que la vraie religion est celle du coeur et "que la lettre tue" tandis que "'esprit vivifie".

Plusieurs ressentent le besoin d'entrer en relation directe avec Dieu; ils sont de moins en moins sensibles aux rites et croyances collectives des générations précédentes. Une telle attitude s'harmonise naturellement avec le message de Jésus: "J'ai beaucoup de choses à vous dire mais vous ne pouvez le porter à présent. Mais quand viendra l'Esprit de vérité, il vous introduira vers la vérité tout entière."

Il s'agit donc d'une révélation d'un nouveau type. Or, ce qui se produit dans le coeur d'un individu lui appartient comme d'un bien propre et aucune autorité ne peut prétendre en assumer la gérance. Quand on a vraiment compris une vérité, parce qu'une intuition l'a rendue manifeste, on n'a plus besoin de la recevoir du dehors, on n'a plus besoin de croire, on sait: la foi personnelle remplace la croyance. Certaines vérités sacrées, autrefois cautionnées par l'Église, sont devenues la propriété de la conscience individuelle, sans perdre leur caractère sacré. Le rapport à l'Absolu est inscrit dans notre psychisme de façon aussi déterminant qu'un instinct.

Je lis Un Dieu sans nom  de Raynald Valois

mardi 4 mars 2014

Un Dieu sans nom...et la contingence



Magnifique mandala sur la page couverture du livre de Raynald Valois, Un Dieu sans nom



Raynald Valois pense qu'une majorité silencieuse de personnes ne se considère ni athée ni croyante, mais pressent qu'un Être suprême veille sur l'univers: un Dieu sans nom. De tout temps les plus grands penseurs ont confirmé cette intuition. Dans cette lignée de philosophes, l'auteur Raynald Valois livre ses réflexions originales et audacieuses sur le sujet.



Anna Arendt a magnifiquement résumé l'esprit de l'existentialisme.


"La contingence, c'est  quelque chose qui se produit, alors qu'il n'existait aucune tendance naturelle à ce qu'elle arrive. C'est ce qui arrive sans aucune raison, ce qui aurait bien pu ne jamais se produire, ce qui est le simple fruit du hasard.

Pourquoi y a-t-il cette chose-ci et cette chose-là, alors qu'il n'y avait rien auparavant? D'où le leimotiv existentialiste de l'absurdité de l'existence individuelle: sans aucune raison et sans explication,  je suis tout de même là. Je suis absurde et pourtant j'existe. C'est l'existentialisme de La Nausée de Jean-Paul Sarte. Pourquoi suis-je ici maintenant alors que je ne viens de nulle part et ne vais nulle part? Pourquoi moi et pas un autre? Qu'est-ce que ça signifie que d'être moi? C'est ce que Sarte appelle l'angoisse existentielle.

L'être de l'homme dans le monde n'est finalement rien d'autre que de s'y maintenir. Le mode fondamentale de cet être dans le monde est l'inquiétante étrangeté d'être sans patrie et la peur qui est son corollaire. Dans l'angoisse, qui est fondamentalement l'angoisse devant la mort, s'exprime le ne-pas-être-chez-soi dans le monde.

La vie individuelle se voit suspendue au-dessus du néant qui s'ouvre sous elle comme un gouffre sans fond: pourquoi suis-je ici maintenant alors que je viens de nulle part? L'univers dans son entier existe de façon purement contingente."


Propos de Raynald Valois dans son livre Un Dieu sans nom

Je n'ai jamais aimé Jean-Paul Sartre. Ni l'homme ni l'oeuvre. Je devrais peut-être le relire. C'est que j'aime tellement mieux Camus!