vendredi 23 avril 2010

Julia, j'arrive!


Aujourd'hui, cette nuit, je serai dans un avion m'amenant à Cleveland. Je suis dans une fébrilité heureuse. Et j'apporte avec moi la tendresse émue de Guy, de maman, de même que celle de la grande amie, Michelle Cyr. Que file, file le temps! Frédérique-Anne, ma fille, je m'approche!

Un merci gros comme une pomme d'amour, à toi ma Marie-Héllène, belle Marie-Pomme, (voilà que ce vieux surnom de tendresse remonte!) toi, qui te lèveras aux aurores, pour m'accompagner à l'aéroport. Ma reconnaissance est totale.

mercredi 21 avril 2010

Michel Chartrand


Michel Chartrand 1916-2010


Je ne peux qu'aimer d'une façon émue cet homme qui a enroulé chacun de ses sept enfants dans le drapeau québéçois avant de les déposer sur les fonds baptismaux pour recevoir le baptême. J'aurais aimé avoir fait la même chose!!!

C'était la dernière "Grande Gueule" du Québec... après Pierre Bourgault et Pierre Falardeau. Qui peut prendre sa relève pour crier les injustices et admonester les puissants et les politiciens? Odile Tremblay parle de lui comme le dernier des Mohicans survivant au Québec et Pierre Vadeboncoeur le qualifiait " d'énorme malcommode mais superbe ami de l'humanité." Son fils dit de lui: "Mon père, c'est un moine et un pirate". Et Chartrand, lui: "Je suis un verbo-moteur et un verbo-moteur, c'est respectable". Vlan!

Sa grande tristesse, c'est de voir les jeunes devenir des conservateurs de droite. Mais il se console: " Y a des jeunes qui veulent un pays et là-dessus ils ne lâcheront pas!"

Je ne peux qu'aimer cet homme qui récitait Le Cantique des cantiques en latin et des grands bouts du Chant du Monde du poète Pablo Neruda.

Michel Chartrand et Simone Monet-Chartrand, gens de convictions, je vous salue avec un infini respect, une admiration totale et .... un petit pleur au coin de l'oeil.

lundi 19 avril 2010

les 15 ans d'Alice








Elle est magnifique, débordante de vitalité, une intelligence vive, un sourire de starlette, un débit verbal hallucinant alliés à une détermination à faire de sa vie un bouquet d'artifices. C'est une adolescente radieuse, confiante dans sa bonne étoile, grande et belle comme un coeur!

En elle, dans un endroit secret, il y a un petit coin lumineux, doux et riche fait de tout l'amour que j'y ai déposé, tendresses après tendresses et ça, depuis qu'elle est née. Assises précieuses.

La Rosalie a appris à jouer de la guitare avec son père. Elle nous a éblouis en accompagnant Dominicke et Pierre, alternant violon et guitare. Ils nous ont offert un envol musical magnifique pour l'anniversaire d'une ado de 15 ans. Évidemment, j'ai versé quelques petits pleurs...

Il y a 15 ans, elle naissait. Marie-Héllène était sa marraine et nous étions dans une allégresse émue.

Et ce jour-là, Marie-Héllène nous a fait une confidence de taille : elle veut se procurer un saxophone et se remettre à la musique! Aie! La belle gang de musiciens !!! Coup de joie collectif formidable!

jeudi 15 avril 2010

Rimbaud, un visage


Le beau visage d' Arthur Rimbaud . Poignante tristesse du regard...

Une présumée photo d'Arthur Rimbaud retrouvée



"Voilà que Rimbaud adulte a un visage. Un visage un peu flou mais avec des yeux qui nous regardent avec une intensité presque gênante." J.J. Lefrère

Deux libraires à la recherche de livres anciens sont tombés par hasard sur un lot de photos de la fin du XIXe. Seule la mention au dos d'une d'entre elles a retenu leur attention: Hôtel de l'Univers, à Aden, hôtel régulièrement fréquenté par le poète Arthur Rimbaud. Ils ont acheté le lot de photos et une enquête commença. C'était en 2008. Ils font appel à un spécialiste pour confirmer leur intuition. Même visage ovale, même chevelure dense, même implantation des oreilles etc... L'authenticité de la photo est confirmée par Jean-Jacques Lefrère : "C'est un chaînon manquant dans l'iconographie de Rimbaud, seuls huit clichés du poète sont connus".

Évidemment, tout le monde se rappelle le cas fumant de Aurore Drossard, la fille imaginaire d'Yves Montand. Les tests d'ADN ont parlé: désaccord génétique total!!!! Pourtant, toute la France y croyait. La prudence est de mise... encore une fois.

Trouvaille troublante! La France le reconnaît. Mais rien ne vaut le beau visage tragique de ses dix-sept ans...


mercredi 14 avril 2010

l'histoire d'une passion


Première page de son livre "Shiji"


Sima Qian

Moi, qui aime tant les histoires et tant les écrire, j'ai toujours été fascinée par celle de cet écrivain chinois qui a préféré une terrible mutilation pour ne pas interrompre le fil de son histoire. Je lis Histoire du Monde de Philip Parker et voilà que cette histoire m'est à nouveau racontée.

Sima Qian (Se-ma Ts'ien) est le plus célèbre de tous les historiens chinois. Après la mort de son père, il lui succèda, ce qui lui donna accès aux archives royales. Sima Qian put réaliser la promesse ambitieuse faite à son père d'écrire un livre racontant toute l'histoire de la Chine. Il écrivit Les mémoires historiques, le "Shiji" première histoire générale biographique de la Chine depuis l'Antiquité. Écrire, c'était sa passion et sa vie. Tombé en disgrâce auprès de l'empereur après avoir plaidé la cause d'un officier accusé de trahison, il fut condamné à être exécuté; à cette époque, l'exécution pouvait être commuée soit par argent, soit par castration. Sima Qian, pauvre homme, choisit la castration pour rester en vie et achever son oeuvre. En ces temps-là, pour les Chinois, la castration était une infamie pire que la mort. Après 3 ans d'incarcération, le roi lui accorda son pardon et Sima devint son secrétaire privé, poste réservé aux eunuques. Il reprit son travail d'écriture. Son "Shiji" est non seulement une oeuvre de grande valeur historique, mais aussi un chef d'oeuvre de la littérature. (-145 -87 avant notre ère)

mardi 13 avril 2010

Maude et Vincent


Maude, c'est la fille de Judith et Guy Agin et la petite-fille bien-aimée de Guy. (Le père et le fils porte le même nom). Elle a 14 ans et je l'aime. Elle vient passer du temps avec nous parfois, et c'est un réel bonheur.

Un jour, elle m'a demandé de lui raconter des histoires chaque fois qu'elle viendrait, " comme la fois, où tu m' as raconté la vie de Frida Khalo...." J'ai dit : "On commence par Vincent Van Gogh?". J'ai sorti mes livres d'art et j'ai raconté. Le prof en moi jubile toujours un peu devant une demande semblable. J'aime le personnage et l'oeuvre de ce peintre hors du commun. Et je ne suis pas la seule. Voici pour toi, Maude, un poème écrit par Jacques Prévert, cadeau offert à un autre grand poète français, Paul Éluard.

Ce poème me fait pleurer.... encore....

Complainte de Vincent

À Arles, où roule le Rhône
Dans l'atroce lumière de midi
Un homme de phosphore et de sang
Pousse une obsédante plainte
Comme une femme qui fait son enfant
Et le linge devient rouge
Et l'homme s'enfuit en hurlant
Pourchassé par le soleil
Un soleil d'un jaune strident
Au bordel tout près du Rhône
L'homme arrive comme un roi mage
Avec son absurde présent
Il a le regard bleu et doux
Le vrai regard lucide et fou
De ceux qui donnent tout à la vie
De ceux qui ne sont pas jaloux
Et montre à la pauvre enfant
Son oreille couchée dans le linge
Et elle pleure sans rien comprendre
Songeant à de tristes présages
L'affreux et tendre coquillage
Où les plaintes de l'amour mort
Et les voix inhumaines de l'art
Se mêlent aux murmures de la mer
Et vont mourir sur le carrelage
Dans la chambre où l'édredon rouge
D'un rouge soudain éclatant
Mélange ce rouge si rouge
Au sang bien plus rouge encore
De Vincent à demi mort
Et sage comme l'image même
De la misère et de l'amour
L'enfant nue toute seule, sans âge
Regarde le pauvre Vincent
Foudroyé par son propre orage
Qui s'écroule sur le carreau
Couché dans son plus beau tableau
Et l'orage s'en va calmé, indifférent
En roulant devant lui ses grands tonneaux de sang
L'éblouissant orage du génie de Vincent
Et Vincent reste là dormant, rêvant, râlant
Et le soleil au-dessus du bordel
Comme une orange folle dans un désert sans nom
Le soleil sur Arles
En hurlant, tourne en rond.



Jacques Prévert

lundi 12 avril 2010

Une recrudescence d'apostasies...

Je me suis rappelé ma démarche d'apostasie en lisant un article dans Le Devoir. "Le nombre de demandes d'apostasie -reniement de sa foi- a fortement augmenté dans le diocèse de Québec, une augmentation de 126%". Mais les raisons de ce geste diffèrent des miennes. Les demandes actuelles font suite à la décision d'un archevêque brésilien d'excommunier en mars 2009, la mère d'une fillette de 9 ans et les médecins qui avaient pratiqué l'avortement sur cette enfant, enceinte de jumeaux, après qu'elle eut été violée par son beau-père. Et le violeur bordel!

"Avec les récents scandales des prêtres pédophiles de l'Église catholique, un certain nombre de personnes veulent se prévaloir de la possibilité de se débaptiser." Le Mouvement Laïque du Québec propose sur son site Web un formulaire pour faciliter cette démarche. Une théologienne du xxe siècle écrit : "L'Église a besoin autant des apostats que des saints pour exister, avec toute la gamme des bons et des méchants entre les deux." Le Devoir

Moi, c'est mon fils Dominicke qui m'amène à une réflexion autre. Sur son blogue, il nous communique des extraits du livre, Toute l'Histoire du monde, lu durant ses vacances. Voici son texte:

JÉSUS LE PLUS GRAND FÉMINISTE

"Jésus de Nazareth nous a apporté la première religion qui place la femme sur un pied d'égalité avec l'homme. Si le christianisme n'avait pas existé, les autres religions qui prolifèrent encore beaucoup aujourd'hui, auraient été majoritaires et la place de la femme dans le monde ne serait vraiment pas la même. J'ai aussi appris que la place faite aux femmes était l'une des principales raisons pour laquelle les chrétiens ont été persécutés."

C'est vrai qu'au début de la chrétienté, les femmes étaient très actives et plusieurs moururent martyres.

Je pense que sous cet angle historique, et malgré les paroles désobligeantes de saint Paul, j'ai un sentiment de reconnaissance qui s'insinue en moi doucement. Je ne renouvellerai pas mon apostasie dans l'heure. Je continue de réfléchir... Je suis contente d'avoir donné ce livre à Dominicke pour son anniversaire, j'en reçois des bénéfices par un salutaire rebond. Merci, mon fils!